Santa vient de sortir un premier EP « 999 » magnifique ! Nous lui avons posé toutes nos questions lors d’une grosse journée de promotion chez « Warner Music ».
JustMusic.fr : On te connaît car tu fais partie du groupe « Hyphen Hyphen » qui rencontre un énorme succès depuis de nombreuses années. Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer en solo et pourquoi maintenant ?
Santa : Ces chansons sont venues à moi de manière très naturelle et dans une forme d’urgence. Je n’ai pas choisi le timing, mais j’ai décidé de les incarner à partir du moment où les autres membres du groupe m’ont poussée à me lancer pour les faire écouter au monde. Voilà pourquoi je suis là (rires).
JustMusic.fr : Il était important pour toi de chanter en français et dans un autre style que ce que tu fais avec le groupe pour ton propre projet ?
Santa : Je ne me suis pas posé toutes ces questions, mais c’est une langue qui est venue tout naturellement. Je pense que c’était aussi une volonté d’aller mieux… Vu que c’était des chansons très personnelles et pour moi, il n’y avait pas de calibrage. Je voulais juste être le vecteur de mes ambitions de la manière la plus pure possible. Le français étant ma langue de tous les jours, ça s’est fait naturellement.
JustMusic.fr : Tu viens de me dire que le groupe te soutenait, alors justement que pensent-ils de tes chansons ?
Santa : J’étais derrière mon piano et je pense bien avoir mis plus d’une heure avant de pouvoir chanter devant eux (sourire). Je leur ai dit que j’avais une chanson en français très personnelle et qui ne rentrait pas dans le cadre d’Hyphen Hyphen. Ils m’ont dit d’y aller et ils étaient émus de me voir émue. Ça m’a poussée à être là et à répondre à cette interview (sourire).
JustMusic.fr : Ton premier EP « 999 » est disponible depuis le 9 septembre. Le « 9 » est ton chiffre préféré, mais que signifie ce titre ?
Santa : « 999 » est symboliquement le miroir de « 666 ». Et « Santa » est symboliquement le miroir de « Satan » (sourire). De manière manichéenne voire naïve, j’ai l’impression que de me rabâcher ce chiffre fait que je vais pencher du bon côté. C’est un choix que de pencher du bon côté et je pense que tout le monde doit le faire, surtout quand le temps presse.
JustMusic.fr : Le premier extrait « Popcorn salé » dépasse le million de streams ! T’attendais-tu à ce que le public te suive aussi en solo ?
Santa : C’est incroyable (sourire) ! Je ne m’attendais à rien vu qu’à la base je ne voulais même pas sortir ces chansons (rires). Ce serait hypocrite de dire le contraire, car si j’ai décidé de les sortir c’est que je voulais qu’elles soient entendues. Une fois que le choix avait été fait de les rendre publiques, c’est tellement agréable et magique de voir que ça résonne, qu’on n’est pas seuls au milieu du chaos. « Popcorn salé » est un moment suspendu et d’amour au milieu du chaos. Je pense que si cette petite parenthèse peut en offrir d’autres, c’est que la musique existe encore.
JustMusic.fr : Maintenant, j’aimerais que tu me présentes les 5 titres de l’EP.
Santa : « Popcorn salé » est une histoire d’amour et je pense que c’est le dernier sentiment qui peut nous sauver. Il ne faut pas oublier qu’on est là pour aimer. Ça peut sembler très cliché, mais quand on réduit tous les sentiments à l’état primaire, je pense qu’il faut qu’on apprenne à s’aimer plus. Je pense que le sentiment amoureux est celui qui peut créer cette parenthèse et du beau au milieu de cette décadence en l’occurrence du chaos. « Popcorn salé » est l’expression de cette volonté.
« Paris en août », c’est la rupture qu’on arrive à twister. J’aime bien prendre avec un peu d’ironie les drames. C’est une rupture au pire moment, car tout est désert en août à Paris (sourire). Quand tu vois Paris en août, tu vois le vide qu’il y a alors que tout n’était que mouvement. C’est l’idée que je me fais de la rupture (sourire).
« Réveil », c’est le sentiment qu’on a tous les matins de devoir trouver l’envie (sourire). De sortir de son lit, de ce cercle qui peut être vicieux, du quotidien et de la vie en général.
