INTERVIEW : Rencontre avec bgl

bgl est un artiste très talentueux que nous tenons à vous présenter. N’hésitez pas à découvrir son nouvel EP « Pavillon bleu » !

JustMusic.fr : Peux-tu te présenter en me parlant de ton parcours ?

bgl : Je suis bgl, je m’appelle Simon et j’ai 25 ans. J’ai grandi à Antony dans le 92 et j’ai commencé la musique en faisant de la trompette au conservatoire à l’âge de 6 ans et pendant 12 ans. Je me suis mis à écrire à 18 et j’étais plutôt dans le rap à mes débuts. Maintenant j’ai plusieurs influences et je dirais que c’est plus hybride. Dans ma bio c’est écrit que je mets la rigueur de mon écriture rap au service de la chanson (sourire).

JustMusic.fr : Tu as sorti ton premier EP « Rapsodie » en 2018…

bgl : C’était une concrétisation car c’était la première fois que je sortais quelque chose sur les plateformes. La pochette et tout l’univers étaient très rap. C’était très codifié et quand je l’écoute aujourd’hui, il y a des sons qui étaient très démagos. J’ai essayé d’être faussement engagé car les gars que j’écoutais le faisaient et c’était assez sombre. C’était bien écrit mais je ne m’entends pas moi, Simon. L’exercice est bien fait mais ça pourrait être interchangeable. Je suis quand même très content, mais entre celui-là et le troisième je vois qu’il y a une différence. Il reste des cohérences mais on peut voir les choses qui sont restées et celles qui ont disparu. Je trouve ça très intéressant (sourire).

JustMusic.fr : En effet, tu as sorti ton troisième EP « Pavillon bleu ». Peux-tu me le présenter ?

bgl : Il s’appelle « Pavillon bleu » car il fait référence à l’endroit où j’ai grandi à Antony dans le pavillon de mes parents.

« Hier j’étais rappeur » est le titre qui représente le mieux l’EP et c’est mon préféré. Ce n’est pas un mea-culpa, mais j’ai voulu dire que j’avais digéré toutes mes influences. J’ai grandi, j’ai commencé à 18 ans et j’en ai 25 aujourd’hui, donc j’ai mûri et j’assume mes failles. J’ai vu un modèle qu’on m’avait vendu, j’ai voulu lui ressembler alors j’ai fait mes classes. Je dis qu’hier j’étais rappeur car finalement je suis plus que ça et je suis moi.

« Cinéma » dont le clip vient de sortir est un morceau fleuve qui parle un peu de tout… Il a un côté très rap dans l’élaboration car c’est un peu un ego trip. C’est en gros : faisons le maintenant et croyons en nos rêves.

« J’en redemande » je l’avais écrit lors d’un séminaire, c’est un mix entre amour et drogue. Le titre parle d’addiction, chaque phrase peut être reliée à une drogue ou à une histoire d’amour.

« Omen » c’était pour le regard des autres. Je l’ai appelé comme ça mais à la base c’était « Oh merde » (sourire). Omen est un présage en anglais donc je trouvais que le parallèle était cool.

« Lueur d’espoir » est ma deuxième chanson préféré depuis que je l’ai jouée en concert. C’est une sorte de guerre contre la frustration, il ne faut pas perdre cette petite flamme que tu as quand tu es gamin. Je me suis inspiré du film « Inception » car je parle des limbes, ne pas confondre ses rêves et comment on les idéalise. Dans la séquence du film, ça dit que quand on reste trop longtemps dans nos rêves, on finit par les oublier.

« Spotlight » je l’ai pensé pour la scène et c’est le dernier titre que j’ai fait pour l’EP. Ça bouge et l’instru est plus actuelle. Dans le refrain je rends un petit hommage à ma mère (sourire).

Et pour finir « Derrière le soleil » qui est très particulier car pas mal de personnes ne comprennent pas le fond. Mais au final ce n’est pas grave car j’aime bien l’expliquer (sourire). On me dit souvent que c’est niais mais c’est voulu, car si le titre était pris comme une simple chanson d’amour ça pourrait être cul cul la praline. Le thème n’est pas très joyeux car je me suis imaginé étant une personne décédée récemment et qui dit à quelqu’un de ne pas s’inquiéter car tout allait bien se passer. C’est une sorte d’au revoir positif et je pense que les gens qui m’ont fait des remarques ne l’ont pas assez bien écoutée (sourire). Tout est dit dans la première phrase : « Ne me demandez pas où je vais, partir en paix pour le rester… » C’était important pour moi qu’il soit en dernier avec ce format presque variet avec son orchestration. Il y a un côté inachevé mais qui donne rendez-vous pour une prochaine sortie, c’est une bande-annonce (sourire).

JustMusic.fr : Comment s’est déroulée la release party au Bateau El Alamein à Paris ?

bgl : C’était vraiment trop trop bien ! Avec mon équipe nous avons fait le choix de la faire une semaine après la sortie de l’EP car pour bien célébrer le projet, il fallait laisser le temps au public de connaître les chansons. Et on a bien fait car certains ont chanté les refrains avec moi (sourire). La salle était pleine et à même pas dix places on aurait pu faire une Boule Noire donc c’est pas mal (rires). J’avais déjà interprété quelques titres sur d’autres scènes plus difficiles, dont la première partie des Rap Contenders. On a également testé les morceaux sous différents formats piano/voix, guitare/voix… Et en rock pour « Hier j’étais rappeur ». Cet EP se défend assez a bien sur scène même s’il n’a pas été pensé pour. Le public a été génial et lorsque j’ai regardé les vidéos j’ai versé ma petit larme (sourire).

JustMusic.fr : A quand les prochains concerts ?

bgl : Rien n’est encore confirmé mais normalement je devrais en refaire dès le mois de janvier. On doit encore travailler le live pour consolider ce qu’on a proposé pour la release et l’assumer. Je suis encore invité sur des événements rap et je trouve que je n’y ai plus trop ma place. C’est un paradoxe, comme pour un métis qui est trop blanc en Afrique et trop noir en France. Moi je suis trop rap pour de la chanson, et trop chanson pour du rap. C’est particulier et il faut arrondir tous les angles. Je veux pouvoir à la demande faire tous types de concerts qu’on me demande. On doit encore bosser et dans quelques mois ça sera solide (sourire).

JustMusic.fr : Que peux-tu ajouter pour donner envie au public de découvrir ton EP ?

bgl : Je pense qu’il est très sincère ! Quand j’écoute de la musique j’aime bien quand c’est inaccessible, alors j’ai fait en sorte de rendre le propos assez mystérieux pour qu’il ait l’air inaccessible, tout en restant sincère pour que les gens puissent se reconnaître. Les artistes ont un savoir-faire pour synthétiser tout ce que tout le monde pense. Si les gens n’aiment pas ça va se ressentir direct, mais je n’ai pas fait en sorte de flatter les égos de chacun ainsi que le mien (sourire).

JustMusic.fr : Pour terminer quel artiste peux-tu nous conseiller d’écouter ?

bgl : TIF car ce qu’il fait est trop fort ! Je l’ai vu en concert pendant le MaMA, c’était blindé et c’était incroyable !

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