INTERVIEW : Rencontre avec Aurélien Vivos

Aurélien Vivos vient de sortir un magnifique premier album « La plus belle histoire du monde ». Le gagnant de la saison 12 de « The Voice » a répondu à nos questions avec une grande générosité.

JustMusic.fr : Tu as remporté la saison 12 de « The Voice » et tu viens enfin de dévoiler ton premier album « La plus belle histoire du monde ». D’habitude les gagnants d’un télé-crochet sortent un disque assez rapidement. Tu étais sur différents projets alors peux-tu me dire ce que tu as fait depuis ta victoire ?

Aurélien Vivos : C’est vrai que j’ai pris mon temps (rires)… Mais la vérité, c’est que dès ma sortie – ce qui n’arrive pas souvent après
une victoire à The Voice -, j’ai eu la chance de me retrouver dans un énorme projet. C’était la tournée des Zénith avec les « 500 Voix pour Queen », ainsi qu’une deuxième que j’avais appelée « De l’ombre à la lumière » pour vite faire de la scène et rencontrer le public.
J’ai reçu beaucoup de propositions de chansons mais je voulais absolument participer aux sessions d’écriture. L’emploi du temps étant bien rempli, j’ai eu du mal à me libérer au début. Et puis quand est arrivé l’été, j’ai eu de nouveau la chance de participer à une autre tournée : celle de « The Voice ». Trois tournées et une quinzaine de plateaux télé, je ne me suis pas ennuyé (sourire) !

JustMusic.fr : Ton album n’était pas encore sorti et tu as tout de même fait ton premier Olympia le 5 juin dernier. Comment ça se fait et comment s’est passé cette date parisienne ?

Aurélien Vivos : Oui, c’était un sacré challenge ! J’ai pu vivre tout ça grâce à ma rencontre avec le producteur David Hardit. J’ai fait un sacré travail sur moi-même pour me sentir à la hauteur. Je n’arrêtais pas de me dire que tous les artistes rêvaient de s’y produire, que certains mettaient des années pour y arriver… et que j’avais une chance incroyable. Par respect pour eux, je me devais d’être à la hauteur. J’ai mis un an pour le préparer en m’imaginant tous les scénarios possibles… mais j’étais loin d’imaginer à quel point ça allait être magique (sourire).
Cette salle est puissante… On peut sentir les ondes de tous ceux qui sont passés avant et c’est à la fois très intimidant et porteur. Je me suis pris tout ça dans la figure dès que je suis arrivé sur scène… Et dès la fin de la première chanson – je commençais le spectacle avec
« Ave Maria » de Caccini -, les gens se sont levés… longtemps… Comme pour me dire : « Mon gars, tu as ta place ici, et nous sommes heureux d’être là avec toi ». J’ai savouré chaque seconde. Ce moment est gravé à jamais. J’ai réalisé un rêve ce jour-là et j’en serai éternellement reconnaissant.

JustMusic.fr : « La plus belle histoire du monde » est disponible depuis le 7 février. Tu as collaboré avec de grands auteurs et compositeurs, alors peux-tu revenir sur l’enregistrement de ce premier opus ?

Aurélien Vivos : La plupart des chansons ont été enregistrées au légendaire studio Ferber. D’ailleurs, tout ce qui a été capté là-bas est joué, pour la plupart, par de vrais instruments. Cela me tenait vraiment à cœur, même si j’aime beaucoup la MAO. J’ai même joué un bout de piano sur « La plupart du temps » (sourire).
J’ai eu la chance d’avoir de super musiciens comme Jean-Baptiste Cortot, Julien Schultheis, mon ami Eric Lozano sur « Regarde-moi », William Rousseau – écoutez-moi son solo de malade sur « Des frères qu’on pourrait être » – et tellement d’autres.
Je suis vraiment très content des arrangements car quand tu écoutes les maquettes, parfois ça n’a plus rien à voir. J’adorais déjà le son des maquettes… et pourtant, quand venait le moment de faire les arrangements… c’était encore mieux !
Sur certains titres, je souhaitais mettre des gros sons de guitare et de basse… mais il a fallu doser (rires). La chanson « Un dernier Blues pour Johnny » avait deux arrangements différents. Un très « blues rock » où je
poussais beaucoup plus la voix, et celui qu’on a gardé. J’ai fait ce choix parce que je trouve que ça met en avant les paroles de son pote « Didier Barbelivien ». Mettre des grosses guitares sur une chanson hommage au Taulier, ça allait faire too much… Et puis franchement, j’ai adoré l’arrangement qu’a proposé Mathieu Llech ! Après j’enregistrais dans le studio des personnes avec qui je collaborais, le studio Kong Prod de John Mamann par exemple.