C’est drôle car tout à l’heure lors d’une interview, on m’a dit que « Où va le temps qui s’en va » était une bonne chanson pour cristalliser la nostalgie. Je pense que c’est une question à laquelle il est volontairement impossible de répondre. Il y en a beaucoup de ce type et il y a de nombreuses réponses que nous ne pouvons pas entendre. Cette chanson essaie de me faire entendre quelque chose…
« Qui a le droit » est une forme de manifeste qui commence par « Qui a le droit de me montrer du doigt, il n’y a rien de manqué dans le garçon en moi ». C’est très personnel et c’est une chose que l’on subit toute sa vie lorsqu’on est différent. C’est plus violent quand on n’est pas armé et qu’on n’a pas encore lu assez de livres pour comprendre que la différence n’est pas encore tout à fait accepté malheureusement. Elle termine par « La mort amère, à vingt mille lieue sous les mers ». C’est beaucoup plus universel et tend à comprendre pourquoi… Il y a beaucoup de questions et je crois naïvement qu’une chanson peut les résoudre (sourire).
JustMusic.fr : Au début tu ne voulais pas sortir ces chansons, alors que ressens-tu aujourd’hui que c’est fait ?
Santa : « Popcorn salé » me dépasse clairement car il y a beaucoup de gens qui l’écoute. C’est un nouveau public car celui du groupe aime moins la variété française. Il y en a pas mal quand même qui sont là pour me soutenir dans ma démarche. On est dans la bienveillance et ce qui nous caractérise est de créer un domaine de sécurité où l’on peut s’exprimer. C’est agréable de voir que le public d’Hyphen Hyphen me comprend et m’accompagne dans ce projet radicalement différent. Ce sont deux propositions artistiques très différentes et qui existent. On aime bien les paradoxes et on s’amuse (sourire).
JustMusic.fr : Heureusement, le groupe existe toujours et vous allez sortir votre nouvel album « C’est la vie » le 20 janvier prochain ! Est-ce qu’il y en aura également un pour toi ?
Santa : Un album est déjà écrit pour mon projet, mais on verra… L’EP résonne tellement bien, les chansons vivent et l’album du groupe arrive. Au début je disais non, maintenant je dis oui. Tout n’est que mouvement et c’est agréable (sourire) !
JustMusic.fr : Peux-tu me dire quelques mots sur « C’est la vie » ?
Santa : C’est l’album qu’on a toujours eu envie d’écrire avec le groupe. Il est enregistré live et on a récupéré toute cette énergie qu’on a sur scène. Je suis hyper heureuse car c’est tout ce dont on rêvait il y a 10 ans, quand on était au lycée et qu’on voulait transformer notre âge en musique. Je crois qu’on a réussi (sourire).
JustMusic.fr : Une tournée du groupe est aussi annoncée pour l’année prochaine. Tu as déjà fait quelques scènes en solo, alors comment c’était ?
Santa : C’est l’enfer et c’est du trac (rires) ! C’est tellement stressant d’être seule ! C’est aussi différent car je suis accompagnée par des danseurs donc mon corps s’exprime aussi dans le mouvement. Comme je suis seule au piano il n’y a plus de filtres… Je suis seule, nue et face aux gens avec ma voix et mes mélodies. Ce sont de nouvelles émotions très profondes, mes premiers émois… C’est très touchant et j’aimerais beaucoup revivre ça !
JustMusic.fr : Est-ce qu’il y a d’autres dates ?
Santa : Pas pour le moment car je vais continuer à faire vivre le projet par la musique enregistrée. Il y a des rendez-vous live et des émissions de TV. C’est un autre exercice de le faire seule. Je pense que le projet a une dimension live et un spectacle à lui. Pour moi c’est tout ou rien, donc s’il y a un spectacle ce sera grand ou rien (rires).
JustMusic.fr : Quel est ton coup de cœur musical du moment ?
Santa : Je n’ai pas de coup de cœur actuel, mais en ce moment je me suis remise à écouter Lana Del Rey. Il y a quelque chose qui me ramène toujours à elle et à Lady Gaga (sourire). Et je me refais également tout Mylène Farmer, histoire d’être bien dans les clichés (rires). J’adore ce trio, il ne vieillit pas, plus je l’écoute et plus il y a de nouvelles formes de lectures qui se créent et j’aimerais vraiment atteindre cette forme d’écriture là.
JustMusic.fr : Pour conclure, que peux-tu dire à ton public ?
Santa : J’espère de tout cœur vous voir, à bientôt (sourire) !
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