INTERVIEW : Rencontre avec Ben

Ben sortira son nouvel album « Addicted to you » le 27 mars et il a répondu à toutes nos questions lors d’une journée marathon de promotion.

JustMusic.fr : Avec ton nouvel album, tu montres une nouvelle facette de toi. Pourquoi as-tu attendu dix ans après la sortie de ton premier disque pour changer ?

Ben : C’est une évolution qui s’est faite petit-à-petit, j’ai sorti trois albums et dans chacun d’entre eux, il y avait des choses différentes. Le précédent était un disque de reprises de Frank Sinatra et le virage n’était pas forcément évident sur ce type de projet. Avec « Addicted to you », il n’y a que des compositions originales avec cette espèce de volonté d’être plus contemporain.

JustMusic.fr : Pour quelles raisons as-tu fait un appel sur les réseaux sociaux pour tes nouveaux titres ?

Ben : C’était une idée fraîche pour ne pas partir de zéro (sourire). Je me suis dit que j’étais suivi depuis 10 ans par des gens qui faisaient aussi de la musique et qu’il y avait forcément des personnes talentueuses. Cela a été le cas car nous avons reçu 300 titres en quelques jours et nous sommes partis de cette matière pour composer l’album.

JustMusic.fr : Comment as-tu choisi parmi tous ces titres ?

Ben : Ce ne sont que des coups de coeur ! Nous avons passé 3 jours dans un studio pour tout écouter. Nous avons retravaillé une vingtaine de titres et nous en avons gardé 11 pour l’album.

JustMusic.fr : C’est un album très personnel, tu as écrit « Next to you » lors de la grossesse de ton épouse, tu parles de ta passion pour le sport sur « I love this game » ou encore de la colère d’une trahison vécue par un ami dans « I don’t wanna go »… Pourquoi t’es-tu livré comme ça et est-ce difficile de le faire ?

Ben : Non car lorsqu’on compose, c’est toujours pour raconter ses petites histoires, ces légendes urbaines qui font parties de notre quotidien (sourire). Tout s’est fait naturellement.

JustMusic.fr : Le sujet principal de ce nouvel album est quand même l’amour. Que voulais-tu faire passer avec tes nouvelles chansons ?

Ben : Il y a 11 messages (sourire)… Je suis un peu accro à ce truc de vivre ensemble que je vis avec les tournées et la musique, avec le rapport avec le public. Quand je ne suis pas sur scène, je ne suis pas bien et je n’attends que ça. Finalement, rencontrer quelqu’un et fonder une famille bouleversent un peu cet équilibre-là. Je faisais ça depuis 10 ans de manière passionnelle et j’ai trouvé un second souffle / équilibre. Maintenant, ma famille est tout aussi importante que mon métier. Le message c’est juste : « Love sur vous les gars ! » (sourire).

JustMusic.fr : On retrouve plusieurs featurings donc j’aimerais que tu me les présentes. On va commencer par ton nouveau single « All my life » avec IAM :

Ben : J’ai commencé la musique dans le milieu du hip hop, Diam’s m’a signé sur le label « Motown » et j’ai fait ses premières parties pendant longtemps. J’étais dans la case urbaine même si j’étais vintage. C’est après que nous avons fait des festivals de jazz. IAM, je les connais depuis une dizaine d’années et on ne s’était pas revus depuis quelques temps. Nous nous sommes croisés à Paris lors de la promotion de leur album et je finalisais le mien. Je leur ai donc proposé de poser sur « All my life » et ils ont kiffé le morceau. Le clip a été tourné à Marseille, chez eux donc c’est cool (sourire).

JustMusic.fr : « Next to you » avec Yuna :

Ben : C’est une deuxième vie qu’on donne à ce morceau car il était déjà sur mon EP en version solo. C’est une artiste malaisienne qui fait du R’n’B et elle a commencé avec « Crush » en duo avec Usher. C’est une femme moderne, cool et j’adore ce qu’elle représente. La connexion s’est faite grâce à la maison de disques car elle est également signée chez « Universal ».

JustMusic.fr : « Call me » avec Samory I :

Ben : C’est un Jamaïcain que j’ai découvert l’année dernière et que j’adore ! Je lui ai envoyé un message sur Instagram et il a tout de suite accepté de poser sa voix. Nous ne nous sommes pas encore rencontrés donc j’espère que cela va se faire lors d’un concert.

