INTERVIEW : Rencontre avec Bastian Baker

Nous suivons Bastian Baker depuis ses débuts et il était donc normal pour nous de l’interviewer pour la sortie de son nouvel album éponyme. Comme d’habitude, le talentueux artiste a répondu avec une grande gentillesse à toutes nos questions.

JustMusic.fr : Avant de parler de ton nouvel album, peux-tu me faire un petit bilan du précédent « Facing canyons » ?

Bastian Baker : C’était mon troisième album, principalement folk et très cool à jouer en tournée. J’en tire un bilan positif car il a été numéro 2 dans les charts et certifié disque d’or. Il a vraiment été dans mes influences, calqué sur Robert Francis, Mumford and Sons ou encore Damien Rice. C’était il y a 3 ans et on est partis en tournée pendant presqu’un an et demi, donc le chapitre est clos. Les chansons qui resteront je pense sont « We are the ones », « Tattoo on my brain », « Planned it all » et « Everything we do ».

JustMusic.fr : Ces derniers temps, tu étais en tournée avec Shania Twain. Comment est-ce qu’elle t’a connu et pourquoi t’a-t-elle choisi ?

Bastian Baker : Elle m’a connu lors d’un concert que j’ai donné au Montreux Festival. Elle est tombée amoureuse de ma musique et elle me supporte depuis 5/6 ans. Elle m’a choisi car elle avait envie d’une première partie qui soit simple, avec peu de monde sur scène et efficace. Comme je suis guitare/voix sur scène, elle s’est dit que je pouvais faire le job parfaitement (sourire). Comme on se connaît, c’est cool car ça fait un petit côté famille et on fait un duo tous les deux sur scène donc c’est génial (sourire).

JustMusic.fr : Qu’est-ce que ça t’a apporté de faire ces premières parties ?

Bastian Baker : Ça m’a amené plein de choses à des niveaux différents comme par exemple une grande exposition médiatique à travers le monde. Je n’avais jamais joué dans certains pays comme la Scandinavie ou l’Amérique du Nord par exemple. Voir son concert tous les soirs m’a aussi appris des choses et j’aimerais bien pouvoir faire une tournée dans ces mêmes configurations.

JustMusic.fr : Ton nouvel album « Bastian Baker » vient de sortir, est-ce un album au titre éponyme car c’est celui qui te ressemble le plus vu que tu as changé de style ?

Bastian Baker : Je pense que tous mes albums me ressemblaient par rapport à la période dans laquelle j’étais. Un titre d’album doit toujours pouvoir englober toutes les chansons et je n’en trouvais pas car l’univers est tellement éclectique dans celui-là. Je me suis dis que de l’appeler comme moi, était une manière de dire qui je suis en ce moment et c’est aussi une manière d’en faire un album de commencement. Pour moi, les chapitres de mes trois premiers albums sont clos et je pars sur quelque chose de plus frais et dynamique. Il est disponible dans le monde entier et il a été fait pour plein d’endroits !

JustMusic.fr : Pourquoi changer de style maintenant ?

Bastian Baker : Je sentais le besoin d’aller vers une direction où je sortais de ma zone de confort. Je pense qu’on a bien compris ce que je sais faire comme musique, la pop, le rock et la folk. Je voulais me laisser aller et tester des choses, ça m’a pris deux ans pour faire cet album. Il n’y avait pas vraiment eu de cession studio car j’ai tout fait en même temps. On a fait dix jours en studio avec Jacquire King qui a déjà travaillé avec Kings of Leon ou encore James Bay, pour enregistrer « Time », « Down » et « Love on fire ». Sinon, c’était des one shot. J’ai enregistré « Stagefright » et « Blame it on me » en même temps, « Light & easy » et « You should call home » en même temps. Sur la soixantaine de chansons qu’on a écrites et composées, on a gardé ces 14 titres qui pour moi étaient les plus surprenants mais aussi différents. Je suis content d’avoir exploré toutes ses sonorités.

JustMusic.fr : Qu’est-ce que ça t’a fait de travailler avec d’autres personnes (auteurs, producteurs…) et pourquoi Nashville ?

