Jérémy Frérot sortira une réédition de son excellent deuxième album « Meilleure vie » le 28 janvier prochain ! Il nous a parlé de ses nouveaux titres et de sa tournée à venir avec une grande générosité.
JustMusic.fr : Tu rencontres le succès depuis la sortie de ton premier album solo « Matriochka » qui est certifié disque d’or. Peux-tu me faire un bilan de ce premier opus en solo ?
Jérémy Frérot : Ce premier album a été la découverte de ma carrière en solo, après 6/7 ans avec les Fréro Delavega en duo. C’était le grand bain de l’aventure tout seul ! Il fallait que je comprenne où était ma place et comment m’exprimer musicalement seul. Ça m’a aussi permis de voir que c’était sur scène que je me sentais le mieux. Grâce à cette première tournée, j’ai pu comprendre l’univers musical dans lequel j’étais à l’aise, comment m’exprimer pour tenir en haleine les gens avec ma musique. J’ai donc pu sortir mon deuxième album avec plus de certitude, plus d’envie et de savoir faire (sourire).
JustMusic.fr : Le deuxième « Meilleure vie » est disponible depuis le 19 février et il rencontre également un joli succès. Tu vas d’ailleurs sortir une réédition le 28 janvier avec de nouveaux titres.
On connaît déjà ton single actuel « À la vie qu’on mène » qui comme son nom l’indique parle de la vie que tu mènes. Peux-tu me dire quelques mots sur le clip dans lequel tu interprètes un chauffeur de taxi ?
Jérémy Frérot : Cette chanson parle de la vie que je peux mener et elle parle de moi car c’est ma chanson (sourire). Mais elle a le pouvoir de pouvoir être appropriée par chacun de nous, elle parle de la vie que chacun mène. Je me suis mis dans la peau de quelqu’un qui avait un métier dans lequel il pouvait voir la vie des gens, donc un chauffeur de taxi. Il voit des gens toute la journée avec leurs problèmes, leurs joies, leurs envies et leur manière d’être. Je souhaitais que les gens puissent être à l’aise en voyant le clip et qu’ils se reconnaissent à travers les images et la chanson.
JustMusic.fr : Peux-tu me présenter les autres titres inédits ?
JustMusic.fr : « Sous l’eau » dans lequel tu dis : « Dans ce monde submergé qu’est-ce qui peut émerger que la peau sur les os… »…
Jérémy Frérot : C’est la chanson la plus pessimiste de l’album (sourire). Mais en même temps il y a une certaine forme d’honneur que j’explique, c’est que maintenant on arrive à un point où il n’y a pas de retour possible. Ça ne va pas être possible de changer notre mode de vie, on a essayé mais ça ne marche pas malgré les alertes. Je pense qu’on va vers un déclin et la meilleure manière de l’apprécier est d’être un peu comme un capitaine de bateau. Ne pas quitter le navire et « mourir dignement ». Il faut rendre hommage à cette planète qui va commencer à périr et la rendre belle malgré le bateau qui coule. Il faut être là et rester serein car c’est la moindre des choses qu’on lui doit. On l’a un peu massacrée donc on doit maintenant l’accompagner dignement. C’est un peu dur à dire mais malheureusement c’est comme ça (sourire).
JustMusic.fr : « Et après » où tu dis « Et après je serai tapi dans l’ombre, pour les années d’après j’aurai d’autres choses à défendre… »… Tu veux arrêter de chanter ?
Jérémy Frérot : J’arrêterai quand je n’aurai plus rien à dire car je ne veux pas forcer les choses. Là ça bouillonne en moi, j’ai encore plein de choses à dire donc je ne suis pas prêt de m’arrêter (sourire). C’est une chanson où je me suis un peu projeté en me disant: « Tiens, si un jour ça s’arrête qu’est-ce que je fais et qu’est-ce qui va se passer ? ». Je pense que je vais être à fond sur ma vie familiale avec toujours autant de passion. La musique ne sera pas fini dans ma vie… Je le fais déjà, mais j’écrirai plus pour les autres ou alors je les aiderai pour la scène car c’est là que je me sens le mieux. Je serai sans doute plus dans l’ombre qu’au premier plan. En tout cas ce n’est pas pour le moment car ce n’était qu’une projection (sourire).
