INTERVIEW : Rencontre avec Weekend Affair

Le duo Weekend Affair nous a donné rendez-vous à l’Hôtel Grand Amour pour tout savoir sur leur nouvel album « Quand vient la nuit ».

JustMusic.fr : Vous venez de sortir votre nouvel album « Quand vient la nuit », qui est aussi le titre de la chanson qui clôture le disque. Pourquoi l’avez-vous appelé comme ça ?

Cyril (Weekend Affair) : Pour moi c’est un titre assez important de l’album. C’est vrai que c’est le dernier et c’est lui qui a marqué la direction du disque. Pour nous c’était important que le nom de l’album reflète ça. Le titre parle de cette partie de notre vie et de la mienne surtout car quand vient la nuit advienne que pourra. Le disque raconte ça…

JustMusic.fr : Dans la chanson vous dites : « Quand vient la nuit je me fous de tout, quand vient la nuit je me fous de nous… ». Pouvez-vous m’expliquer ces paroles ?

Louis (Weekend Affair) : C’est une manière d’être qui a pu être la mienne pendant une période de ma vie où je sortais beaucoup. Plus rien ne comptait à partir du moment où il faisait nuit… « Je me fous de tout » car peu importe ce qui arrive, il faut que ça arrive. Je dois être dehors la nuit et vivre ma vie nocturne. Pour le « je me fous de nous », c’est parce que lorsque j’écris je m’adresse toujours à quelqu’un. Je voulais dire que la nuit était plus forte que moi finalement. Ce n’est plus moi qui décide à partir du moment où il n’y a plus de soleil.

JustMusic.fr : On retrouve dans toutes les chansons des mots en rapport avec la nuit , était-ce un fil rouge ?

Louis (Weekend Affair) : C’était un fil rouge dans le disque car l’album parle vraiment de cette partie de ma vie qui s’est déroulé pendant ma vingtaine. J’ai passé plus de temps dehors la nuit que le jour. Depuis mes 30 ans et maintenant que j’ai mes enfants, je me suis aperçu que tout s’est inversé car désormais je dors la nuit (sourire). C’était une espèce de regard nostalgique mais bienveillant du passé.

JustMusic.fr : Comment s’est passé la création de vos nouvelles chansons, l’enregistrement en studio… Qui fait quoi entre vous deux ?

Cyril (Weekend Affair) : Y a un truc qui s’est établi entre nous de manière naturelle. J’ai une approche de recherche un peu hasardeuse sur la création musicale, donc je ne vais pas hésiter à utiliser des nouveaux procédés pour trouver des mélodies comme des modules de recherches d’intelligence artificielle par exemple. J’ai aussi des manières de faire plus traditionnelles, mais j’aime bien expérimenter de nouvelles choses tout en gardant les valeurs sûres du passé. Je produis beaucoup d’instrus et quand Louis ressent le besoin d’écrire on écoute tout. Lorsqu’une mélodie lui plaît, c’est là que la chanson démarre. A quelques exceptions près, les titres sont arrivés de cette manière sur l’album.

JustMusic.fr : Pouvez-vous me présenter le premier extrait « Fini de jouer » ?

Louis (Weekend Affair) : C’est exactement ce que je raconte dans « Quand vient la nuit », sur la globalité de l’album. C’est une chanson qui résume bien le disque. « Fini de jouer » marque la fin de quelque chose et le début d’autre chose. Au moment de la trentaine on se demande ce qu’on a fait jusqu’ici et ce que l’on va faire à partir de maintenant. J’ai vécu comme un fou pendant des années, maintenant je me pose, je ne suis plus le même et ce n’est pas grave. Je ne regrette pas ce que j’ai fait et je ne regrette pas que ça s’arrête. « Fini de jouer » dit que c’est bien beau de vouloir rester jeune mais il y a aussi de belles choses à prendre dans la « maturité ». J’ai eu peur de m’engager pendant longtemps et de m’investir par peur de l’échec notamment. Aujourd’hui je me rends compte qu’il n’y a qu’en s’engageant et en s’investissant qu’on peut augmenter son niveau de satisfaction personnel. Allez on essaie plus de choses en prenant plus de risques, mais ça en vaut la peine !

JustMusic.fr : D’où vous est-venue l’idée du terme « Enfants de la fatigue » ?

Louis (Weekend Affair) : C’est un exercice d’écriture que j’aime car c’est bien d’utiliser différentes choses pour écrire des chansons. Il me semble que ce matin-là j’avais entendu parler de la Marseillaise à la radio. J’ai voulu lire les paroles et c’est une chanson très longue. Ce qu’on en retient c’est que c’est un titre sanguinaire et assez gore, alors qu’il y a plein de jolies choses. Ce qui m’a marqué est le « Liberté chérie », et j’ai fait la Marseillaise à ma sauce à partir de ça. Une espèce d’hymne à moi-même de fin de soirée.