Bastian Baker : J’ai fait Nashville, Los Angeles, New-York, Toronto, la Belgique… C’est clair que j’ai beaucoup vagabondé pour cet album, et je suis resté plus longtemps à Nashville car une grande partie des chansons y ont été écrites et enregistrées. J’ai rencontré beaucoup de monde et je trouve ça plus motivant et dynamique. C’est vrai que c’est cool d’avoir directement un regard extérieur sur un titre, une personne qui est moins impliquée émotionnellement et qui a une autre vision. Travailler avec plus de monde n’est que du bonus et ne donne que du positif.

JustMusic.fr : Sur ton précédent album le titre « Planned it all » nous avait marqué car il y avait des passages où tu chantais dans les aigus. Cette fois, tu le fais sur plusieurs titres et c’est très réussi. Comment s’est passé ce travail sur ta voix ?

Bastian Baker : J’ai eu plusieurs inspirations comme The Weeknd et Justin Timberlake que j’adore ! J’ai toujours aimé chanté sur ce ton car si tu te rappelles bien je le faisais un peu sur « I’d sing for you ». Mais je vais être honnête avec toi car parfois ça vient aussi d’une erreur (sourire). Je commence à écrire une chanson et elle est trop haute donc je m’adapte (sourire). Je vais aussi très haut dans le refrain de « Stay », « So low » et « Yokko ».

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter ton nouveau single « Stay » ?

Bastian Baker : C’est une chanson que j’ai mis trois ans à écrire. J’avais un petit bout du couplet sur mon téléphone que j’avais écrit en Australie quand je me baladais dans la rue (sourire). J’ai bossé avec Vlad Holiday qui est un super producteur et on a emmené la chanson dans un univers différent. Ça parle des moments où tu ne peux pas aller dans la profondeur d’une relation et que tu dois partir dans une autre ville. Tu es encore un peu éméché de la soirée de la veille, mais tu dois sauter dans ton bus. Il y a un côté très triste et ça m’est déjà arrivé souvent dans ma vie. Je me souviens j’étais à Monaco dans une soirée de fou et on a terminé dans la piscine à 6 heures du matin. Après j’ai dû partir pour Hambourg et j’ai ressenti vraiment ce type d’émotion. Ce n’est pas un appel à l’aide mais tu te dis que parfois l’aspect social peut être un peu éphémère sur une tournée.

JustMusic.fr : Tu es torse nu dans le clip, veux-tu aussi donner une nouvelle image moins sage de toi ?

Bastian Baker : Je ne me suis pas fait une réflexion sur l’image, car ça va toujours avec ce que je suis en ce moment. Je suis torse nu dans le clip de dos, donc on a pas encore tout dévoilé (rires). Comme c’est une chanson sexy que tu peux mettre dans des situations de la vie de jour ou de nuit, et il y a une certaine cohérence de faire un clip comme celui-là. Je le voulais plutôt léché et high fashion, c’est pour ça qu’on a utilisé des filtres pour les jeux de lumière. La mannequin est très bien choisie, et on a voulu donner un côté flirt sensuel (sourire).

JustMusic.fr : En parlant de « Bad boy », il y a un titre plus urbain « Yokko ». Peux-tu me présenter D’Anthony Palms qui est en featuring ?

Bastian Baker : C’est un rappeur américain qui vit à Los Angeles et je l’ai rencontré grâce à Shania Twain. On n’imagine pas qu’elle puisse être dans le milieu urbain, mais elle avait essayé un titre avec lui et quand j’ai eu l’idée d’ajouter une partie hip hop qui n’était pas prévue initialement, j’ai pensé à lui. En écoutant le titre de Kendrick Lamar et The Weeknd, je me suis dis que mon morceau pouvait aussi avoir ce côté urbain et j’ai demandé à Shania de me présenter D’Anthony. Il a tout de suite été emballé et il a accepté de poser sa voix sur cette chanson.

JustMusic.fr : Tu n’as pas voulu le faire toi ?

