INTERVIEW : Rencontre avec Jules Jaconelli

Jules Jaconelli nous a donné rendez-vous dans son studio d’enregistrement pour répondre à toutes nos questions. Vous saurez tout sur ses projets à quelques jours des premières parties de Benjamin Biolay qu’il va assurer.

JustMusic.fr : Tu es né dans une famille d’artistes : une mère danseuse et un père guitariste. C’était comment de grandir dans un environnement artistique et pourquoi as-tu voulu suivre leurs traces ?

Jules Jaconelli : C’est très sympa car j’ai toujours été en contact direct avec la culture. J’ai toujours pu assister à de nombreux concerts et ma mère m’y emmenait par procuration lorsqu’elle était enceinte (sourire). J’ai eu la chance d’être mis en musique-étude très jeune et j’ai fait de la danse, du violon, de l’orchestre…
J’ai été familiarisé avec tout ça donc j’ai développé des affinités pour ce milieu. C’était une évidence pour moi d’être artiste car ça faisait partie de ma vie. Je suis aussi très flemmard donc comme je savais déjà le faire, j’ai voulu continuer (sourire). Surtout c’est que j’adore ça !

JustMusic.fr : Est-ce que c’était plus facile pour toi avec ton nom ou pas ?

Jules Jaconelli : Il y a plus de facilités forcément, mais mon nom n’est connu que par les professionnels et non par le public. C’est plus simple quand je fais des chansons pour les autres, mais ça ne m’a jamais permis d’avoir de grandes portes ouvertes.

JustMusic.fr : En effet, tu as écrit pour de nombreux artistes et tu te lances désormais en solo. Pourquoi as-tu attendu pour le faire ?

Jules Jaconelli : C’était important pour moi de trouver la bonne collaboration. Je fais des chansons depuis que j’ai 18 ans, mais je n’arrivais pas à trouver les mots, la bonne émotion et le bon message. Il a fallu que je rencontre Pierre Grillet et c’est avec lui que j’ai fait mon album.

JustMusic.fr : Pourquoi as-tu voulu te faire connaître avec ta reprise en français « Toi qui m’appelles » de « Hotline bling » de Drake ?

Jules Jaconelli : C’est un morceau que j’aime beaucoup et qui est à la croisée de toutes les choses que j’aime dans la musique. Le côté moderne de Drake avec son phraser et son instrumentation. Cette chanson est de base un sample de soul des années 70 et je trouve que c’est un exercice très intéressant de faire des adaptations. C’était une façon de faire découvrir mon univers tout en n’étant pas déboussolé par des choses que les gens ne connaissent pas. Je trouvais que c’était une bonne entrée en matière (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter ton nouveau single « Velours liquide » ? Comment est né ce titre et de quoi ça parle ?

Jules Jaconelli : C’est une bonne question (sourire) ! « Velours liquide » est une des premières chansons que nous avons faites avec Pierre. Elle parle de quelqu’un qui a des regrets et qui se présente à sa nouvelle compagne. C’est un titre sur le repenti et qui est né il y a plus de 2 ans. Ça s’est fait en plusieurs étapes, je l’ai enregistré à Paris et au Brésil.

JustMusic.fr : Quand sortira ton album et est-il terminé ?

Jules Jaconelli : Il est presque terminé et je me laisse toujours jusqu’au dernier moment au cas où il y aurait des modifications. On a fait une dizaine de chansons mais certaines ne seront pas sur l’album. Il devrait sortir au printemps…

JustMusic.fr : Quelle est la différence entre écrire pour un autre artiste et écrire pour toi ?

Jules Jaconelli : Je dirais qu’il peut y avoir moins d’enjeux quand on écrit pour soi. Je pense que mes confrères chanteurs te diront la même chose (sourire). Par exemple si je veux faire un titre pour moi de country, je vais rester bloquer sur ça… Quand j’écris pour un autre je fais la chanson que je voudrais qu’il chante… Le lâcher prise est un peu plus facile (sourire). De temps en temps ça m’arrive de finalement garder le titre pour moi (sourire).

JustMusic.fr : Quels sont les prochains titres que tu as écrits pour d’autres artistes ?

