Nous vous invitons à découvrir Anjaa, une jeune artiste pleine de promesses !
Après l’excellent « Enfermée », son nouveau single « Enfermée dans un corps » est désormais disponible.
JustMusic.fr : Tu as passé ton enfance entre l’Inde et la France. Peux-tu m’en parler ?
Anjaa : Oui, bien sûr. C’est curieux, car l’enfance a déjà tout d’un paradis perdu, appartenant — si je puis dire — à l’univers du rêve. Alors, ajoutez à cela l’Inde, ses couleurs, sa magie, son chaos… Ça a été incroyable. Depuis toute petite jusqu’à ma jeune adolescence, mes parents m’ont emmenée à Goa plusieurs mois par an.
C’est à la fois d’une richesse inouïe de pouvoir grandir dans une double culture, et à la fois assez déconcertant pour un enfant de devoir jongler entre deux mondes si différents. Je dirais aujourd’hui que c’est vraiment fondateur de ma sensibilité, de mon rapport au sacré, et de ma philosophie de vie.
JustMusic.fr : Est-ce que le fait d’avoir vécu dans différents pays t’inspire pour ta musique ?
Anjaa : Oui, cette ambivalence a créé beaucoup d’ouverture et de contraste dans mon univers intérieur. C’est un bagage qui fait partie de moi et dans lequel je puise souvent pour m’inspirer. Comme je le disais à la question précédente, cette vision enfantine très absolutiste — ce paradis perdu de l’enfance — est un véritable puits de création…
JustMusic.fr : Tu es signée chez « French Parade », le label de Marc Collin. Comment as-tu été repérée ?
Anjaa : Nous avons été mis en contact avec Marc par Nicolas Santi Weil. Je l’ai rencontré autour d’un café, place du Châtelet, près de son studio, pour parler de nos projets respectifs. À l’époque, j’évoluais déjà au sein de mon duo Dune, et il était curieux de découvrir mon nouveau projet en français. C’était un moment un peu « biblique » dans ma petite vie, car j’avais littéralement poncé Guns of Brixton pendant des années… alors rencontrer le boss, c’était quelque chose !
JustMusic.fr : Tu es autrice, compositrice et interprète. De quoi t’inspires-tu, et comment procèdes-tu pour écrire une chanson ?
Anjaa : Il n’y a pas vraiment de règles. Certaines chansons naissent d’une mélodie, d’autres d’un message, d’un texte qui s’impose et serpente jusqu’à trouver ses notes, son placement émotionnel…
Je donne souvent rendez-vous à l’inspiration sur mon piano. Mais avant cela, j’ai besoin d’éprouver des choses : lire, observer le monde, les gens, parfois ne plus du tout écouter de musique, marcher, me perdre un peu…
JustMusic.fr : Tu es influencée par Alain Souchon, Feist ou encore Benjamin Biolay. Ce sont des artistes très différents. Qu’est-ce que tu aimes chez chacun d’eux ?
Anjaa : C’est drôle, mais en y réfléchissant, je me dis que ce qui relie ces trois influences, c’est peut-être le brio caché sous une apparente nonchalance, une certaine simplicité.
Souchon, c’est ses tournures de phrases, le placement rocambolesque et si chantant de ses mots, sa nostalgie.
Feist, ce sont ses mélodies, son timbre qui ne tient qu’à un fil, sa rythmique très laid back…
Biolay, ce serait son extrême lucidité poétique et sa sensualité.
JustMusic.fr : Peux-tu me présenter tes singles, « Invincible » et le dernier, « Enfermée dans un corps » ?
Anjaa : « Invincible » fait partie de ces morceaux qui se sont imposés d’eux-mêmes. Il est assez différent de ce que je compose habituellement. Il est venu d’un seul jet — et la production aussi, presque en une seule traite.
C’est la petite voix interne qui nous parle sans cesse, qui essaie de tout gérer et qui fait tampon entre le monde extérieur et mon monde intérieur, un peu bancal… C’est une chanson sur la vulnérabilité, l’acceptation de soi et du monde, et qui pousse à « faire le saut dans le vide », partir à la rencontre de l’inconnu — en soi et chez les autres.
« Enfermée » dans un corps est un titre très important pour moi, car il a été écrit et composé pendant ce qu’on appelle une dépression, que j’ai traversée à l’hiver 2024. C’est un témoignage, un instantané d’un vécu à un moment T. Celui d’un corps ressenti comme une prison, tellement contraignant, où le mal-être empiète sur tout… et où le système finit par crasher. Pour mieux redémarrer, bien sûr… mais ça, on ne le découvre qu’après (sourire).
JustMusic.fr : Ces deux titres sont extraits d’un EP à venir. Que peux-tu déjà me révéler sur le reste de l’opus ?
Anjaa : Il s’appelle « Les météores ». Les cinq chansons qui le composent ont chacune leur propre forme, leur singularité. Elles sont libres, et j’en suis très fière.
JustMusic.fr : Est-ce qu’il y aura un clip pour « Enfermée dans un corps » ?
Anjaa : Il y a un mini-clip disponible sur YouTube !
JustMusic.fr : Comment s’est passé le tournage de celui d’« Invincible » ?
Anjaa : C’était génial. Un moment gravé à jamais. On a tourné toute la nuit du 9 au 10 janvier, de 22h à 7h du matin… Il faisait très froid, mais notre petite équipe est devenue une vraie famille, le temps d’une nuit.
C’était un moment très symbolique pour moi, d’immortaliser cette course avec le bâton de relais…
JustMusic.fr : Est-ce qu’on va te voir prochainement sur scène ?
Anjaa : Oui, soon enough ! (sourire)
JustMusic.fr : Tes débuts sont très prometteurs, mais il y a de nombreux jeunes artistes talentueux. Que penses-tu apporter de plus ou de différent avec ta musique ?
Anjaa : Je pense qu’à partir du moment où l’on offre son regard avec la plus grande sincérité possible, alors on apporte forcément quelque chose d’unique.