JustMusic.fr : « Mon refuge » où tu parles des tiens et de chez toi. Quand tu dis que tu reviens après le déluge dans ton refuge. Est-ce qu’on peut dire que le déluge c’est ton métier et que le refuge c’est chez toi ?
Jérémy Frérot : Oui c’est chez moi où je me réfugie, où je m’inspire et j’ai besoin d’y être pour recharger mes batteries pour mieux repartir. Je dois être en forme pour revenir dans le monde artistique avec les meilleures armes pour expliquer ce que je fais. C’est sûr que le refuge c’est chez moi avec ma famille et mes amis. C’est là que je me sens le mieux et je l’explique dans cette chanson. Je l’ai écrite pendant le premier confinement, j’étais chez moi et je voyais autour de moi ce qui me plaisait.
JustMusic.fr : En parlant de chez toi, tu es devenu l’ambassadeur de « Surfrider Foundation Europe ». Peux-tu me dire quelques mots sur cette fondation et sur ton rôle ?
Jérémy Frérot : C’est une ONG avec laquelle j’ai une relation depuis que je suis né. J’habite sur le Bassin d’Arcachon et elle se soucie beaucoup de la pollution des océans et de tout ce que l’homme peut y rejeter. Ça pollue, ça tue la faune et la flore de ces océans. On sait que la forêt amazonienne est le premier poumon vert de la planète, mais l’océan est le deuxième et si il meurt ce n’est pas bon. Ils organisent des ramassages de déchets sur les plages tous les printemps – j’y participe depuis que je suis petit – pour essayer de nettoyer et de répertorier les déchets afin de faire un retour à l’état pour tout stopper.
JustMusic.fr : Pour finir, on retrouve une très belle version acoustique de ton tube « Un homme ». On parle beaucoup des femmes, mais il y a très peu de chansons sur les hommes. Pourquoi as-tu eu envie d’écrire un titre sur ce sujet ?
Jérémy Frérot : Déjà parce que je suis un homme (sourire). Dans les médias depuis plusieurs années il y a un grand boum avec #MeToo et les hommes ont été attaqués. Ce qui est normal après toutes ces horreurs, mais en même temps certains ont fait des généralités comme si tous les hommes faisaient ça. Grâce à cette remontée du féminisme, on peut voir que les hommes se redéfinissent eux-mêmes et c’est cool car il y a des barrières qui tombent, que l’homme devient plus libre. C’est clair que la femme a vachement souffert de cette société patriarcale, mais l’homme aussi… Quand il est dans une famille où on lui demande d’être viril, d’avoir un métier, d’avoir une famille… C’est dur… Il y a sûrement des hommes qui ne veulent pas faire ça. Ça peut donner une pression énorme et être un gros poids à porter. Nous sommes tous des humains, nous avons tous besoin de liberté et de nous montrer comme on le souhaite sans pression. C’est ce qui est en train de se passer chez les hommes et c’est beau car ça va les rapprocher des femmes avec cette liberté, cette féminisation de l’homme finalement.
JustMusic.fr : Tu repartiras en tournée à partir du 1er mars 2022. Pour la précédente tu avais repris « Le cœur éléphant », « Le chant des sirènes » et « Voyage voyage » de Desireless. Maintenant que tu as deux albums, vas-tu encore faire des reprises ?
Jérémy Frérot : L’album est sorti depuis un an et je n’ai pas pu le jouer sur scène. Ça m’a perturbé et j’ai besoin de chanter ces chansons, donc je vais le privilégier pour en faire quelque chose de très singulier. C’est la première fois que je vais monter sur scène avec autant de musicalité. Ça va être difficile pour nous de le jouer en live car on a mis la barre très haute et il ne faut pas se rater. On a envie de partager et de faire plaisir aux gens. Pour le moment on n’a pas mis de reprises mais après je me reprends moi-même avec du Fréro Delavega (sourire).
JustMusic.fr : Tu avais chanté à la Salle Pleyel à Paris le 4 avril 2019, alors quels souvenirs en gardes-tu ?
Jérémy Frérot : C’était une superbe date et j’étais content de pouvoir montrer ce que je savais faire sur scène avec l’envie de faire voyager les gens. Tout était tourné autour du voyage avec un poème que j’ai récité tout le long du concert, où j’expliquais qu’on était un équipage. J’en suis sorti assez content (sourire).
