Nous sommes partis à la rencontre de Tim Dup, un artiste talentueux et très prometteur, qui a déjà conquis le public avec son premier EP « Vers les ourses polaires ».
JustMusic.fr : Pour commencer peux-tu me dire comment et pourquoi tu t’es lancé dans la musique ?
Tim Dup : J’ai commencé à m’intéresser à la musique en en écoutant et ensuite j’ai pratiqué le piano. Professionnellement, tout s’est fait grâce à des rencontres, comme notamment avec Arnaud Monnier mon manager, au cours d’un tremplin acoustique organisé par TV5 Monde où il était dans le jury. Et par la suite nous sommes restés en contact.
Lorsque j’étais en première année de fac, j’ai envoyé pas mal de mails avec des maquettes à différents bars parisiens pour essayer de faire des concerts. La programmatrice des 3 Baudets a aimé mon titre et m’a permis de me produire 3 fois. Lors de mon quatrième passage, il y avait un directeur artistique d’une maison de disques dans la salle qui a été intéressé et du coup avec Arnaud on a foncé (sourire).
JustMusic.fr : Pourquoi avoir commencé le piano à 7 ans et pas un autre instrument ?
Tim Dup : Chez mes parents il y avait un piano et mes frères et soeurs, qui étaient plus âgés, en avaient déjà tous profité. Mes parents souhaitaient que j’apprenne à jouer d’un instrument donc comme on avait un piano je m’y suis mis. Mais peut-être que si on avait eu un autre instrument comme la guitare, je serai guitariste aujourd’hui (sourire).
JustMusic.fr : Comment gères-tu les études et ta carrière ?
Tim Dup : Je suis en master 1 en communication/média à la Sorbonne et ce n’est pas toujours facile, mais pour le moment, j’arrive à gérer les deux (sourire). L’idée est d’essayer de caler mes concerts plus le week-end car pour moi les études sont importantes.
JustMusic.fr : « TER Centre » a été ton premier single, pourquoi as-tu écrit une chanson sur ce thème ?
Tim Dup : C’est venu assez naturellement mais pas tant que ça… J’ai pris le TER Centre pendant 5 ans pour faire des allers-retours entre Rambouillet et Paris où j’étudiais. Les premières années, c’était devenu une habitude, mais au bout de 4 ans et demi, j’ai eu comme une espèce de bulle qui gonfle et qui éclate, puis j’ai écrit le texte en 35 minutes. Pas mal de choses sont revenues à la surface et ce côté oublié du quotidien m’a un peu ému. Ce n’est pas très plaisant de prendre les transports tous les matins, on est serré, ça pue la transpiration… C’est une corvée (sourire). Par la suite, cette façon d’écrire de manière très spontanée suite à un fil d’émotion m’a plu.
JustMusic.fr : Ton EP « Vers les ourses polaire » est disponible et, en plus de « TER Centre », il y a 3 titres. Donc peux-tu me les présenter ?
JustMusic.fr : « Vers les ourses polaires » :
Tim Dup : C’est plus un voyage, une échappée, ça parle de rêve à la fois d’enfant mais aussi d’adulte. C’est tourné vers quelque chose de plus primitif, vers la nature et en même temps on se rend compte que dans cette solitude, c’est finalement l’humain qu’on retrouve comme on peut le voir dans le clip. C’est plus un long voyage vers un rêve.
JustMusic.fr : « Cours, cours et cours encore… » :
Tim Dup : C’est un morceau instrumental, c’est un peu la poursuite de ce voyage. La première version de ce titre je l’avais composée quand j’étais en Angleterre en Erasmus. C’était une journée un peu catastrophique, je m’étais levé de mauvais poil, ensuite j’avais eu des petits soucis, j’avais eu une mauvaise note et le soir en boîte on m’avait demandé ma carte d’identité alors que j’étais majeur (rires). Le lendemain j’ai écrit ça car je n’avais qu’une envie, c’était de courir afin d’oublier ce qu’il se passait autour de moi. C’est un peu le prolongement de « Vers les ourses polaires » pour atteindre un voyage encore plus lointain.
JustMusic.fr : « Moïra Gynt » :
Tim Dup : C’est comme si tu descendais du TER Centre à un arrêt amoureux (sourire). C’est plus un truc de mon âge mais qui parle à tout le monde.
JustMusic.fr : Est-ce qu’elle existe ?
Tim Dup : Oui (sourire). Lors de mes révisions, il y a 2/3 ans, j’étais à la bibliothèque et elle était en face de moi. Elle m’a inspiré quelque chose d’assez fou alors que je ne la connaissais pas et j’ai écrit cette chanson. C’était un peu la métaphore de cette fille qu’on ne peut pas atteindre, du coup on finit par être dégoûté par l’amour. Il y a ce clin d’oeil quand je dis « je rentre dans les ordres » où le mec est tellement dégoûté qu’il finit prêtre.
JustMusic.fr : As-tu eu des retours de sa part ?
Tim Dup : Bien avant que la chanson sorte, elle m’avait dit que c’était cool (sourire). Il y a un mois elle m’a recontacté en me disant qu’elle trouvait la chanson très belle et qu’elle me souhaitait bonne chance. Au détour d’une conversation, on a décidé de prendre un verre ensemble et c’était marrant voire un peu surréaliste de l’avoir rencontrée pour de vrai (sourire).
JustMusic.fr : Te souviens-tu de la première chanson que tu as écrite ? De quoi parlait-elle ?
