INTERVIEW : Rencontre avec Ehla

Ehla sortira son premier EP « Au loin » le 22 septembre et elle nous a donné rendez-vous à l’hôtel Bienvenue pour nous en parler.

JustMusic.fr : Pour commencer, peux-tu me parler de ta rencontre avec ton manager/producteur Jean-Rachid qui est aussi celui de Grand Corps Malade ?

Ehla : Je connais une personne qui travaille dans le milieu de la musique et qui le connaissait très bien. Il s’est avéré que Jean-Rachid était à la recherche d’une chanteuse pour faire des reprises de Grand Corps Malade. Je n’étais pas au courant et à cette période, je chantais dans un petit restaurant à Paris. Jean-Rachid est venu par hasard et il m’a parlé de son projet de reprises. On a commencé à en enregistrer dont « Les voyages en train » et par la suite, je lui ai fait écouter ce que je faisais. Entre nous il y a tout de suite eu un coup de foudre artistique et humain. Dans mes expériences passées, j’avais un peu de mal à me faire comprendre et là, ça a tout de suite matché.

JustMusic.fr : Ton EP « Au loin » sortira le 22 septembre. Le premier extrait est le titre « Demain encore ». Peux-tu me le présenter ?

Ehla : C’est un titre qui, sous ses airs de fiesta, cache un message un peu plus nostalgique. C’est quelque chose que j’ai vécu lorsque je suis arrivée à Paris. Cette façon d’oublier ton quotidien en allant danser, en voyant des amis pour prendre des verres… Ce sont des moments sympas, mais après, c’est une façon d’oublier sa vie donc il faut faire attention en sachant doser tout ça. C’est un peu le message de la chanson.

JustMusic.fr : Peux-tu revenir sur la phrase « On a fait ce voeu, de vivre comme des enfants » ?

Ehla : Je me rends compte que les personnes de ma génération ne veulent pas grandir. C’est mon cas et celui de mes potes. On ne le fait pas exprès, mais on continue à mettre des Snickers même si on a presque 30 ans (sourire). On aime garder les codes qu’on avait dans les années 90 et on se conforte dans tout ça. Je ne trouve pas que ce soit négatif pour autant (sourire).

JustMusic.fr : Cyril Hanouna a tweeté qu’il adorait ton single. Qu’est-ce que ça t’a fait en le voyant ?

Ehla : C’était surprenant car j’ai reçu beaucoup de notifications d’un coup (sourire). Il me semble qu’il ne le fait pas souvent donc ça m’a fait très plaisir et j’ai été flattée. Je sais qu’il aime les trucs dansants, comme sa danse de l’épaule, donc c’est cool que j’ai pu le faire danser (rires).

JustMusic.fr : Comment s’est passé le tournage du clip ?

Ehla : C’était très sympa et prenant car on a eu beaucoup de scènes à faire. J’ai adoré joué la comédie et je voulais vraiment rentrer dans le personnage. L’équipe était cool et tout le monde a été patient. On retrouve Aziz Baki qui est un ami et un chorégraphe, ainsi que Jérémie Dethelot et Haroun Saïfi qui se sont occupés de la réalisation et de l’écriture du synopsis. Tout était parfait (sourire) !

JustMusic.fr : Dans « La perle », tu parles des rencontres qu’on fait dans la vie qu’elles soient bonnes ou mauvaises, un titre plus urbain que le reste de l’EP. Comment est né ce titre ?

Ehla : J’avais un message à faire passer à une personne en particulier… J’avais de la colère à expulser donc j’avais besoin d’une sonorité plus urbaine. High P a commencé à faire une prod et les mots me sont venus très naturellement. Je pense que tout le monde pourra se reconnaître dans les paroles (sourire).

JustMusic.fr : Excepté Grand Corps Malade, tu as aussi travaillé avec High P (Jul, Maître Gims, Vitaa…) et votre première composition est le titre « Au loin ». Cette chanson marque le départ de ton projet musical et la fin d’une vie qui ne te ressemblait pas. Peux-tu m’en dire plus ?

Ehla : C’est marrant car j’ai directement commencé avec les mots « Au loin » et ça marque vraiment ma rencontre avec Fabien (Grand Corps Malade), ainsi que le début de ma nouvelle vie. Cette vision lointaine est soudainement devenue réelle, ce n’était plus un rêve. Dans le film « Momie », à un moment, tu as un cadre qui s’agrandit sur les côtés quand le personnage va mieux. Pour moi aussi ce cadre était un peu serré, mais il s’est ouvert pour devenir de plus en plus lumineux jusqu’à en devenir magique (sourire).

