Loïc Nottet sortira enfin son deuxième album « Sillygomania » ce vendredi ! Une fois de plus, il a bien voulu répondre à nos questions avec, comme d’habitude, sa grande générosité (Cette interview a été réalisée avant le confinement).
JustMusic.fr : Pour commencer, j’aimerais savoir comment ça va depuis ton accident de ski ?
Loïc Nottet : Ça va mieux, je fais beaucoup de séances de kiné et j’ai encore un peu mal. J’essaie de passer outre et de refléter autre chose. Je préfère être de bonne humeur que de me plaindre (sourire).
JustMusic.fr : En février 2019, tu nous avais un peu parlé de ton nouvel album. Il sortira enfin le 20 mars et tu l’as appelé « Sillygomania », un mot que tu as inventé et qui vient de « Syllogomanie ». Tu ne trouvais pas de mot pour en avoir inventé un ?
Loïc Nottet : Je n’aime pas l’idée que mes albums portent le même nom qu’un autre dans le monde, donc je préfère avoir un titre authentique. Pour cet album, je voulais avoir une french touch et une english touch. Je suis donc parti du mot « Syllogomanie » que j’ai changé en « Sillygomania ». « Mania » car c’est « Manie » en anglais, et j’ai remplacé le « Syllo » par « Silly ». Les gens qui sont atteint de syllogomanie sont des gens qui accumulent énormément de choses et qui sont incapable de s’en séparer. J’ai fait un parallèle entre ça et les émotions, le poids des choses qu’on a accumulé sur nos épaules, qu’on n’arrivait pas à s’en défaire et du coup, qu’on n’arrivait pas à être épanoui dans le moment présent pour envisager un futur. Je trouve que vivre comme ça, c’est un peu stupide car comme je suis comme ça, je me suis rendu compte que ça m’empêchait de vivre d’autres moments. Je trouve ça bête, donc c’est pour ça que j’ai mis « Silly » qui signifie stupide en anglais.
JustMusic.fr : Tu as donc voulu dévoiler 4 personnages : le charmeur, l’enfant, le clown et le mélancolique. Quel est le côté de toi que tu aimerais changer ?
Loïc Nottet : Je pense que c’est le mélancolique, même si dans mon métier, il me sert énormément. Je tire beaucoup de forces des moments lorsque je suis down. Je psychose un peu trop et je regrette les choses passées pendant trop de temps. Je ne voudrais pas m’en séparer totalement, mais l’atténuer un peu.
JustMusic.fr : Peux-tu donner des exemples avec des titres des chansons pour différencier ces 4 personnages ?
Loïc Nottet : Le charmeur avec « Heartbraker », le mélancolique avec « Cry out », l’enfant avec « On fire » – l’idée de renaître de ses cendres, car j’ai imaginé un petit garçon dans la cour de récré qui se retrouvait face à tous les enfants et qui restait toujours debout quoi qu’il arrive – et pour le clown « Candy ».
JustMusic.fr : Tu as présenté tes nouvelles chansons à l’Ancienne Belgique et à la salle Pleyel, le 25 octobre dernier. Quels sont les retours que tu as reçu de la part du public ?
Loïc Nottet : Nous avons eu un très bon accueil lors de ces deux dates. Les gens ont été surpris, non pas par le changement de direction car ça reste de la pop, mais par l’ouverture musicale. J’ai exploré d’autres univers et heureusement que cela a été bien reçu (sourire).
JustMusic.fr : Ce deuxème album est vraiment différent du premier, il est plus dansant et on retrouve même du disco. Pourquoi cette envie ?
Loïc Nottet : Dès le départ je savais que « Selfocracy » aurait son opposé, qu’il y aurait un yin et un yang. Je voulais quelque chose de plus lumineux sans pour autant que ça ne me ressemble pas, je n’allais pas faire de la techno par exemple. J’avais envie de faire des morceaux plus dansants et plus groovy car je me suis aperçu lors de ma tournée précédente que j’emportais les gens avec ce que je proposais, mais il n’y avait pas de morceaux où l’on pouvait se lâcher et faire la fête. Je ressentais le besoin d’emporter les gens avec des petites chorégraphies et c’est pour ça que j’ai exploré un côté un peu plus dansant de moi.
JustMusic.fr : Tu viens de me dire que tu voyais déjà le deuxième lors de la création du premier album. Alors vois-tu déjà le troisième ?
Loïc Nottet : J’ai déjà une idée mais je dois encore creuser pour voir si c’est vraiment vers cette direction que je souhaite aller (sourire).
JustMusic.fr : Peux-tu me présenter ton nouveau single « Heartbraker » ?
Loïc Nottet : C’est un morceau pop/disco que j’aime bien et qui me met de bonne humeur. Il fait référence aux années 80 que j’adore, même si je ne suis pas né durant cette période, c’est comme ça que je la vois suivant tout ce que je découvre dessus. Il y avait un côté dancefloor, l’envie de vivre sa vie avec un grand V, les vêtements aussi m’inspirent beaucoup… J’avais envie de rendre hommage à cette belle époque via un titre et c’est comme ça qu’est né « Heartbraker ».
JustMusic.fr : Il y a aussi un titre aux sonorités latines qui s’appelle « Rosa Maria ». Qui est-elle ?
Loïc Nottet : Nous avons tous rencontré une ou un « Rosa Maria », tout le monde peut le prendre comme il le veut. C’est un genre de personne qui séduit, qui joue et qui fait croire à une grande histoire d’amour alors qu’elle n’attend que de l’amusement de tout ça. Au fond, c’est un peu triste mais je pense que ça parlera à tout le monde. Moi en tout cas, ça m’est arrivé donc j’ai voulu le raconter.
