INTERVIEW : Rencontre avec Luc Arbogast

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    Nous sommes partis à la rencontre de Luc Arbogast chez « Universal Music » pour la sortie de son nouvel album « Metamorphosis ».

    JustMusic.fr : Avant de parler de ton nouvel album peux-tu me faire un bilan des deux précédents « Odysseus » et « Oreflam » ?

    Luc Arbogast : « Odysseus » est sorti juste après mon passage dans « The Voice » donc il a bénéficié d’une grande visibilité. Les morceaux qui ont marqué sont les trois que j’ai chantés dans l’émission, « Cancion sefaradi », « Mad world » et « Eden (l’Adagio d’Albinoni) ». L’opus a bien fonctionné grâce à « The Voice » et à la curiosité du type qui ne gagne pas mais qui arrive à faire quelque chose contrairement aux gagnants des saisons précédentes. Je pense aussi que mon personnage a marqué et a plu aux gens. C’était aussi la première fois dans l’histoire de l’émission qu’il se passait un truc d’intéressant en devenant double platine en plein mois d’août. On a aussi pris tout le monde à contre pied, avec le décalage que j’ai avec « The Voice » et mes 20 ans de travail de rue.
    Pour « Oreflam » on a eu un disque d’or à un moment où dans ma vie, je n’étais pas trop disponible pour faire beaucoup de promotion. L’album était vraiment très médiéval contrairement à « Odysseus » qui était plus classique. Il a été réalisé par Christophe Voisin et en deux semaines le succès était là. Je pense que les gens ont besoin de retrouver des choses essentielles et d’avoir des émotions. Le contraste entre ma voix et mon physique intéresse le public, ainsi que mes convictions. Ce sont pour toutes ces raisons que ces deux albums ont très bien fonctionné, et j’espère que « Metamorphosis » bénéficiera du même succès (sourire).

    JustMusic.fr : Justement n’es-tu pas stressé avec la sortie de « Metamorphosis » ?

    Luc Arbogast : Il y a un changement avec cet album, mais on ne quitte pas la ligne directrice de la musique médiévale, lyrique, profonde et avec une part de mystique. On lui a juste rajouté un gros turbo avec des sons plus contemporains, qu’on peut travailler comme dans la musique électro et World si on écoute le morceau « Oniris ». C’est surtout un album qui est à la portée de tous même si on n’écoute pas de la musique médiévale. Ce caractère plus électro me permet de toucher un public plus large qui ne connaissait pas mon univers. L’opus est, je pense, suffisamment travailler pour que tout le monde puisse l’écouter, en radio, en club… Il est polyvalent et il y a du mystique sans tomber dans le côté religieux.

    JustMusic.fr : Pourquoi ce choix de changement maintenant avec cet album ?

    Luc Arbogast : En passant dans l’émission il faut être sincère et j’ai fait 20 ans de rue et de médiéval. Certaines personnes ont été surprises que je fasse « The Voice » car il y a une vraie noblesse dans l’art de rue, ainsi qu’une hiérarchie que les gens ne connaissent pas forcément. Le choix d’avoir choisi de travailler avec ma maison de disques actuelle « Mercury », a intrigué également des personnes qui ont pensé que j’avais changé. A 41 ans, j’avais envie que ma musique soit écoutée par le plus de monde possible. Pour ce troisième album, l’idée était de revisiter les danses médiévales et c’était une continuité qui n’enlève rien à mon karma, à mon intégralité, à la sincérité de mes propos et de ma musique. Comme j’écoute de la musique électronique et du médiéval, je me suis dis que j’allais faire une jonction de tout ça afin de la rendre plus audible au grand public. La méthodologie de ce travail était de prendre une musique médiéval, d’y travailler les sons pour lui amener ce côté dansant comme sur « Nomad » ou « O Fortuna ».

    JustMusic.fr : Peux-tu me présenter le single actuel « O Fortuna » ?