Jules Jaconelli : Récemment j’ai fait des chansons avec Tibz et Sylvain Duthu le chanteur de Boulevards des Airs. On travaille en trio et j’ai déjà produit leur titre « Ici ou là-bas ». On a fait un morceau pour le nouvel album de Zaz, « À la vie qu’on mène » pour Jérémy Frérot et pour le nouveau film de Philippe Lacheau qui sort en février « Super héros malgré lui ».

JustMusic.fr : En parlant de Philippe Lacheau tu avais aussi participé à la musique de son film « Alibi.com ». C’est comment d’écrire pour le cinéma ?

Jules Jaconelli : Il y a deux manières de faire, avec ou sans les images. Pour « Alibi.com » on en avait eues et le réalisateur nous a aussi donné des indications très précises de ce qu’il voulait. Cette fois aussi nous avons eu des indications et tout a été pratiquement gardé comme on avait fait donc c’est cool.

JustMusic.fr : Dans tes influences tu cites plusieurs artistes dont Benjamin Biolay et tu vas prochainement faire ses premières parties : le 7 décembre à Toulouse, le lendemain à Marseille, le 14 janvier à Rouen et le lendemain à Dijon. Comment ça s’est passé ?

Jules Jaconelli : Il a un profil dans la chanson actuelle qui est génial ! Il peut faire des chansons pour lui sans être tributaire d’un format spécifique, il a du succès, il passe à la radio, il vend des disques et il écrit pour les autres. Je me sens assez parent de son approche de la musique. Comme tu l’as dit au début de l’interview, mon père est musicien, il se trouve qu’il a réalisé son dernier album et il l’accompagne sur scène. Il lui a parlé de mon projet, il le lui a fait écouter et il a trouvé que c’était cohérent que je fasse quelques-unes de ses premières parties.

JustMusic.fr : Tu avais aussi fait celle de Gaëtan Roussel il y a quelques semaines. C’est difficile de conquérir un public qui n’est pas le tien ? Comment fais-tu ?

Jules Jaconelli : Je pense que ça peut être très difficile quand le public est venu pour écouter une musique différente de la tienne. Pour Gaëtan Roussel, le public a été bienveillant avec moi et ils m’ont écouté attentivement. Effectivement il y a une sorte de conquête, car j’ai envie de leur faire ressentir des choses avec mon univers. C’était facile cette fois-là mais je ne sais pas si ils ont été conquis (sourire). Pour celles de Benjamin Biolay je vais faire ce que je sais faire et c’est une grande chance pour moi de faire découvrir mes chansons. Advienne que pourra (sourire)… En tout cas je vais donner le meilleur de moi-même !

JustMusic.fr : À quand tes propres concerts ?

Jules Jaconelli : Je pense que ça viendra naturellement avec la sortie de l’album. J’ai fait un premier concert en première partie d’un ami qui s’appelle Marc Desse car j’ai la chance d’avoir pas mal d’amis musiciens – ils ne le sont pas tous heureusement (sourire). C’était super de pouvoir se produire sur scène et en plus avec des gens que j’aime. J’espère que ça se fera plus l’année prochaine !

JustMusic.fr : Quel est ton coup de cœur musical du moment ?

Jules Jaconelli : J’ai deux écoutes, celle où je suis tranquille chez moi avec de ma soul des années 70 (Bill Withers, Al Green, Stevie Wonder) ou encore de la bossa nova (João Gilberto, Chico Buarque). Et quand je suis en studio dans une écoute un peu plus différente. J’adore le dernier Juliette Armanet, c’est classe et c’est tout ce que j’aime ! Le nouvel album d’OrelSan est top et il a une belle plume.

JustMusic.fr : Quel est l’endroit idéal pour écouter ta musique ?

Jules Jaconelli : Là où l’on se sent bien et où l’on ne se sent pas très bien car j’espère que ma musique est aussi réconfortante. Je dirais que c’est plutôt un état d’esprit… J’essaie de donner de l’amour dans ce que je fais donc j’espère que pour ceux qui en manquent ça peut être un bon moment.

JustMusic.fr : Pour conclure as-tu un message à adresser au public ?

Jules Jaconelli : Continuez à respecter les gestes barrières comme ça on pourra encore faire des concerts (sourire) ! Il faut qu’il soit curieux et à l’écoute de ce qui se fait car en France nous avons la chance d’avoir de supers artistes !

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