JustMusic.fr : Comment as-tu choisi les collaborations, comment sont nées les chansons… Je veux tout savoir.

Aurélien Vivos : J’ai rencontré tellement de belles personnes. François
Welgryn et William Rousseau furent les premiers. Nous avons fait presque la moitié de l’album ensemble. Ce sont des gens qui font passer la passion avant tout et surtout, ils sont très à l’écoute. Je les estime énormément. Tout comme Arnaud Kerane, Valentin Marso avec qui est née la chanson « Des frères qu’on pourrait être ». J’ai par la suite rencontré l’inarrêtable Nazim et son équipe. Qui d’autre que lui aurait pu me sortir une chanson aussi intimiste que « La plus belle histoire du monde » ? Je lui parle de mes filles et hop ! Et un peu plus tard, je rencontre, John Mamann, Kerredine, Didier Barbelivien… et tellement d’autres… comme Rick Allison, Mark Weld, Corson, Davide Esposito… Je me suis retrouvé avec plus de 35 maquettes et j’ai malheureusement dû faire des choix ! Je pourrais vous en parler pendant des heures (sourire) !

JustMusic.fr : Pourquoi as-tu appelé le disque « La plus belle histoire du monde » ? Une chanson qui parle de tes filles, de ton rôle de papa.

Aurélien Vivos : Je me suis fait une liste de titres, et au final, c’est celui qui représentait le mieux mon parcours et ce que je ressens depuis quelque temps (sourire). Et puis, c’est vrai qu’on pourrait penser que c’est surtout parce que j’ai gagné une grosse émission de télé que je vis une histoire de dingue… Alors même si c’est vrai, ma plus belle histoire, c’est celle que j’ai la chance de vivre avec mon socle, ma famille, mes enfants et l’amour qu’on partage avec le public ! C’est tellement dingue !
Parfois, il peut se passer quelque semaines sans que je fasse un concert… et là, forcément, je me dis « les gens vont m’oublier, ils ne viendront pas me voir… » et puis à chaque fois, ils sont là. C’est une sacrée belle histoire qui continue et que je vais tout faire pour préserver (sourire).

JustMusic.fr : Il y a aussi une belle chanson « L’amour au dernier virage » qui parle de ton histoire d’amour. Comment a réagi ta femme après l’écoute de ce titre ?

Aurélien Vivos : Alors, celle-là, c’est particulier. C’est l’une des rares chansons qu’on m’a envoyées et qui, à la base, n’avait pas été écrite pour moi. Pourtant, il y avait tout… cette histoire de trophée… que ce soit au sens propre comme au sens figuré… cette histoire d’amour qui arrive quand on y croit presque plus. Je n’étais pas sûr que ce « rythme d’été » allait se marier avec ma voix. Puis je l’ai essayé et j’ai adoré. On a bien sûr ajusté quelques mots et j’ai réussi à mettre le prénom de mes filles. Ca aussi c’est gravé à jamais (sourire). Avec ma femme, ça nous a rappelé la première fois que nous sommes tombés l’un sur l’autre. On s’est dit, si ça nous fait ça, alors ça le fera à d’autres (rires). Et puis, on va pas se mentir, ce genre de sensation, ça fait du bien !

JustMusic.fr : : « Un dernier blues pour Johnny » clôture l’album. Que représente Johnny pour toi et quels sont les autres artistes qui t’inspirent ?

Aurélien Vivos : Je suis très fier d’avoir ce titre de Didier Barbelivien car j’ai eu l’honneur de passer du temps avec lui. Au cours de nos conversations arrive des échanges à propos de Johnny. Ils étaient proches tous les deux. Et quand t’as un gars comme Didier qui te dit : « J’ai envie d’écrire une chanson pour rendre hommage à mon pote Johnny et j’aimerai que ce soit qui la chante. », crois-moi, ça fait quelque chose (rires) ! Et pour tout te dire, j’ai toujours admiré ce que représente Johnny. Au-delà de toutes ses chansons, c’est une légende et tout le monde l’aimait.
Tous ceux qui l’ont croisé parlent de lui avec un immense respect. Il avait une telle prestance. Il avait sa part d’ombre comme tout le monde, mais il était proche des gens, et ils se sentaient proche de lui.
Combien de personnes se sont échappées de leur quotidien grâce à lui ? C’est très inspirant.
D’ailleurs, si on parle d’inspiration, il y en a beaucoup qui « guident » mes rêves. Florent Pagny, évidemment, qui m’a fait « prendre conscience » de mon don et qui a toujours écouté sa voix intérieure. Tout comme Zazie qui a su rester simple. J’ai toujours adoré les libertés que prenait Daniel Lévi en live. C’était un grand chanteur et musicien. J’aime les arrangements du groupe Muse, ainsi que Marilyn Manson qui m’a ouvert l’esprit sur la musique. Je suis en admiration devant les
voix de Glenn Hugues et David Coverdale. Je pourrais en citer des dizaines (sourire) !

