INTERVIEW : Rencontre avec Benoît Dorémus

Benoît Dorémus

Benoît Dorémus vient de sortir un excellent album « En tachycardie » et nous sommes partis à sa rencontre chez « Gibson » à Paris pour en savoir plus sur cet artiste talentueux.

JustMusic.fr : Ton précédent album « 2020 » est sorti en 2010 et le nouveau « En tachycardie » est disponible depuis le 5 février dernier. Qu’as-tu fait pendant toutes ces années ?

Benoît Dorémus : J’ai fait beaucoup de choses (sourire) ! J’ai écrit plein de chansons ce qui m’a permis d’en avoir plus qu’il en faut pour un disque (sourire). J’ai aussi fait des concerts en parallèle sans m’arrêter. J’ai continué à avoir cette vie d’artiste même si le temps que j’ai mis pour sortir ce nouvel album n’était pas volontaire. Heureusement que la scène m’a permis de m’exprimer. Entre deux disques le système économique de la musique a beaucoup changé comme dans pas mal de métiers, et il m’a fallu du temps pour trouver comment faire.

JustMusic.fr : En effet, tu étais signé en maison de disques et pour cet album tu as décidé de le faire financer par les internautes sur le site « KissKissBankBank ». As-tu été déçu de ton parcours en major ?

Benoît Dorémus : Je n’ai pas été déçu car j’ai appris énormément de choses. C’était aussi une grande fierté de faire deux disques avec une prestigieuse maison de disques. Mais je fais partie d’une génération où il y a plus d’artistes sans maison de disques que d’artistes signés. On a l’impression que certains artistes dont on parle ont une grosse structure derrière eux mais non, c’est juste qu’ils arrivent à en vivre et à faire des tournées avec une structure plus artisanale, plus petite. On va dire que maintenant c’est ça la norme (sourire). Avec mon ancienne maison de disques j’ai pu faire deux albums et elle a été rachetée par « Warner ». C’est la vie et comme je venais de ce système classique j’ai mis un peu de temps avant de me lancer sur le mode du crowdfunding. La réflexion n’a pas été facile mais lorsque je me suis lancé j’ai vu que ça cartonnait donc ça m’a soulagé.

JustMusic.fr : En effet, tu as récolté la somme en seulement 24 heures…

Benoît Dorémus : C’était une énorme surprise et ça m’a fait chaud au cœur. Je chante depuis 13 ans et je savais que mon public était fidèle, mais de voir la rapidité m’a donné de la force et m’a convaincu que j’avais eu raison de me lancer là-dedans. En plus c’était rigolo à faire, j’ai fait des vidéos… c’était très sympa (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu me dire quelques mots sur tes différentes collaborations de ce nouvel album ?

Benoît Dorémus : J’ai fait appel à Archimède pour faire la musique d’une chanson qui s’appelle « Lire aux chiottes ». Ce sont des copains, ils sont frères et je les aime beaucoup ! Je n’avais pas eu l’envie de faire la musique de ce titre donc j’ai fait appel à eux et ils ont accepté tout de suite. Pour Maxime Le Forestier c’est une autre histoire, c’est quelqu’un qui me soutient beaucoup et il m’invite régulièrement à boire un café chez lui pour prendre de mes nouvelles. Ce jour là je lui ai montré le texte d’une chanson et je n’aimais pas la musique que j’avais faite. Trois jours après, il m’a rappelé pour me dire qu’il avait fait quelque chose. C’est un très beau cadeau qu’il m’a fait ! Et pour Francis Cabrel je l’ai rencontré aux Rencontres d’Astaffort il y a deux ans et demi. Il a eu un coup de cœur pour mes chansons et il m’a invité à venir chez lui pour m’aider à enregistrer l’album. C’était quelque chose de très concret et un excellent travail de studio.

JustMusic.fr : Pourquoi l’album s’appelle « En tachycardie » sachant qu’il n’y a pas de titres qui porte le même nom ?

Benoît Dorémus : Oui c’est vrai, comme c’est un album sur les sentiments et les émotions qu’on ne maîtrise pas. Je parle beaucoup de sentiments amoureux et l’angoisse qu’on peut ressentir dans la vie de tous les jours. Quand on ne maîtrise pas ses sentiments et qu’on a le cœur qui bat un peu trop vite. J’ai voulu faire comme si la tachycardie était un pays, un continent… C’est Benoît Dorémus en tachycardie comme il y aurait pu avoir Tintin ou Astérix dans n’importe quel pays (sourire). C’était ça l’idée et en plus je trouvais le mot tachycardie très joli (sourire).