Tim Dup : C’était en 5ème, décidément les filles m’inspirent car c’était pour mon amoureuse de l’époque (sourire). C’est la première fois que j’ai écrit un texte et que j’ai eu envie de le partager avec quelqu’un. C’était la première fois que j’ai chanté une chanson à moi (sourire).
JustMusic.fr : A seulement 21 ans tu as déjà participé à « Rock en Seine » et tu as fait ton premier concert en tête d’affiche à Paris aux Etoiles le 13 septembre dernier. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Tim Dup : Je garde des souvenirs assez magiques et différents de mes concerts. C’est ça qui est chouette quand on fait de la scène car tout est singulier, ce n’est jamais pareil. J’aime ce côté aléatoire et c’est génial de partager avec le public. A « Rock en Seine » c’est la première fois que j’ai vu des gens au premier rang fredonner mes paroles et c’était très plaisant. Aux Etoiles il y avait beaucoup de personnes de ma famille, des amis… et c’était assez chargé en émotion. J’ai aussi eu la chance de faire une action culturelle à Lorient où j’ai joué dans des foyers d’accueil médicalisé pour des enfants handicapés. Une petite fille autiste est venue me prendre dans ses bras et a posé sa tête sur mon épaule pendant que je chantais.
JustMusic.fr : Pas mal d’artistes sont aussi tombés sous ton charme dont Miossec. Une réaction ?
Tim Dup : Je suis très flatté car ce sont des artistes que j’écoutais. Miossec je l’ai beaucoup écouté et il m’a beaucoup inspiré. J’ai découvert plus tard le hip-hop et le rap, et récemment j’ai vu qu’Oxmo Puccino m’avait désigné comme une de ses 5 révélations. C’est fou de faire la première partie d’un artiste que j’estime (sourire) ! Avoir l’avis du public est très important bien entendu, mais avoir celui des artistes et des médias c’est génial !
JustMusic.fr : Quels autres artistes apprécies-tu ?
Tim Dup : J’ai cette double culture de chansons françaises que m’a apporté mon père, mais j’ai aussi écouté beaucoup de folk, de chansons anglo-saxonnes comme Bob Dylan, Les Beatles… Récemment je suis arrivé à l’électro par les Daft Punk, le rap et le hip-hop par Oxmo Puccino ou encore Gaël Faye… j’écoute de tout aujourd’hui ! J’ai également été dans des groupes de pop/rock, j’ai même joué dans un groupe de reggae pendant 1 an, j’ai fait du classique, du jazz… C’est ça que j’aime dans la musique, ce côté très universaliste. Je dirais que je ne m’inspire pas tellement de chant ou de genre musicaux, mais de la musique en elle-même.
JustMusic.fr : A tes concerts tu es seul derrière ton piano. Pour les prochains vas-tu t’entourer de musiciens ?
Tim Dup : C’est vrai que je suis seul pour l’instant et j’aimerais bien essayer avec des musiciens. J’aime la relation qu’on peut avoir avec le public en étant seul sur scène, ce n’est pas de l’égocentrisme mais je trouve que l’alchimie se fait plus simplement. Au régard de mon projet, je trouve que c’est plus cohérent car je voulais amener mon univers et je trouve que j’ai réussi à le faire avec simplicité.
JustMusic.fr : Je suppose que tu prépares un album alors peux-tu me dire quelques exclusivités ?
Tim Dup : J’espère qu’il sortira fin août, début septembre 2017, à peu près comme ça l’a été pour l’EP. Je trouve que c’est cool de laisser passer 1 an car il y a tellement de choses à faire pour préparer un album. L’idée est qu’il soit dans la lignée de l’EP, tout en essayant des choses et de se faire plaisir avec des rencontres par exemple. Ce sera toujours du piano/voix avec des sons plus électroniques voire hip-hop parfois (sourire).
JustMusic.fr : Tu n’as que 21 ans alors comment imagines-tu la suite de ta carrière ?
Tim Dup : J’avoue que je ne m’en préoccupe pas vraiment… Je pense sur du long terme car j’ai envie de créer mon répertoire et faire de la musique pendant longtemps. Mais c’est bien de vivre au jour le jour, car c’est une aventure tellement incroyable et fascinante ! Je veux m’épanouir car j’aime écrire des chansons, raconter des histoires, jouer du piano et composer.
JustMusic.fr : Aimerais-tu écrire pour d’autres ?
Tim Dup : J’aimerais bien et ça peut être une autre voie par laquelle je pourrais me faire plaisir et vivre de la musique. Je ne me pose pas trop de questions pour le moment, je n’ai que 21 ans (sourire). J’ai hâte que mon album arrive et le deuxième sera une nouvelle étape. C’est comme des enfants et je le vois avec ma soeur qui me disait qu’elle avait peur de moins aimer le deuxième (sourire). Mais je pense que je vais les aimer autant car ils seront différents. Je suis très curieux de voir ce que je pourrais faire après.
JustMusic.fr : Pour terminer as-tu un message à adresser à ton public ?
Tim Dup : Mon petit public (sourire). J’ai hâte de le rencontrer sur scène et de lui jouer mes chansons. Ce que j’aime chez mon public c’est qu’il est très hétéroclite et ça me plaît car je vois de tout. Globalement c’est assez représentatif de l’idée que je me fais de la musique donc ça me fait très plaisir (sourire).
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