Fabien Incardona nous a donné rendez-vous à l’hôtel Idol, pour tout nous dire sur son nouvel EP « Je me demande ».
JustMusic.fr : Nous nous étions vus pour « Siddhartha l’opéra rock ». Peux-tu me faire un petit bilan de cette aventure ?
Fabien Incardona : Ça s’est passé pendant les gilets jaunes et la grève des transports, donc c’était un peu difficile. Un spectacle de cet envergure au Palais des Sports de Paris ne pouvait qu’être affecté. Le producteur a tout de même tenu à aller jusqu’au bout et nous avons pu faire tous les spectacles. Cela a été difficile de faire venir le monde pour cette quarantaine de représentations. Peu importe qu’on le fasse devant 100 ou 3000 personnes, la qualité a toujours été la même. Nous avons tous eu l’envie et le besoin de donner le meilleur de nous-mêmes jusqu’au bout. Interpréter Bouddha a été pour moi un enrichissement intérieur car je suis allé en Inde pour suivre ses traces. Je me suis complètement impliqué, j’ai suivi des cours de yoga pendant 2 ans, de la méditation – et je continue aujourd’hui (sourire). Ça m’a donné la zen attitude, je me suis posé des questions que je ne me posais pas auparavant, et j’ai un regard différent sur le monde mais aussi la vie et sur moi… Mon interaction avec les autres a changé car je suis beaucoup plus apaisé. Je suis moins stressé, j’ai plus de sagesse finalement et ça me fait du bien (sourire) !
JustMusic.fr : Tu es de retour avec ton nouvel EP « Je me demande » en tant que Fabien Incardona. Pourquoi as-tu abandonné le nom de scène Inca ?
Fabien Incardona : C’était un concept qui est arrivé suite à un de mes rêves dans lequel j’étais face à un avocat. J’allais signer un contrat et il me disait qu’il fallait que je m’appelle Inca (sourire). J’étais en pleine recherche, je me demandais si j’allais garder mon nom de baptême ou pas, et je me suis dit why not. J’ai donc utilisé Inca pendant environ 2 ans pour la sortie de mon EP « Je me sens vivant ». Je reviens désormais à mon nom d’origine car forcément, c’est celui qui est le plus proche de moi (sourire).
JustMusic.fr : Le chat est le fil conducteur de l’EP, car c’est un symbole de liberté qui ne peut pas être soumis aux limitations qu’impose la société. Peux-tu m’expliquer le concept de cet opus ?
Fabien Incardona : J’ai eu une période que j’ai appelé « La décomédimusicalisation », car j’ai voulu arrêter ma carrière dans la comédie musicale. J’ai estimé que j’étais allé le plus loin possible dans cette exercice. J’avais commencé en tant que doublure dans « Roméo et Juliette » à 20 ans et j’ai fini avec « Siddhartha » dans le rôle principal. Aujourd’hui c’est derrière moi et j’ai envie de me concentrer sur ma carrière solo. J’ai donc voulu enlever les costumes de tous ces personnages et être moi en tant qu’artiste. Je me suis coupé les cheveux, j’ai enlevé les performances vocales qu’on nous demande dans les comédies musicales… pour entrer dans une introspection pendant le confinement. Je suis allé à la quête de moi-même artistiquement et je me suis demandé quels étaient les sujets qui me tenaient à cœur, ainsi que les causes que je souhaitais défendre. J’ai ensuite écrit toutes les chansons de l’EP « Je me demande ». Je parle de la défense de l’écologie dans « Antarctique », et dans « Je me demande » je me pose la question de savoir ce que l’on va devenir après tout ça car la Covid a engendré beaucoup de problématiques… J’incarne dans cette chanson, tous les esprits potentiels de la société. J’évoque aussi l’amour et l’amitié dans « Plus les mots » avec des choses que j’ai vécues. Cet EP est une mise à nu, car je montre au public que je ne suis pas derrière un rôle, je suis Fabien Incardona ! J’ai également souhaité défendre la chanson française, c’est pour ça que je ne chante qu’en français dans cet EP.
