INTERVIEW : Rencontre avec Jim Bauer


Jim Bauer vient de sortir son premier album « Jim ». Nous vous le conseillons vivement car c’est un artiste très talentueux !

JustMusic.fr : Tu es né un 21 juin (jour de la fête de la musique), ton père est Axel Bauer et ta mère Nathalie Cardone. Tu ne pouvais être que musicien ou tu aurais pu faire autre chose ?

Jim Bauer : J’étais plutôt parti pour ne pas le faire (rires) ! Je me voyais être dessinateur pour bosser dans les jeux vidéos pour designer des personnages. J’avais envie de faire ça mais je n’étais pas assez bon dessinateur (sourire). A partir de mes 13 ans je me suis mis à la musique.

JustMusic.fr : Pourquoi et est-ce que t’es parents t’ont encouragé ?

Jim Bauer : Je me suis mis à en faire car j’étais en kiffe sur la fille de mon prof de musique (sourire). Elle avait un an de plus que moi et pour pouvoir être dans sa classe, je devais m’inscrire à l’option « Informatique musicale » que mon prof avait mis en place a ses frais, car c’était un passionné. On apprenait à faire des prods sur des logiciels et c’était un super prof ! J’ai commencé comme ça et j’en faisais 10h par jours (rires) !

JustMusic.fr : Tu as refusé de participer à « The Voice » pendant 10 ans et finalement tu as participé à la saison 10 où tu as terminé finaliste. Pourquoi as-tu refusé autant de fois avant d’y aller ?

Jim Bauer : On me l’a proposé a une époque où je voulais faire un groupe de rock alternatif. Je ne voulais pas forcément être un chanteur solo et faire de la pop. Je pense que j’ai bien fait car j’y serais allé à reculons, alors que là j’étais prêt ! Je pouvais leur proposer des choses et comme j’avais déjà fait des tournées, j’étais plus à l’aise avec l’exercice. Cette fois je me suis dis que c’était le bon moment et que ça allait me permettre de faire connaître mon travail.

JustMusic.fr : Ton premier album « Jim » est disponible depuis le 15 avril. La pochette est une photo de toi à 17 ans, car c’est à cet âge que tu as su que la musique allait vraiment être ton métier. « Jim » est sorti 13 ans après… Pourquoi as-tu attendu si longtemps ?

Jim Bauer : J’ai su à 17 ans que ça allait être mon métier, mais il m’a fallu le temps d’écrire les chansons (sourire). J’ai commencé à jouer dans la rue, à être dans des groupes de rock… et je me disais que j’allais arrêter après le bac. Je suis retombé sur cette photo un peu par hasard, quand j’étais en train d’en sélectionner pour la pochette. Ça m’a ému de voir que j’avais cette tête quand j’ai commencé et que j’y été enfin arrivé (sourire). Cet album est une grande photo d’identité, donc c’est pour ça que j’ai mis une photo de ce type en guise de pochette (sourire).

JustMusic.fr : On retrouve plusieurs styles, tu chantes en français et en anglais. Comment s’est passé la création de ces 16 titres que tu as composés et mixés seul ?

Jim Bauer : Ça s’est déroulé sur plusieurs années car avant « The Voice » il y avait 10 titres sur l’album. J’en ai rajoutés pendant et après, j’en ai remixés et reproduits certains. « I like U » par exemple, avait une autre prod jusqu’à il y a 3 semaines (sourire). J’ai eu des process différents suivants les chansons, car certaines ont été faites avec 6 mois de décalage. Ça change suivant mes moods et mes évolutions artistiques. J’ai quand même produit quelques titres avec un pote, car ça me faisait du bien de ne pas toujours être seul.

JustMusic.fr : Tu parles beaucoup d’amour et justement le titre « I like U » évoque une histoire d’amour entre deux adolescents. T’es-tu inspiré de toi ou d’une vraie histoire ?

Jim Bauer : Je pense que la plupart de mes chansons ne parlent pas d’amour, mais elles s’en sert comme analogie d’un autre truc. Sur « I like U » c’est plus une analogie de la timidité. Cette histoire je ne l’ai pas vécue vraiment ou alors je l’ai vécue 100 fois (sourire). C’est plutôt le truc de se dire qu’il faut se lancer, déclarer sa flemme… C’est plus une mise en scène avec des choses que je peux avoir dans la tête, pour une fille a qui je ne montres rien. Je vais tout faire pour lui faire croire que je ne ressens rien, alors qu’en faite ça bouillonne dans ma tête (rires).

JustMusic.fr : « C’est la vie » est un clin d’œil à « Glory box » de Portishead pour sa thématique et l’importance que ce morceau a eu pour toi. Pourquoi ce titre a-t-il autant d’importance à tes yeux ?

Jim Bauer : C’est marrant car dans mes histoires d’amour, il y a toujours eu un morceau qui l’incarnait. « Glory box » est le titre qui incarne ma première petite amie. La thématique concerne plusieurs filles dont une qui m’a inspiré. Ce sont les difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans la vie avec les hommes. J’en ai été témoin, je ne supporte pas ça et un soir j’ai tout lâché dans une chanson (sourire).