JustMusic.fr : Cette fois tu vas te produire à l’Olympia le 29 mars prochain. Ça te fait quoi de chanter dans cette salle mythique ?
Jérémy Frérot : La boucle est bouclée car j’y ai joué deux fois d’affilée avec les Fréro Delavega. C’est un super souvenir car c’était la première fois que je jouais deux fois de suite dans une salle aussi mythique. Je vais y retourner seul et ça veut dire que j’ai ma place en tant qu’artiste solo (sourire). Je suis très heureux et j’ai hâte d’y être !
JustMusic.fr : Tu le dis toi-même tu es très casanier et tu n’aimes pas quitter le Bassin d’Arcachon. Comment fais-tu quand tu pars en tournée ? Est-ce que tu emmènes des objets pour te faire penser à chez toi ?
Jérémy Frérot : Pas forcément car je n’ai pas besoin de penser à emporter des choses à moi. Je me retrouve très souvent avec un nombre incalculable de petits cailloux dans les poches de mes blousons grâce à mon fils (sourire). Il veut que je lui garde des choses et comme j’oublie, lorsque je mets mes mains dans les poches en tournée j’ai souvent des trucs (rires). Ce que je fais lorsque je suis dans différentes villes, j’essaie de découvrir les différentes manières de vivre, la gastronomie… Ça me plaît énormément de découvrir toutes ces choses suivant les régions (sourire).
JustMusic.fr : Tu as dit que tes albums reflétaient ton état d’esprit du moment. Le premier était celui de la séparation des Frero Delavega donc il était mélancolique. Le deuxième est plus chaleureux et plein de vie. Comment sera le troisième et y travailles-tu déjà ?
Jérémy Frérot : J’y travaille déjà intérieurement et j’ai déjà écrit quelques textes. J’ai envie de déchirer encore plus ce rideau qu’il y a en face de moi, où l’on me voit très propre. Je veux aller plus loin et être plus vrai avec quelque chose de plus pousser sans me mettre de barrières. J’ai fait ces deux premiers albums en ayant peur de rater et que les gens se disent que c’était mieux avant. J’ai eu cette reconnaissance donc maintenant j’ai besoin de m’exprimer et montrer encore plus qui je suis réellement.
JustMusic.fr : On te retrouve également en featuring avec Tibz pour le titre « On partira (Tout ce qu’on laisse) ». Comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi cette collaboration ?
Jérémy Frérot : On a des amis artistes en commun et j’étais dans une soirée dans un appartement où il y avait un studio. Il était là, on a accroché et on est devenus potes. Comme on fait le même métier, on s’est dit que ce serait sympa de faire des choses ensemble. On a fait une première collaboration pour une reprise dans un disque en hommage à Joe Dassin. Il a ensuite écrit « À la vie qu’on mène » pour mon album, et lors d’une soirée à mon hôtel il m’a fait écouter « On partira ». À la base il voulait la chanter avec deux autres artistes, mais au final il a seulement voulu la faire avec moi. J’étais super heureux car c’est une très grande chanson française qui a été écrite par Alban Lico et Sylvain Duthu de Boulevard des Airs. Je l’écoute très souvent et c’est rare que j’écoute autant de fois un titre. Quand j’ai le blues je la mets car elle me touche. C’est bizarre car ça n’arrange rien (sourire), mais j’aime bien être touché par une chanson. J’ai adoré la chanter !
JustMusic.fr : Tout te réussit alors est-ce qu’on peut dire que tu vis ta meilleure vie ?
Jérémy Frérot : Carrément, même si j’ai des problèmes comme tout le monde (sourire). J’essaie au maximum de vivre les meilleurs moments avec les gens avec qui je suis et où je suis. Artistiquement je suis très bien et j’ai l’impression d’être sur le bon chemin. Je suis content de ce qui m’arrive, de ce que je peux faire car je suis libre et c’est cool !
JustMusic.fr : Du coup que peut-on te souhaiter de plus pour 2022 ?
Jérémy Frérot : D’avoir du monde en concert ! J’ai mis beaucoup de cœur pour la préparation de cette nouvelle tournée, ce sera différent et fort ! Ça va être cool de pouvoir rechanter sur scène (sourire).
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