JustMusic.fr : Peux-tu également me présenter les deux autres titres « Ma bobohème » et « Je suis un chat » ?
Fabien Incardona : Avec « Ma bobohème » j’ai voulu humaniser la ville de Paris. C’est un jeu de mot pour parler de la bohème, ce sentiment qu’on peut ressentir quand on vit à Paris ou quand on y a déjà venu. On dit souvent que Paris est une ville romantique et c’est vrai, car il y a une énergie incroyable dans cette ville. Je vis à Paris et je le ressens toujours notamment à Montmartre et à Pigalle, des quartiers que j’aime beaucoup. Il me tenait à cœur de représenter toutes ces années où j’ai vécu ici dans une chanson. On s’y sent vivant, quand on part on est content car il y a quand même du stress, mais quand on revient on est toujours content de retrouver tout ça (sourire). Je vous invite à découvrir ce titre pour ressentir ce sentiment.
« Je suis un chat » est un peu l’alien de l’EP (rires). C’est un titre différent des autres et c’était voulu car c’est une histoire qui remonte à quelques années avec mon meilleur ami Mike Dean qui est aussi l’auteur de la chanson et le graphiste de tous mes projets. Nous adorons les chats et il m’a toujours suggéré de faire un morceau sur eux. Le chat est un animal qui apporte beaucoup aux humains, car il a cette capacité à être dans l’instant présent sans se poser de questions. Je voulais quelque chose de fun, de léger et d’original (sourire).
JustMusic.fr : Comment s’est passée ta collaboration avec Igor Bolender et Pierre Duval ?
Fabien Incardona : Ce sont deux personnes formidables ! Igor était le réalisateur de toutes les chansons de « Siddhartha » et il a également travaillé pour Johnny Hallyday ou encore Jeanne Mas. Pierre est son acolyte et il m’accompagnait lorsqu’on faisait des petits concerts pour « Siddhartha ». Il y a eu une énorme connexion avec eux dès le départ et on savait qu’on allait travailler ensemble. J’ai fait appel à eux car j’avais besoin d’être entouré d’une équipe et c’était une évidence de le faire avec eux. J’adore travailler avec eux et on continuera à le faire pour la suite, car c’est un vrai bonheur (sourire) !
JustMusic.fr : Justement, quelle est la suite des choses après cet EP ?
Fabien Incardona : J’espère qu’il y aura un album, donc on verra ça vu que l’EP vient de sortir. Je souhaite par dessus tout revoir le public car ça fait un petit moment que je n’ai pas pu le faire à cause de l’épidémie. Donc j’espère pouvoir annoncer des concerts au plus vite. Un nouveau clip est aussi en préparation (sourire).
JustMusic.fr : Quels sont tes coups de cœur musicaux du moment ?
Fabien Incardona : J’aime beaucoup Clara Luciani, « Le dernier jour du disco » de Juliette Armanet et le clip est génial ! J’ai découvert dernièrement que Clara Luciani avait une grande sœur qui s’appelle Ehla, j’adore son univers ! Pour finir je dirais Etienne Daho et son titre « Virus X ».
JustMusic.fr : Pour conclure, as-tu un message à adresser à ton public qui te soutient activement ?
Fabien Incardona : Je ne peux que les remercier car l’EP est sorti grâce à eux, avec un financement participatif. C’est pour ça qu’on peut voir tous les chats des fans dans le clip (sourire). J’ai la chance d’être soutenu depuis de nombreuses années et ils sont toujours fidèles ! C’est une grande reconnaissance pour moi et j’espère qu’on va vite se retrouver car c’est l’essentiel ! Ce que j’aime le plus en tant qu’artiste, c’est de pouvoir partager et je le fais toujours avec tout mon cœur !
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