JustMusic.fr : Quel est ton coup de cœur musical du moment ?

Aurélien Vivos : C’est impossible d’en citer qu’un (sourire). En ce moment j’écoute beaucoup le dernier album de Marilyn Manson. J’adore le titre « Sauve-moi » de Mathilda et les sonorités de ses dernières chansons. La bande son des deux saisons de la série Arcane m’a mis une belle claque aussi. J’écoute beaucoup le compositeur Bear McCreary qui est capable de faire tout ce qu’il veut.

JustMusic.fr : La nouvelle saison de « The Voice » vient de commencer, alors quels souvenirs gardes-tu de ta victoire et quels conseils peux-tu donner aux nouveaux talents ?

Aurélien Vivos : L’enfant qui est en moi se souvient du nombre de fois où Nikos a prononcé le nom d’un gagnant à la télé… alors le vivre… c’est quelque chose de complètement dingue !
Je me souviens de cette sensation où j’avais l’impression de ne plus être dans mon corps. Comme si je voyais la scène de plus loin. Et puis, d’un coup, l’envie de réconforter le copain qui méritait tout autant
que moi d’avoir le trophée. Je me souviens, les jours d’après, et cette envie que cette victoire représente quelque chose de plus grand que moi. Comme si c’était un peu la victoire de ceux qui n’osent pas rêver qu’un truc extraordinaire est possible.
Aux nouveaux talents, j’ai envie de leur dire que l’important, c’est qu’on gagne toujours quelque chose. La seule victoire, c’est d’en apprendre plus sur soi. De savoir ce qu’on est capable d’accomplir. Après, je n’aime pas trop donner des conseils pour quelque chose d’aussi énorme, parce que ma vérité ne sera pas forcément la même pour les autres. Mais ce que je sais, c’est qu’il ne faut pas y aller en ayant en tête la victoire ou voir ça comme une compétition mais plutôt comme une aventure où tu dois donner le meilleur de toi même.
En tout cas, je l’ai vécu comme ça (sourire).

JustMusic.fr : Avant « The Voice » tu étais magasinier et aujourd’hui tu vis de la musique. Que peux-tu dire aux artistes qui veulent percer ?

Aurélien Vivos : C’est un métier difficile. Surtout aujourd’hui où le marché de la musique est saturé de nouvelles productions tous les jours. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais le monde de la musique est en pleine mutation et c’est très difficile de rester sur la durée et de se produire en concert. C’est une remise en question constante. Il y a parfois des moments où tu n’arrêtes pas et puis d’un coup, plus rien pendant quelque temps. Alors le doute peut parfois s’installer. La seule chose qu’il faut, c’est de la patience, croire en soi, et faire les choses avec passion et sincérité. Je pense qu’avec ces quatre ingrédients et un bon entourage, tu peux tout réussir.

JustMusic.fr : Maintenant que l’album est sorti, quelle est la suite ? Va-t’on te revoir sur scène ?

Aurélien Vivos : Il y a de belles opportunités qui commencent à se
présenter à moi. Je ne peux pas encore en parler parce que tout n’est pas sûr à cent pour cent mais je ne vais pas tarder. « Spoil » : C’est un truc complètement dingue si ça se fait (rires). Cet été, j’ai des gros concerts qui s’annoncent avec 4 musiciens et 2 choristes, je donnerai les dates bientôt. Sinon, je fais des concerts piano-voix par-ci par-là avec mon ami Eric Lozano, et j’ai des idées plein la tête. En ce moment, on s’occupe également de la promo de l’album.

JustMusic.fr : Pour conclure, que peux-tu rajouter pour donner envie au public d’écouter ton disque ?

Aurélien Vivos : J’ai pris mon temps parce que je voulais être le plus
sincère possible. J’ai réussi à dire ce que je voulais grâce aux nombreuses belles âmes qui m’ont fait l’honneur de collaborer avec moi. J’y ai mis tout mon cœur et toute mon âme. Je parle des choses à la fois simples et profondes de la vie. Je voulais que les gens qui m’ont suivi à « The Voice » me retrouvent comme j’étais et apprennent à me connaître plus intimement. Surtout, je voulais envoyer mes plus belles ondes et les partager. Et ce que je m’efforcerai de faire à chaque concert, à chaque rencontre. Faire sourire, et se partager du bonheur autant que possible.

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