JustMusic.fr : « La timide » parle de ta timidité. Lorsqu’on te voit, on ne dirait pas que tu es une personne timide. Comment fais-tu pour passer de ta vie en tant que Léa à celle de l’artiste Ehla ?

Ehla : Contrairement à d’autres artistes comme notamment « Beyoncé » qui avait sorti l’album « I am… Sasha Fierce », je ne peux pas dissocier les deux car j’en suis incapable. La personne que je suis est la même sur scène. Je suis toujours timide et ça fait partie de moi. Je n’en ai pas honte et je pense que ça peut être touchant. Je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup d’artistes qui étaient timides. A une époque, je ne le vivais pas très bien car j’avais l’impression que certains me rejetaient pour ça. Aujourd’hui, je l’assume et ça fait partie de mon charme (rires).

JustMusic.fr : « J’ai cru » est un titre que tu as composé avec Fred Savio (Amir, OrelSan, Kendji Girac, Christophe Maé…). Le morceau parle de ta deuxième phobie qui est l’amour qui se meurt. Comment fait-on pour ne pas que cela arrive lorsqu’on est en couple ?

Ehla : Je pense qu’il faut vivre l’instant présent, si ça se passe bien, il faut en profiter au maximum sans se mettre des bâtons dans les roues pour des choses futiles. Il faut se dire que tout peut se terminer mais que ça n’est pas forcément une mauvaise chose. On peut avoir plusieurs amours dans une seule vie. A une époque, ça m’effrayait car je pensais que si je perdais la personne avec qui j’étais, j’allais être perdue. Maintenant je me dis qu’il faut s’adapter à toutes les situations. Bien sûr qu’il faut espérer que ça dure toute la vie, mais on n’est jamais sûr de rien (sourire).

JustMusic.fr : Vas-tu sortir un album par la suite ?

Ehla : L’album sortira dans le courant de l’année 2018 et sera dans la veine de l’EP. On a encore plusieurs titres à travailler donc il se peut qu’il y ait encore des changements. J’ai eu une année très chargée et j’ai des tonnes de choses à dire (sourire). En tout cas, il y aura toujours ce mélange de mélancolie et de positivité qui me ressemblent sur chacun des morceaux.

JustMusic.fr : Tu as déjà fait de nombreux showcases et tu seras au Réservoir le 25 septembre. Que nous prépares-tu pour ce concert parisien ?

Ehla : Je vais présenter tous les morceaux sur lesquels on travaille depuis un an et Fabien (Grand Corps Malade) devrait être présent pour un duo et pour chaperonner tout ça. Il y aura aussi des surprises donc je te donne rendez-vous le 25 septembre pour les découvrir (sourire).

JustMusic.fr : Y aura-t-il d’autres dates de prévues ?

Ehla : A partir du mois de janvier, je vais faire pas mal de premières parties de Grand Corps Malade dont au Trianon. J’ai vu mon nom sur Internet et ça m’a fait bizarre (sourire). J’ai hâte et ça va être super ! D’autres dates devraient aussi arriver mais pour le moment, je ne peux pas encore en parler (sourire).

JustMusic.fr : Ta soeur Clara Luciani est aussi une artiste très talentueuse. Y a-t-il encore d’autres artistes dans ta famille ?

Ehla : On est un peu tous des artistes car déjà on aime tous dessiner (sourire). Mon père est guitariste et bassiste, pour moi, c’est un artiste et c’est lui qui nous a inculpé tout ça. Nous avons toujours été soutenues par nos parents et ils nous ont laissé faire ce qu’on voulait dans de très bonnes conditions.

JustMusic.fr : Comme c’est la rentrée, peux-tu me dire ce qu’on pouvait lire le plus souvent sur tes bulletins scolaires ?

Ehla : Au collège, j’étais un peu dissipée et j’aimais beaucoup faire rire les autres (sourire). En fait, quand j’aimais une matière, je travaillais et dans le cas contraire, je ne faisais rien (rires). J’adorais le français, l’art plastique et l’anglais, mais je détestais les maths. J’ai revu des bulletins où la prof disait que je mangeais en cours (rires). Je m’amusais plus que je ne travaillais (sourire).

JustMusic.fr : Pour terminer, as-tu un message à adresser au public ?

Ehla : Il ne fait pas rêver sa vie mais la vivre ! J’ai beaucoup de gens autour de moi qui font un métier qu’ils ne voulaient pas forcément exercer. Il faut prendre des risques et même si vous vous plantez au moins vous aurez essayé. Il ne faut pas avoir peur de la nouveauté et essayer beaucoup de choses (sourire).

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