Nous avons eu un coup de cœur pour « Diamond dance » qui se joue actuellement au 13e Art à Paris. Nous sommes donc allés à la rencontre de Benjamin Akl, qui interprète le personnage principal.
JustMusic.fr : Tu as commencé à 14 ans dans une comédie musicale. C’était laquelle et quel rôle avais-tu ? Pourquoi étais-tu attiré par le milieu artistique ?
Benjamin Akl : J’ai en effet commencé à 14 ans, de façon semi-professionnel dans une comédie musicale qui s’appelait « Virulla ». C’était un spectacle fait par des jeunes pour des jeunes. J’étais danseur et je jouais tous les week-ends, mais aussi pendant les vacances scolaires. J’ai toujours aimé danser et je le faisais tout le temps dans ma chambre depuis mon enfance (sourire).
JustMusic.fr : Tu as arrêté pour tes études et finalement tu t’es fait remarquer par Giuliano Peparini car tu étais accessoiriste pour « 1789, les amants de la Bastille ». Qu’est-ce qu’il t’a dit pour te donner envie de revenir sur le devant de la scène ?
Benjamin Akl : Il m’a demandé de lui envoyer une vidéo (sourire). J’étais là par hasard par un concours de circonstance, j’étais accessoiriste car j’avais arrêté la danse. Camille Lou qui avait un des rôles principaux est une amie et elle m’a demandé pourquoi je ne passais pas le casting pour être danseur. Elle est allée parler de moi à Giuliano, il est venu me voir et m’a demandé si j’étais danseur. Je lui ai répondu que je l’étais dans ma chambre, mais je lui ai quand même envoyé une vidéo et c’est comme ça que j’ai été sélectionné pour le spectacle (sourire).
JustMusic.fr : Tu as ensuite participé à de nombreuses comédies musicales à succès comme « Robin des Bois », « Résiste », « Priscilla folle du désert » et « Dirty dancing ». Quels souvenirs en gardes-tu ?
Benjamin Akl : J’ai un souvenir particulier pour chaque spectacle car ils étaient vraiment tous différents. J’ai évidemment de très bons souvenirs des comédies musicales où j’ai eu le premier rôle. Non pas pour la notoriété et le fait d’être la tête d’affiche, mais c’était de gros challenge pour moi. Je pense notamment à « Dirty dancing » où j’ai dû jouer la comédie et danser des danses latines. Je viens de la culture hip-hop, du street jazz donc apprendre d’autres danses est toujours un challenge pour moi. J’ai adoré toutes les premières de tous les spectacles ! « Résiste » c’était une très belle aventure, j’ai également dû jouer une drag queen tous les soirs dans « Priscilla folle du désert » (sourire). Chaque expérience a été unique et enrichissante !
JustMusic.fr : Tu as également dansé pour des émissions TV, des clips et tu es parti en tournée « Kiss me once tour » avec Kylie Minogue. C’est comment de travailler avec une artiste internationale comme elle ?
Benjamin Akl : C’était à l’image de son échelle de grande artiste internationale ! C’était hallucinant de jouer devant autant de personnes tous les soirs dans des stades. L’énergie qu’on recevait était incroyable ! Ce n’était pas une comédie musicale, donc je n’étais plus au service d’une troupe mais d’une artiste. Les gens viennent vraiment la voir, l’énergie de leur engouement est exceptionnelle ! J’ai pu réaliser un rêve d’enfant, faire une tournée mondiale et voyager avec une artiste comme Kylie Minogue.
JustMusic.fr : Depuis le 8 mars tu es dans « Diamond dance » de Julie Dayan et Mickaël Xerri au 13e Art à Paris. Tu interprètes le rôle du héros, Raph qui est le leader d’un crew de hip-hop. Peux-tu me présenter ton personnage ?
Benjamin Akl : Raph est un jeune qui essaie de se débrouiller comme il peut. Il essaie de créer un espace pour accueillir d’autres jeunes danseurs. Il joue le rôle du grand-frère mais il a des galères d’argent. Son objectif est donc de gagner un concours de danse pour remporter 100 000 $ pour résoudre tous ses problèmes. Malheureusement, entre temps il va y avoir des péripéties. L’endroit où ils dansent prend feu et il va rencontrer par hasard Marie qui est dans un autre univers, la danse classique. Finalement, cette rencontre sous le signe de l’amour va être le prétexte à une rencontre artistique entre ces deux univers.
JustMusic.fr : As-tu des points communs avec lui ?
