INTERVIEW : Rencontre avec Chien Noir

Chien Noir vient de sortir son premier album « Apollo » et nous vous le conseillons vivement ! Il a répondu à toutes nos questions avec une grande générosité.

JustMusic.fr : Tes deux premiers EPs « Histoires vraies » (2021) et « Beaux » (2022) ont conquis le public. Peux-tu me faire un petit bilan de tes premières sorties ?

Chien Noir : Ces deux EPs m’ont permis d’essayer de me comprendre et de voir où est-ce que je voulais aller. Il m’a bien fallu ça pour arriver à l’écriture d’ « Apollo » qui est sorti le 13 octobre dernier. Je me suis rendu compte que j’écrivais beaucoup sur mon intimité car il y a quelque chose de très universel. J’ai voulu garder ça pour l’écriture de mon premier album.

JustMusic.fr : Peux-tu me dire pourquoi tu l’as appelé « Apollo » ? Apparemment tu rêvais de travailler pour la Nasa…

Chien Noir : Quand j’étais petit j’étais vraiment fasciné par les étoiles. Il y a un lien avec ma maman car elle m’a appris à regarder le ciel, les étoiles, la Lune… Je voulais devenir astrophysicien quand j’étais petit (sourire). Ma mère est tombée malade quand j’ai écrit l’album, et elle aurait pu bénéficier d’un traitement qui s’appelait « Apollo ». Quand j’ai cherché un titre, je me suis dit que c’était une jolie idée pour essayer de sauver sa mémoire.

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter les trois premiers extraits ?

Chien Noir : Le premier « Je veux, je veux, je veux » est une chanson sur l’affirmation de soi. Dans le refrain je dis « Je veux vivre debout » et on dit que les hommes sont ceux qui marchent debout. C’est une façon de dire que je veux être un être humain. Ça m’a beaucoup servi, car on retrouve cette revendication dans le reste des chansons.
Ensuite « A quoi pensait-elle » est une volonté de ma part de la sortir au début de l’été car elle a été faite dans une sorte d’urgence. J’ai perdu ma maman en plein milieu de la production de l’album et c’était très important pour moi de revendiquer ça et de parler d’elle dans le disque. J’en avais besoin avant tout pour moi.
Et le troisième extrait est « Ton coeur » qui est sorti début octobre. C’est une chanson très importante car c’est elle qui m’a donné la direction pour la production et la couleur de l’album. Je suis allé chercher des vieux synthés et c’est une chanson qui se rapproche beaucoup de « Le paradis blanc » de Michel Berger. Il y a beaucoup de références dans l’album à des artistes des années 80, 90 et 2000.

JustMusic.fr : Après ces trois singles, que peux-tu me dire sur le reste de l’album ?

Chien Noir : L’album a été une sorte de fight temporelle pour rester dans l’image de l’espace (sourire). Pendant deux ans, j’ai beaucoup écouté des artistes comme Bruce Springsteen, Phil Collins… des artistes que j’écoutais quand j’étais petit à la radio. Je me suis rendu compte que c’était cette musique que j’avais dans le sang. Je suis allé puiser dans ses références et je me suis également inspiré de Jean-Jacques Goldman. Les premières chansons que j’ai apprises à la guitare sont les siennes dont « Quand tu danses » que je trouve magnifique et qui m’a servi de modèle pour plusieurs de mes chansons. Il n’y a que 4 accords dans ce titre mais il fait plusieurs combinaisons. J’ai voulu rendre hommage à ces années qui sont parfois oubliées voire mal aimées parfois. Ce sont des chansons qui parlent du fait que j’ai aimé, que j’ai été aimé… L’amour est quelque chose de très important pour moi car je trouve que la façon dont on aime est une manière de parler de nous.

JustMusic.fr : Est-ce que ta maman a eu le temps d’écouter l’album ?

Chien Noir : Non, mais je lui avais fait écouter « Je veux, je veux, je veux » car je la lui avais envoyée en lui disant que c’était un tube (rires). Elle était très contente de cette chanson-là (sourire). Je lui ai aussi fait écouter « Julia » car elle parle de la fête foraine de là où j’ai grandi et d’un amour adolescent qui est né à cet endroit. C’est elle qui m’y a emmené et je la lui avais envoyée en lui demander si elle s’en souvenait (sourire).


JustMusic.fr : Que ressens-tu en écoutant ton disque ?

Chien Noir : Je ressens une forme d’adéquation avec moi-même, j’ai l’impression d’avoir fait ce que j’avais à faire. J’en suis vraiment heureux car j’ai travaillé notamment avec Martin Lefevre à la production. Il est très fort et j’adore ce qu’on a fait ensemble (sourire). Quand j’écoute mon album je pense à tout ce qu’on a fait et au plaisir que j’ai eu.

JustMusic.fr : Tu vas bientôt repartir sur les routes et tu vas te produire à la Cigale (Paris) le 6 février 2024. Que nous réserves-tu ?

Chien Noir : J’ai deux excellents musiciens avec moi et ça va être j’espère, très à l’image de l’album à la fois très intime et énergique. On a poussé les curseurs dans le live car il y a des solos de guitare, des phases électro, du guitare/voix… J’ai hâte que ça commence !

JustMusic.fr : Depuis sa sortie « Apollo » a déjà d’excellents retours de la part du public et des médias. Comment vis-tu ce succès ?

Chien Noir : C’est la première fois que je sors un album et je ne sais pas à quoi m’attendre… Je vais t’avouer qu’en ce moment j’ai un peu de mal à trouver le sommeil (rires). J’ai la sensation qu’il y a encore beaucoup de travail devant nous. C’est mon premier album et j’en suis très fier ! Pour moi il y a encore une montagne de travail à faire. Le succès est quelque chose de très galvaudé et ça ne veut pas dire grand-chose… Ça fait un an et demi que je travaille dessus, tout d’un coup il sort et ça ne change pas car je dois continuer à bosser pour m’améliorer et continuer à proposer des choses au public (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu me donner trois mots pour décrire « Apollo » ?

Chien Noir : Je dirais qu’il est tendre parce que je pense à ma mère quand je pense à ces chansons, et l’amour qu’elle avait envers moi était tendre. Il est mélancolique mais pas passéiste. La mélancolie et la nostalgie c’est bien mais ce n’est pas assez. Il n’est pas passéiste car il y a une recherche pour mon futur. Il y a des partis pris modernes au niveau du son et de l’écriture, il y a de l’autotune…

JustMusic.fr : Pour terminer, que peux-tu ajouter pour donner envie au public d’écouter ton album ?

Chien Noir : Avec un peu de chance, j’ai bien fait mon taf si j’ai réussi à faire ce que je voulais faire. En écoutant cette quête que j’ai eu, ils pourront essayer de me comprendre au mieux, de savoir d’où je viens, comment j’ai aimé, pourquoi j’ai été aimé, comment est-ce que j’ai pu faire pour être un bon ou un mauvais ami, pour être un bon fils… Peut-être qu’en écoutant l’album eux aussi ils pourront comprendre des choses sur eux ou pas… Peut-être qu’ils pourront juste danser ou pleurer dessus (sourire).

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