JustMusic.fr : On retrouve un titre en français « Mr / Mme », est-ce que ça t’a plu de chanter dans cette langue ?
Loïc Nottet : Oui, mais j’ai trouvé que c’était difficile, surtout que le propos de la chanson n’était pas léger (sourire). C’était différent car j’ai été directement confronté aux mots que je prononçais et certaines phrases étaient un peu lourdes. Je ne sais pas si je pourrais l’assumer, un jour si je suis très triste… Mais l’expérience m’a plu, tout comme l’idée d’en faire une chanson qui n’est pas vraiment chantée mais plus conceptuelle. Dans « Selfocracy », on avait « Mirror » qui reprenait un peu tous les airs des chansons qui constituaient l’album. La surprise finale de ce deuxième album est « Mr / Mme » car les gens ne s’y attendaient pas. Je ne l’ai d’ailleurs pas interprétée lors des deux concerts pour garder l’exclusivité pour le disque. On verra ce qu’ils en pensent (sourire).
JustMusic.fr : Pourquoi ne fais-tu pas de featurings ?
Loïc Nottet : J’ai envie d’en faire mais c’est vrai que je suis très très timide donc je n’ose pas aller vers les gens. Il y a beaucoup d’artistes que j’aime mais je n’ose pas faire le premier pas…
JustMusic.fr : Les gens ne viennent pas à toi ? Je pense que beaucoup aimerait chanter avec toi…
Loïc Nottet : Je pense qu’entre artistes, on ne se dit pas forcément tous les choses. Je suis très casanier, après les soirées ou les remises de prix, je rentre directement chez moi. Je ne discute pas forcément avec les autres artistes, donc comme il n’y a pas d’échanges, il y a une timidité réciproque qui s’installe entre nous. Récemment, j’ai rencontré Lous and the yakuza et Yseult au cours d’une soirée en Belgique. Ce sont deux artistes que j’aime beaucoup et nous avons pu discuter. Je trouve le single « Corps » d’Yseult très très beau et il lui colle vraiment bien à la peau. Ce n’est pas infaisable, mais à voir (sourire).
JustMusic.fr : Peux-tu revenir en quelques mots sur ton court métrage « Candy » ?
Loïc Nottet : Depuis tout petit, je suis passionné par les frères Grimm et leur histoire « Hansel et Gretel ». J’aimais beaucoup me balader en forêt et je me disais qu’il y avait une sorcière dans une maison en bonbons et qu’elle nous attendait derrière un arbre pour nous enlever (sourire). Après avoir vu la nouvelle version de Mary Poppins, j’ai voulu faire une comédie musicale et tous mes potes ont été surpris sachant que je ne suis pas un grand fan de ça. J’ai voulu le faire car j’avais plein d’idées, je me suis laissé aller et j’ai kiffé cet exercice ! Jusqu’à présent, c’est mon meilleur tournage et celui dont je suis le plus fier !
JustMusic.fr : On sait que tu t’inspires de films ou encore de séries pour écrire. Pour ce deuxième album qu’as-tu regardé ?
Loïc Nottet : La saison 2 de « 13 reasons why », « Stranger things »… Je me suis replongé dans des sitcoms comme « Friends », « 2 broke girls », « Sabrina »… J’en regardais pendant mon enfance et j’étais très nostalgique de cette époque.
JustMusic.fr : Ça t’a aidé pour le personnage de l’enfant ?
Loïc Nottet : Tout à fait, et j’ai aussi été inspiré par le film « Maléfique » avec Angelina Joli.
JustMusic.fr : J’ai vu que tu étais en train d’écrire un roman ?
Loïc Nottet : En composant « Selfocracy », j’ai eu l’idée d’une dystopie et j’avais mentionné dans plusieurs interviews le fait de vouloir écrire un livre un jour. Une maison d’édition m’a contacté donc on est en train de travailler dessus. J’ai fait toute la partie créative, toute la trame de l’histoire, les personnages… J’ai tout créé ! Mais pour l’écriture, j’ai voulu m’entourer d’un auteur confirmé car je ne me sentais pas capable d’utiliser la langue française, qui est une langue complexe, pour écrire un livre tout seul. Cette histoire me hantait depuis 3 ans et j’espère qu’il y aura des suites (sourire).
JustMusic.fr : Où trouves-tu le temps de faire toutes ces choses ?
Loïc Nottet : La nuit car il y a un côté paisible… Tout le monde dort, c’est silencieux, il fait froid et c’est génial car ça m’aide à créer pas mal de choses dans mon esprit.
JustMusic.fr : Quelle est la chanson d’un autre artiste que tu aurais adoré écrire ?
Loïc Nottet : « Chandelier » de Sia qui est pour moi la chanson pop la plus belle de tous les temps. Il y a la performance vocale, le côté reggae avec la touche urbaine, les paroles sont belles, le visuel incroyable…
JustMusic.fr : Tu vas repartir en tournée prochainement et aussi dans des festivals, alors te souviens-tu de ton tout premier concert ?
Loïc Nottet : Bien sûr c’était à l’Ancienne Belgique à Bruxelles, le 22 avril ! Les gens étaient chauds et c’était la première fois qu’ils me voyaient en tant que chanteur sur une scène. Certains attendaient depuis « The Voice » en 2014 car ensuite j’ai fait « L’Eurovision » et « Danse avec les Stars ». J’ai vraiment de la chance d’avoir un public comme le mien ! Lorsqu’on a fait le concert à la Salle Pleyel la dernière fois, les gens criaient tellement fort que les danseurs n’entendaient pas la musique. C’est super important pour moi de les avoir et en plus, ils me montrent toujours à quel point ils sont présents (sourire) !
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