Benjamin Akl : Oui, j’ai aussi ce côté grand-frère auprès de mes amis et j’aime bien ça (sourire). Je suis une personne posée et une sorte de référent quand les gens ont besoin de soutien. Je pense que c’est un personnage très ambivalent, il a une forme de séduction naturelle, mais aussi un charisme qui attire et apaise les gens. Il a aussi quelque chose de très intérieur, une sensibilité et des failles. C’est comme ça que je le vois en tout cas (sourire).
JustMusic.fr : Quand on voit « Diamond dance » on est forcément obligé de faire le rapprochement avec le film « Sexy dance ». Qu’en penses-tu et l’as-tu vu ?
Benjamin Akl : C’est marrant car quand on m’a proposé cette comédie musicale, j’y ai pensé. J’ai commencé la danse à ce moment dans les années 2000 et j’ai été bercé par tous ces films. Incarner ce rôle était comme revenir à la source et c’était un honneur pour moi d’interpréter un personnage comme celui de Channing Tatum (sourire).
JustMusic.fr : Tu es comédien, danseur mais est-ce que tu chantes ?
Benjamin Akl : Oui je suis danseur, je ne peux pas dire que je suis comédien car je n’ai pas pris de cours mais j’ai appris sur le tas. Je suis chanteur sous ma douche (rires), je n’ai jamais pris de cours également dans cette discipline.
JustMusic.fr : Quels sont les artistes que tu écoutes ?
Benjamin Akl : J’ai Spotify et je sélectionne les playlist qu’il crée pour moi (sourire). Je n’écoute pas beaucoup de hip-hop chez moi, je suis plus soul ou jazzy. J’aime beaucoup les artistes comme Sam Smith avec des chansons mélancoliques. J’écoute aussi des choses plus underground comme « The Blaze » que j’adore, j’ai des goûts très éclectiques.
JustMusic.fr : Sinon, tu es aussi psychothérapeute… Comment ça se fait ?
Benjamin Akl : Tu as trouvé ça (sourire) ? Depuis que j’ai commencé ma carrière, j’ai toujours su qu’il y aurait une fin. Je travaille dans le milieu du visuel et de l’image, à un moment ça va s’arrêter… En parallèle de mon métier de danseur, j’ai repris des études en psychologie car ça m’a toujours intéressé. J’avais besoin de plus de sens et de profondeur dans ma vie d’artiste qui était assez superficielle. Aujourd’hui je suis officiellement psychothérapeute et j’accompagne des personnes. Le soir je suis sur scène et la journée je suis avec mes patients.
JustMusic.fr : As-tu des projets dont tu peux parler ?
Benjamin Akl : J’ai des projets personnels (rires)… Au niveau artistique je n’ai rien pour le moment car je mets ma carrière de psychothérapeute au premier plan. Aujourd’hui j’ai envie de créer des ateliers thérapeutiques autour de l’expression corporelle. Je prends aussi du plaisir à monter sur scène comme actuellement avec « Diamond dance », donc si quelque chose qui me plaît se présente, pourquoi pas (sourire) ?
JustMusic.fr : « Diamond dance » se joue jusqu’au 10 avril. Que peux-tu ajouter pour donner envie au public de venir vous voir ?
Benjamin Akl : On traverse tous une période assez compliquée en ce moment, et je pense que l’art a ce pouvoir d’embaumer les cœurs, de faire du bien et de faire rêver. J’ai entendu cette phrase un jour qui disait que les artistes sauveraient le monde car ils avaient cette capacité de se relier à leurs inventions, d’être ensemble et de partager leurs différences. Mine de rien, l’art a ce pouvoir d’éveiller les consciences à travers une histoire elle fait réfléchir avec de l’empathie. Je crois que cultiver l’art, l’amour et le vivre ensemble est fondamental dans les moments de crises. « Diamond dance » est un spectacle feel good, on ne se prend pas au sérieux et c’est simple mais au niveau artistique et visuellement c’est incroyable ! Niveau danse on envoie beaucoup d’énergie car les artistes sont incroyables et très généreux ! Je crois que les gens ne savent pas ce qu’ils vont voir quand ils viennent au spectacle, mais quand ils en ressortent ils sont contents car ils ont envie d’être avec nous pour danser à nos côtés. En tout cas, c’est ça que nous voulons partager. Le plaisir d’être ensemble et surtout de relier les opposés. Là où on croit qu’on est différent – c’est peut-être politique ce que je dis – là où on croit que tout est différent et que c’est clivé, ce n’est pas vrai ! Il est possible de trouver du lien même dans l’altérité. On peut tous être et créer ensemble (sourire) !
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