Bastian Baker : Je ne suis pas très fort en rap (sourire). En live, j’ai quand même essayé avec le titre « Bewitched » de mon deuxième album de faire la partie de Rootwords de temps en temps (sourire). Je vais essayer d’apprendre le rap D’Anthony pour voir ce que ça donne, mais je préfère ce côté featuring. Ce titre est très fort, il parle du fait que tu as une copine que tout le monde déteste et ça m’a fait penser à Yoko Ono. Je pense que c’est un des titres les plus marquants de l’album.

JustMusic.fr : Tu parles du trac d’aborder une fille dans « Stage fright », d’une relation où tu avais 17 et elle 21 ans… avec « Young ». Est-ce que ce sont des histoires vécues ?

Bastian Baker : « Stage fright » parle d’un sentiment que j’ai quand je suis dans un bar et qu’il y a une jolie fille. Je ne veux pas aller l’aborder le premier car j’ai peur d’être lourd. Je n’ai pas forcément de phrases d’approche et c’est un peu un cliché évident dans un bar. Pour « Young » c’est l’histoire de 4 mecs qui ont 10 ans de plus et qui se souviennent de leurs 17 ans. Un commence à dire qu’il rentrait en boite avec une fausse carte d’identité, le suivant qu’il a commencé à fumer… C’est un peu un condensé de toutes nos expériences personnelles. J’ai écrit ça à Toronto et je me suis dit que tout le monde allait se reconnaître. Nous avons tous eu 17 ans un jour et on est parfois nostalgique de cette période. C’est inspiré d’histoires vraies mais pas que de moi (sourire).

JustMusic.fr : Tu as déjà chanté dans des grands stades à travers le monde et tu seras de retour à Paris le 18 mars à la Maroquinerie. Ça te fait quoi de passer de grandes à de petites salles ?

Bastian Baker : J’adore faire des concerts et quelle que soit la capacité de la salle, je m’éclate de la même façon ! Pour ce « Pregame tour », on fait de petites salles pour tester le show qu’on va amener dans des festivals à l’automne. C’est comme un échauffement, et je pense que ça va être des moments vifs assez cool !

JustMusic.fr : Quels souvenirs gardes-tu de ton dernier concert à Paris, aux Etoiles le 9 novembre 2016 ?

Bastian Baker : J’avais adoré et je m’en suis souvenu tout à l’heure car je pensais que ça faisais trop de temps que je n’étais pas revenu (sourire). Ce concert a vraiment été sympa et c’était très agréable. Je me souviens aussi de mon dernier concert à la Maroquinerie où on a joué pendant 3 heures car on ne pouvait plus s’arrêter ! Pour le 18 mars, il y aura un mix de ces deux dates, mes anciens titres et mon nouvel album. Il y aura aussi des moments d’émotions, de fêtes, de l’acoustique… Ce sera comme une grande réunion avec le public (sourire).

JustMusic.fr : L’album est donc sorti dans le monde alors comment se passent tes débuts aux Etats-Unis ?

Bastian Baker : Je suis très content car j’ai la chance de passer dans des gros médias comme « Rolling Stone » ou « Billboard ». Certains m’ont découvert grâce à Shania donc j’espère que je vais réussir à agrandir mon réseau de fans. J’y retourne dans une semaine donc je pourrais faire le point et voir ce qu’il se passe.

JustMusic.fr : Que peux-tu ajouter pour donner envie au public de découvrir ce nouvel album ?

Bastian Baker : Je te laisserai ajouter quelques lignes car je vois que tu l’as bien écouté et apparemment il te plaît (sourire). Je dirais que c’est un album avec des chansons qui donnent des émotions différentes, il est facile à écouter et il fait du bien au corps et à l’âme !

JustMusic.fr : Pour terminer, as-tu un message pour tes fans en France qui t’attendaient avec impatience ?

Bastian Baker : Je suis de retour (sourire) ! J’espère que je ferai plus de dates dans d’autres villes en France à l’automne 2019. J’ai cette volonté aujourd’hui de tourner ici comme dans le reste de l’Europe. J’ajouterais que c’est une nouvelle aventure qui commence (sourire) !

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