JustMusic.fr : « J’ai mis mon survêt » est un titre très différent du reste de l’album. Comment est née cette chanson ?

Cyril (Weekend Affair) : C’est l’instru qui vient poser l’énergie des paroles que lui va écrire. L’instru n’était pas destinée à être sur l’album, mais elle a invité Louis à écrire des paroles un peu plus légères. Lorsqu’on l’a ré-écoutée ça nous a fait rire et on a trouvé que ça allait bien avec le reste. Bizarrement Louis n’arrivait pas à chanter le refrain donc c’est pour ça que c’est moi que l’on entend sur le disque. Ce titre fait partie de nos personnalités et on s’est dit qu’on n’était pas obligés de parler toujours des mêmes sujets et de la même manière. On aime tellement de choses dans la musique et nous avons des goûts différents. On nous a souvent posé cette question car c’est vrai que le titre détonne un peu, mais pourquoi pas en fait (sourire) ?

JustMusic.fr : Comment s’est passé votre concert du 30 novembre au Backstage à Paris ?

Cyril (Weekend Affair) : Il était plein d’émotion et pas mal de stress (sourire). C’était quelque chose de refaire un concert dans cette période et après tout ce temps, et en plus c’était pour la sortie de notre nouvel album. Dans le public il y avait aussi des amis donc ça nous a fait quelque chose (sourire). C’était très troublant et ça a valu à Louis ce petit moment…

Louis (Weekend Affair) : J’ai un peu perdu les pieds au début, mais je pense qu’il fallait que ça se passe comme ça (sourire). Sur le premier morceau j’étais sans doute stressé et un peu trop sûr de moi… Ce n’était pas moi, c’était trop mécanique. Mon corps et mon esprit ont voulu dire stop pour faire une pause, un arrêt sur image pour mieux repartir. Ça m’a permis de me reconnecter aux chansons et au public. Je pense que si j’avais fait comme si de rien n’était lorsque j’ai oublié les paroles, ça ne se serait pas bien passé. Je ne m’étais jamais senti aussi proche du public et je me suis également connecté avec les morceaux que j’ai écrits. J’ai choisi d’accepter cette surcharge émotionnelle au lieu de la dissimuler (sourire). C’était un de mes meilleurs concerts, en tout cas le plus humain et c’était une bonne manière de lancer le disque.

Cyril (Weekend Affair) : Jonathan Cagne était sur scène avec nous car ça nous permet d’aller plus loin dans l’interprétation des chansons. Louis est concentré sur son texte et sa voix, et moi sur la batterie et l’intensité des moments. A la fin du concert, nous étions troublés mais très contents. En tout cas les retours ont été bons donc c’est cool (sourire).

JustMusic.fr : A quand de nouvelles dates ?

Cyril (Weekend Affair) : C’est compliqué car les dates qui avaient été déprogrammées arrivent maintenant, ceux qui viennent de sortir un album sont là… Nous sommes comme tout le monde dans un embouteillage. Quelques dates sont en train de se caler pour mars et nous allons normalement rejouer à Paris.

Louis (Weekend Affair) : Ce n’est vraiment pas terrible dans l’événementiel et les bookers en ont marre d’annuler des dates. En même temps tous les artistes dont nous voulent jouer, donc on va le faire. Il faut de la place pour tout le monde mais on arrive !

Cyril (Weekend Affair) : Notre album est là, nous l’avons bien produit et nous voulons le défendre sur scène ! Il n’y a pas de raisons que ça ne se fasse pas…

Louis (Weekend Affair) : En attendant, nous écrivons de nouveaux morceaux (sourire).

JustMusic.fr : Quel est votre programme pour les fêtes ?

Louis (Weekend Affair) : Je vais à la montagne avec mes enfants et ma meuf (sourire). Je vais éteindre Instagram et mon téléphone pendant deux semaines. Je vais juste prendre mes jumelles pour regarder les oiseaux et mes enfants se casser la gueule dans la neige et manger de la raclette (rires).

Cyril (Weekend Affair) : Je suis en train de numériser des cassettes d’archives de famille et je me vois à 20 ans effectuer des pas de danse avec des coupes de cheveux pas possible (sourire). Je m’auto-gène, mais c’est normal ça s’appelle la vie (sourire). Je suis en train de faire un montage pour faire un cadeau à ma famille. Je vais aussi passer du temps avec mes proches et surtout ne rien glander car nous avons beaucoup bossé (sourire).

JustMusic.fr : Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cette nouvelle année qui arrive ?

Louis (Weekend Affair) : Des concerts et plus de Covid !

Cyril (Weekend Affair) : C’est pas mal ça (sourire). Et de belles rencontres car c’est toujours cool de rencontrer des gens qui vont nous faire grandir en tant qu’hommes et en tant qu’artistes.

Louis (Weekend Affair) : Et surtout le synthé (rires) !

Cyril (Weekend Affair) : Je me prends en photo avec un synthé et j’écris ça sur mes cartes de vœux chaque année (sourire).

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