Après avoir conquis la Belgique, Doria D est en train de séduire la France avec son premier EP « Dépendance ». Elle a répondu à toutes nos questions, le lendemain de son premier concert parisien.
JustMusic.fr : Pour commencer peux-tu te présenter, me raconter ton parcours et me dire comment tu as commencé dans la musique ?
Doria D : Je m’appelle Doria, j’ai 21 ans et je fais de la musique depuis que je suis toute petite. J’ai toujours aimé chanter et ma grand-mère le faisait tout le temps également. Elle m’emmenait sur scène car elle se produisait dans des maisons de retraite. J’avais 5/6 ans, j’étais sa petite mascotte et j’ai vraiment réalisé que j’adorais ça (sourire) !
J’ai toujours écrit tous mes ressentis dans des petits carnets et lorsque je me suis mise à la guitare à 12 ans, j’ai tout mis en chanson. J’ai par la suite commencé à me produire dans les bars, et j’ai fait ça de 15 à 19 ans.
En janvier dernier j’ai commencé à travailler de manière professionnelle avec le label belge « G-Major Records ». Mes compos sont donc sorties de ma chambre et voilà (sourire).
JustMusic.fr : Ton premier single « Dépendance » a rencontré un immense succès et notamment sur TikTok. Comment est né ce titre et comment as-tu vécu tout ça ?
Doria D : « Dépendance » est né suite à une de mes expériences amoureuses. C’était la première fois que j’étais en couple, et comme j’ai toujours été une fille qui avait besoin de sa liberté, je n’ai pas aimé ça. J’ai trouvé que c’était toxique pour moi-même et que la relation n’était pas très saine. J’étais seule chez moi et j’ai ressenti le besoin d’écrire sur ce sujet, donc j’ai écrit « Dépendance » qui parle de dépendance affective. J’ai ensuite fait une vidéo TikTok pour expliquer le processus de création du morceau. Elle a beaucoup buzzé et ça a permis à mon projet de décoller avec plus de visibilité.
JustMusic.fr : Ton EP « Dépendance » est disponible depuis septembre dernier alors peux-tu me le présenter ?
Doria D : « Hors tempo » parle de l’hypersensibilité car je suis hypersensible et c’est quelque chose qui a toujours été compliqué pendant mon adolescence. Je me sentais un peu en décalage et le sujet revenait toujours dans mes textes. J’avais envie d’écrire sur ce sujet car je voulais aider les gens comme moi et leur dire qu’ils n’étaient pas seuls. Je dis comment je vois la vie dans mon hypersensibilité.
« Sur ma tombe » est mon nouveau single et je pense que c’est le plus ancien texte que j’ai écrit car je devais avoir 18 ans. Grâce à cette chanson qui était sortie sur mon Insta, j’ai pu signer sur mon label. Le titre parle d’amour, lorsque j’étais en fin d’adolescence que je sortais en soirée et que je ne me sentais pas à ma place. Je me demandais ce que je foutais là et j’avais un peu cette utopie de trouver le mec qui était comme moi et qu’on partait tous les deux de cette soirée (sourire).
On a tourné le clip avec « Magicowl Production » avec Mehdi Semoulin qui vient de Belgique. J’avais déjà vu son travail et j’avais bien aimé donc je suis très contente d’avoir tourné avec lui. Nous nous sommes trop bien entendus pendant le tournage et il est super cool ! Il m’a mise à l’aise tout de suite et j’ai passé un trop bon moment. On a fait un plan séquence et j’ai vraiment adoré ce tournage !
« La brume » est un texte un peu plus profond dans lequel je m’adresse à quelqu’un qui est matricé par la société, ceux qui suivent tous les schémas de la société sans rien déconstruire et sans se poser de questions. Je me demande si c’est ça qu’il faut faire… C’est une sorte de révolte pacifique et douce pour apporter des questionnements, pour dire qu’il faut suivre ce qu’on aime en déconstruisant sans aller vers des choses toutes tracées de la société. Je pars un peu dans tous les sens, car quand je parle de la société il y a trop de trucs et j’essaie d’aborder ça de façon subtile (sourire).
« Âme dans le néant » est un titre que j’ai écrit en même temps que « Sur ma tombe », je sortais de l’adolescence et c’était une période où j’avais toujours l’impression d’être derrière le train de la société. J’ai envie d’être là, de m’imposer mais je n’y arrive pas car ça me demande trop d’énergie… Je préfère donc laisser le navire avancer sans moi en nageant derrière à mon rythme, car j’ai quand même un peu d’espoir (sourire).
JustMusic.fr : Pourquoi as-tu repris « Jeune et con » de Saez ?
Doria D : J’ai étudié le texte au lycée avec ma prof de français et mes parents écoutaient beaucoup Damien Saez à l’époque. Je me suis penché sur le texte et il m’a parlé énormément. Pendant la période du Covid nous avons tous été privés de liberté, on ne pouvait plus faire la fête et les jeunes étaient montrés du doigt… J’ai trouvé que le texte parlait encore plus 20 ans après et c’était cool de mettre à l’honneur ce titre aujourd’hui.
JustMusic.fr : Excepté Saez quels sont les artistes qui t’inspirent ?
Doria D : J’écoute vraiment de tout… A la base j’aime beaucoup le rock, « Nirvana » a été le groupe de toute ma jeunesse ! Ensuite je me suis mise au rap et j’ai découvert les textes de Nekfeu, Lomepal et de Swing qui est un rappeur belge. Ils ont une plume de ouf et ça m’inspire dans mes textes. Je m’inspire aussi de Billie Eilish, je puise mes inspirations de partout (sourire) !
JustMusic.fr : Hier soir tu as fait ton premier concert à Paris, alors comment ça s’est passé ?
Doria D : J’étais stressée et excitée, mais très contente d’être venue de Belgique pour chanter à Paris. Chez moi je commence à avoir une fanbase qui me suit et ici c’est encore un peu compliqué. Je ne savais pas s’il y aurait des gens, mais heureusement il y en a eu (sourire). J’ai adoré la salle « Les Trois Baudets » et c’était une très bonne première expérience à Paris.
JustMusic.fr : Quelle est la suite ? Un album ? Des concerts ?
Doria D : Je vais chanter à Bruxelles au Botanique le 9 décembre, et c’est la salle où j’ai été le plus dans ma vie. J’y suis allée pour découvrir plein d’artistes donc je suis très contente de pouvoir y jouer. Je travaille aussi sur mon album qui devrait sortir courant 2022.
JustMusic.fr : Il sera comment ce premier album ?
Doria D : J’espère qu’il me ressemblera au maximum ! Je tourne un peu en rond sur les textes car j’écris toujours sur mes ressentis… Je vais essayer de m’inspirer des expériences des autres pour m’inspirer d’autres sujets qui me tiennent à cœur.
JustMusic.fr : Avec qui travailles-tu ?
Doria D : J’aimerais bien qu’il y ait des feats avec des rappeurs, comme ça on pourra mixer nos univers, le chant et le rap ce sera cool ! Sinon, je travaille en binôme avec Manu de « G-Major Records » qui fait de très belles prods sur mes guitares/voix.
JustMusic.fr : Pour terminer, que peux-tu ajouter pour donner envie au public français de te découvrir ?
Doria D : J’essaie d’être authentique et de le prôner chez tout le monde, mon projet est vrai et je veux que les gens le reçoivent de cette façon. Qu’ils l’apprécient ou pas, j’espère qu’ils ressentiront que c’est vrai (sourire) !