JustMusic.fr : « Same blood » est une ode à l’équité et l’amour de l’autre malgré la différence. « Burning out » parle du burn-out. « Respire » de la toxicité de l’amour a sens unique. « Nasty boy » évoque la mort et la perte de quelqu’un de cher. Pourquoi as-tu écrit sur des thèmes aussi durs ? Ce sont des choses qui te sont arrivées ?

Jim Bauer : Je pense que là où le bonheur fédère, c’est plus sain quand le malheur reste quelque chose d’intime. Quand on se fédère dans le malheur c’est dangereux. C’est cool de se fédérer autour de l’amour et de se confier autour de ses souffrances ou celles des autres. « Burning out » parle du burn-out et du lâché prise alors évidement ça me concerne, car j’ai frisé cet état à des moments. J’ai beaucoup travaillé sur le lâché prise mais je peux aussi être en total control freak. Dans la chanson je m’adresse à une fille, je mets toujours un peu de moi mais je fais une sorte de grosse compote. Finalement personne ne se sent complètement visé, mais tout le monde peut s’y retrouver. « Misty boy » parle de ce que j’ai pu vivre d’assez intense, mais c’est joyeux car j’y ai mis des métaphores. Ce sujet était le plus difficile à aborder donc j’avais besoin de le rendre plus joyeux. Il faut connaître l’histoire pour comprendre le texte, car ça parle de plusieurs morts en très peu de temps. C’est intense et je l’ai rendu plus léger, car sinon j’aurais été incapable de le chanter.

JustMusic.fr : Tu as écrit pour plusieurs artistes et tu as gardé « Nos rêves d’enfants » qui était destiné a Slimane. Pourquoi et regrettes-tu certains titres que tu as écrit pour d’autres ?

Jim Bauer : Je ne regrette jamais car quand je compose pour un artiste, je ne le fais pas pour moi. Pour « Nos rêves d’enfants » je l’avais effectivement écrit pour Slimane et c’était sur le fait qu’il aille dans « The Voice ». Quand j’ai travaillé avec lui il venait de faire l’émission. Il voulait que je la garde car il trouvait qu’elle m’allait bien. En participant aussi à « The Voice » quelques années après, j’ai vécu la même chose que lui. Cette chanson est donc devenue la mienne grâce à l’émission.

JustMusic.fr : Tu travailles actuellement sur le premier album de Marghe. Où en êtes-vous ?

Jim Bauer : Nous avons bien avancé et nous en sommes au mixage. Ça va être vraiment super, nous avons travaillé pendant 6 mois et c’est sympa d’avoir pu faire la transition entre l’émission et l’industrie musicale ensemble. Je suis content d’avoir vécu ça avec elle !

JustMusic.fr : Quelles sont les prochaines collaborations ?

Jim Bauer : J’ai prévu des choses dans ma tête mais ça ne se fait pas toujours (rires). J’aimerais collaborer avec des artistes que je connais et avec qui j’ai déjà travaillé. On verra s’ils accepteront (rires).

JustMusic.fr : « Rodéo » et « Old red car » évoquent l’envie de changer, d’aller de l’avant et vivre sa vie à fond. As-tu déjà eu envie d’arrêter la musique pour faire autres choses ?

Jim Bauer : Je pense que c’est une fausse volonté chez moi, car tous les 6 mois j’ai envie de tout arrêter pour changer de vie, mais je serais incapable de faire autre chose (sourire). Même quand je pars en vacances et que je ne fais pas de musique pendant deux semaines, je pète un plomb. Là, ça parle plus de l’envie de voyager à la fois physiquement mais aussi de s’ouvrir à des mondes différents. Je ne peux pas arrêter la musique, mais je m’intéresse aussi à la photographie, au montage et en ce moment je fais de l’étalonnage.

JustMusic.fr : On retrouve aussi « Crossroads » que tu avais interprété à la finale de « The Voice ». Peux-tu me dire quelques mots sur ce titre ?

Jim Bauer : Ce titre était censé préparer les gens entre l’émission et cet album. Pendant « The Voice » je n’ai jamais fait deux fois les mêmes choses et j’ai essayer de montrer tout ce que je savais faire, afin de les préparer à ce que je pouvais proposer dans un album. « Crossroads » était une façon de mettre un point final et dire que je pouvais encore aller plus loin (rires). Le thème de la chanson est d’être à un carrefour et ne pas vouloir faire de choix pour aller au bout de soi-même. C’est à la fois une métaphore du mythe de Robert Johnson, mais aussi de cette sensation qu’on a souvent quand on est musicien – d’être là face à 50000 directions et d’être sous pression de devoir être dans une case précise. Il ne faut pas faire un choix car sinon tu n’es plus toi-même. Quand on décide de se lancer dans des métiers qui sont incertains, on se fait un devoir de sa liberté ! Cette chanson est un peu une synthèse de tous les styles qu’on peut retrouver dans l’album.

JustMusic.fr : Pour terminer, que peux-tu rajouter pour donner envie au public de venir te voir au Bus Palladium le 21 avril ?

Jim Bauer : Ce sera mon premier concert en solo et en groupe depuis « The Voice » voire même avant la Covid. Je pense qu’ils vivront un moment très intense et émouvant pour eux et pour moi. Ils vont sans doute me voir me planter car je n’ai pas joué depuis longtemps (rires). Je pense que ce sera un beau moment et j’ai hâte de tester mes chansons sur scène. Ça s’est organisé au dernier moment donc j’ai un peu la pression (rires).

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