    Luc Arbogast : On s’est attaqué à du lourd ! Ce morceau tout le monde le connaît car on l’a déjà entendu dans des films historiques des années 80, comme dans la première version de « Merlin » par exemple. Oliver Stone l’utilise également dans son film « The Doors » au moment où Jim Morrison rencontre sa muse. A aucun moment, je n’ai utilisé des samples existants, on a recommencé du début et j’ai eu le plaisir de faire toutes les voix, tout le spectre sonore de cette immense chorale ! Les gens ne se rendent peut-être pas compte du travail que ça représente, mais je trouve que c’est quand-même une prouesse technique. On l’a ramené dans cet aujourd’hui et je pense que c’est une belle représentation de l’album.

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    JustMusic.fr : Tes précédentes tournées ont aussi été des succès donc quel est ton meilleur souvenir de scène ?

    Luc Arbogast : On vient de clôturer la tournée « Oreflam » la semaine dernière et je garde un excellent souvenir de mon passage à l’Olympia en février 2014. On va d’ailleurs le refaire le 26 mars 2017. C’est une vraie reconnaissance de voir son nom écrit en rouge sur la façade de cette salle mythique. Pour moi, chaque date est unique et apporte son lot de bons souvenirs. Comme je suis un mec constant, je prends toutes les choses positives et je n’ai pas de souvenirs précis. L’Olympia reste tout de même un très bon moment, on m’avait envoyé des lys blancs et j’en avait plein la loge. J’ai aussi reçu des télégrammes, notamment de Pascal Nègre et d’un de mes musiciens. L’échange avec le public est aussi excellent. Comme je tiens les rênes de ce projet sur la musique médiévale, il y a des enjeux et les gens en sont conscients.

    JustMusic.fr : Que nous réserves-tu pour ta prochaine tournée ?

    Luc Arbogast : On va évidemment aborder la musique différemment. Je vais mettre un peu de côté le bouzouki et les grelots, afin de porter mon attention sur tout ce qui touche l’onirique dans cette musique-là. J’ai vraiment envie d’emmener de l’imagerie par le biais du mapping, une vraie épaisseur sonore et il faut que les gens comprennent que c’est une musique universelle.

    JustMusic.fr : Tu me parlais de « The Voice », donc quels conseils donnerais-tu aux futurs talents de cette nouvelle saison ?

    Luc Arbogast : Je ne suis pas forcément bien placé pour donner des conseils de manière générale, mais je vais me plier à l’exercice (sourire). Gagner ou pas n’a pas vraiment d’importance finalement. Bien sûr c’est une compétition et c’est intéressant de terminer dans les premiers, mais il ne faut pas perdre de vue que l’authenticité prime sur tout. La rencontre humaine est beaucoup plus importante que l’image qu’on peut donner. Si tu veux porter un costume impeccable sur un corps qui est malade ça ne sert pas à grand chose. Je pense qu’il faut montrer son travail avec le sourire et savoir qu’on se produit devant des millions de personnes. Je prends toujours l’exemple de la clé qu’on tourne dans la sourire, c’est ce moment où tu passes la porte pour aller sur le plateau de « The Voice ». Là, tu dois juste être dans tes convictions personnelles, que ça marche ou pas, ça n’a aucune importance. Il faut se préparer et travailler car quand on avance dans le programme, il faut pouvoir présenter quelque chose de bien. Le conseil que je donnerais est de vraiment rester intègre car c’est ça qui fait tout.

    JustMusic.fr : Pour terminer as-tu un message à adresser au public ?

    Luc Arbogast : Pour les gens qui ne connaissent pas encore mon univers, il faut écouter mon album sans se soucier du programme dans lequel je suis passé. Il faut se dire qu’il vient des Etats-Unis, de la Finlande ou encore du Japon car c’est une musique qui marche très bien là-bas.
    Pour le public qui me suit et qui est présent depuis des années, je tenais à les remercier pour tout. Quand on aime un artiste, il faut lui faire confiance, car il sait où il veut vous emmener et où il veut aller. Il ne faut pas remettre en doute l’intégrité des gens en fonction de leurs actions car on est des êtres humains. Si à un moment, il y a une légère différence dans ce qu’on attend d’un artiste, il faut attendre de voir avant de se prononcer. On peut être un grand restaurateur et faire un hamburger au foie gras (sourire).

    Retrouvez Luc Arbogast sur Facebook et sur Twitter.

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