JustMusic.fr : Justement, en parlant de concert, tu as plusieurs dates déjà annoncées alors avec tout ce qu’il se passe, est-ce qu’elles sont maintenues ?

Ben : Ça ne dépend pas que de moi et pour le moment, nous avons annulé quelques festivals car il y a plus de 1000 personnes. Pour commencer la tournée, j’ai voulu quelque chose d’intimiste donc je me produis dans des petites salles. Donc pour le moment, tous les concerts sont maintenus, mais tout dépendra du discours de ce soir… qui changera peut-être la donne…

JustMusic.fr : Maintenant, j’aimerais que tu me dises quelques mots sur tes précédents albums.

Le premier : « Ben l’Oncle Soul » 2010 :

Ben : C’est un album qui me ressemblait beaucoup par son côté décalé car j’ai toujours été comme ça (sourire). Ma mère était fan de rythm and blues et j’ai grandi avec cette musique. Naturellement, j’ai eu envie de lui plaire et faire un album avec des chansons qui allaient lui plaire. J’ai tout fait avec des potes et j’ai rencontré Guillaume Poncelet à cette période. C’était mes premiers enregistrements dans des gros studios professionnels, c’était vraiment quelque chose (sourire) !

Le deuxième : « A coup de rêves » 2014 :

Ben : J’ai poussé le bouchon du vintage et de la soul, j’aurais pu partir à Memphis ou à la Nouvelle Orléans. Mais finalement, j’ai rencontré ces gars (les Monophonics) qui venaient de San Francisco et qui avaient cette culture musicale très rivival, basée sur les années 60 et 70. Je rêvais d’un album comme « Back to black » d’Amy Winehouse où on sent une authenticité dans les arrangements. Je l’ai donc fait avec eux et ils sont vraiment géniaux !

Le troisième : « Under my skin » 2016 :

Ben : Après, je suis revenu des Etats-Unis et sans m’en rendre compte, j’étais un peu sur les traces du Rat Pack (sourire). Je me suis demandé ce que j’allais faire pour me servir de ce voyage et de ce parfum que j’avais envie de prolonger. Comme j’écoutais Sinatra là-bas, j’ai voulu tenter un album moderne avec quelque chose de plus urbain. J’ai recommencé trois fois ma copie quand même (sourire). Ce n’est pas si facile en fait et ça m’a pris beaucoup de temps. Je voulais quelque chose de très personnel sans me tromper et sans être comparé.

JustMusic.fr : Quels ont été les retours ?

Ben : Le public a aimé le tournant et le virage moderne de la production. Cet album était beaucoup plus travaillé que les précédents qui étaient plutôt bruts et acoustiques live. Nous avons reçu un bel accueil avec plus de 80 dates en France et en Europe. On a joué à Milan et comme c’est un Italien d’origine, ça nous a fait quelque chose. Les gens ont adoré et même Don Was, le big boss de Blue Note US, nous a dit qu’il n’avait jamais entendu un disque sur Sinatra comme celui-là. Ce projet m’a préparé à faire quelque chose de très moderne par la suite et à rentrer dans un personnage. Je me suis demandé si les gens ne se faisaient pas une image de moi qui était restée bloquée à « Soul man », alors que ce n’était juste qu’un délire (sourire). Je n’aime pas trop tomber dans la parodie de moi-même donc j’ai voulu me débarrasser de l’Oncle Soul en faisant un album authentique avec un nouveau souffle.

JustMusic.fr : Continueras-tu à chanter « Soul man » ?

Ben : Oui, on l’a fait à la Réunion pour le rappel. J’ai proposé une version guitare/voix, tout le monde a chanté et encore plus que moi (rires).

JustMusic.fr : Pour terminer, vu que ton nouvel album s’appelle « Addicted to you », de quoi es-tu le plus addict dans la vie ?

Ben : Je suis vraiment accro à la musique ! Lorsque j’ai pris le métro, je n’avais plus de batterie sur mon téléphone donc j’ai discuté avec un gars (rires). J’aime la musique parce que ça me fait vibrer et ça me rend positif. C’est une sorte de thérapie, ça me soigne car y a plein de trucs qui répondent à des interrogations, des attentes que j’ai par rapport à la vie. J’ai mes réponses, souvent grâce à la musique donc oui, je suis accro à la zik (sourire) !

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