JustMusic.fr : Tu as été aidé par Renaud dans le passé et Francis Cabrel aujourd’hui. Que représentent-ils pour toi ?

Benoît Dorémus : J’ai forcément deux regards, celui du fan qui écoutaient leurs chansons et maintenant celui du collègue qui se fait aider par eux et qui les connaît bien. J’écoute toujours leurs chansons et ils font partie des gens qui m’ont donné l’envie d’écrire. Je m’estime incroyablement chanceux d’avoir eu leur soutient ! C’est Renaud qui m’a parrainé dans le métier et qui m’a lancé, et Francis Cabrel qui m’a relancé. Ce sont deux monstres sacrés de la chanson française et il doit en avoir 5/10 en France. Avec Renaud on est devenu très bons amis et Francis Cabrel est quelqu’un de plus « sauvage », de plus dur à cerner mais tout aussi généreux. J’ai eu l’occasion de faire ses premières parties pendant 3 mois lors de sa dernière tournée.

Benoît Dorémus

JustMusic.fr : J’allais justement te demander comment tu avais été accueilli par son public lors de ces concerts ?

Benoît Dorémus : C’était super cool ! J’arrivais seul avec ma guitare pour faire 5 chansons et ce qui était élégant de sa part est qu’il me présentait toujours avant que j’arrive sur scène. Du coup dès que j’arrivais, le public était déjà attentif. Tous les soirs j’ai pris un immense plaisir à monter sur scène et je rajoute aussi les bons moments passés avec l’équipe (sourire).

JustMusic.fr : Aimerais-tu toi aussi aider des jeunes artistes ?

Benoît Dorémus : A ma toute petite échelle quand je peux choisir mes premières parties je le fais. C’est sûr que ce qu’il m’est arrivé m’a donné envie de renvoyer l’ascenseur. Renaud et Francis Cabrel sont d’une génération où il y avait moins de difficultés que pour nous pour enregistrer donc ils sont soucieux qu’on en bave. C’est pour cela qu’ils nous aident et ils ont envie que la chanson française continue à vivre et à se renouveler. Si un jour j’en ai l’occasion je le ferais mais pour le moment j’essaye encore de me dépatouiller de mes propres ailes (sourire). La transmission est quelque chose d’important.

JustMusic.fr : Que nous réserves-tu pour tes trois concerts aux Trois Baudets les 23, 24 et 25 mars ?

Benoît Dorémus : On essaye de revisiter les chansons et on va évidemment présenter le nouvel album avec des petites surprises. On sera trois sur scène, on a envie que ça envoie et que ce soit un moment de bonne humeur. En ce moment les gens qui vont à des spectacles ont besoin de se changer les idées et de rentrer dans la tête d’un artiste afin de comprendre ce qu’il veut raconter. Même si mes chansons sont très personnelles, j’ai envie qu’on passe un moment tous ensemble. J’aime bien parler directement aux gens et être proche d’eux donc je veux que ce soit un moment de détente pour partager mes textes.

JustMusic.fr : Il y a aussi une tournée…

Benoît Dorémus : Oui et elle commence la semaine prochaine à Toulouse et à Lyon avant les Trois Baudets. J’ai aussi des dates avant l’été et tout le mois de juillet je serai au festival d’Avignon. Je serai au théâtre l’Arrache-Coeur et j’espère que les gens auront la curiosité de venir nous voir.

JustMusic.fr : Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

Benoît Dorémus : Beaucoup plus sereinement car l’histoire de cet album m’a rassuré grâce au public qui m’a soutenu et à Francis Cabrel pour la reconnaissance de mes pairs. La critique aussi est bonne donc ça me fait du bien et me donne envie d’écrire de nouvelles chansons. J’espère vite retrouver le temps de le faire. J’ai traversé des années de doutes et d’inquiétudes parce que c’était compliqué mais comme je suis désormais rassuré, j’espère que ça va continuer comme ça (sourire).

JustMusic.fr : Comme tu as de nombreux fans je vais te laisser leur passer un message.

Benoît Dorémus : Ils le savent déjà que je leur en suis très reconnaissant car je communique beaucoup avec eux sur les réseaux sociaux. Je suis très fier qu’on y soit arrivé et il faut qu’ils se disent qu’il faut être patient car la carrière d’un artiste dure toute une vie. On a encore beaucoup de choses à se dire et à vivre ! S’attacher à un artiste est devenu difficile car il y en a tellement dans de nombreux domaines. On peut aimer un album mais ne pas s’attacher à l’artiste. Pour ma part, j’ai l’impression que les gens me soutiennent sur la durée et j’en suis très fier (sourire) !

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