INTERVIEW : Rencontre avec Lola Dargenti

Nous avons rencontré l’artiste Lola Dargenti qui après plusieurs années d’absence, fait son retour sur le devant de la scène.

JustMusic.fr : Dès ton plus jeune âge tu as été initiée à la musique. Quelle mémoire gardes-tu de tes premiers contact avec elle ?

Lola Dargenti : Je suis née à Paris au sein d’une famille franco-argentine. Mon père était compositeur de musique de films. Il me protégeait énormément. Ma mère me poussait dans l’autre sens. Elle était chanteuse dans sa jeunesse, donc elle a toujours voulu nous pousser à suivre ce chemin. Elle nous a mis très tôt, ma sœur et moi, dans « L’École des Enfants du Spectacle ». L’après-midi tu vas en cours et le reste du temps tu fais une activité artistique. Chaque fin d’année, il y avait un spectacle au « Paradis Latin ». J’ai chanté pour la première fois là-bas. J’ai découvert l’amour pour le public, le partage, l’émotion la sensation de bien-être. Et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à me dire qu’il y avait quelque chose de magique qui se passait et que c’était ce dont j’avais envie de vivre.

JustMusic.fr : En 2009 tu sors ton premier album éponyme. Quel a été le processus ?

Lola Dargenti : J’étais jeune. J’ai quasiment écrit tous les textes et la musique a été faite par mon père. J’ai eu la chance de travailler avec des gens incroyables. J’ai énormément appris. J’ai pu parler de moi et de mon rapport aux autres. La chanson m’a sauvée de beaucoup de choses. Je n’avais pas beaucoup d’amis à l’école. J’attirais la jalousie parce que j’étais trop différente. La musique m’a permis de rester dans ma bulle.
Puis il y a eu les concerts. Au début j’étais assez timide. Mais au fur et à mesure des années le trac est parti, car le plaisir a pris toute la place. Être sur scène c’est des moments très forts !

JustMusic.fr : Tu as beaucoup évolué au Canada où tu as rencontré un certain succès. Comment as-tu trouvé ta voie là-bas ?

Lola Dargenti : J’ai commencé en m’inscrivant sur « My Major Company ». J’ai eu les 100 000 Euros pour la production de l’album. J’avais environ 1190 producteurs, au sens large du terme, qui étaient investis. J’allais avec mes petites mains, à la force de mon corps et à la sueur de mon front, motiver les gens à s’investir sur mon projet et mes rêves. Quand j’ai rencontré l’équipe, je n’ai pas eu l’envie de continuer avec eux. Ils n’étaient pas, je pense, en accord avec mes idées. J’ai donc demandé à ce qu’on rende les 100 000 Euros et à ne pas continuer le projet avec eux. Quand des choses ne sont pas en accord avec soi-même, mieux vaut rester fidèle à soi-même. 100 000 Euros ou pas. Faire le projet avec eux aurait été se trahir !
Avant tout ça, j’avais reçu un message de soutien de Rick Allison sur « MySpace » où j’avais mis quelques chansons et maquettes. Il avait déjà travaillé avec des artistes tels que Lara Fabian, Nolwenn Leroy, Florent Pagny ou encore Johnny Hallyday. J’étais impressionnée et j’ai fini par me dire que ce n’était pas lui (sourire). Puis plus tard à l’époque de « My Major Company », j’ai été chamboulée par une chanson. Et qui l’avait faite ? Rick Allison. Je l’ai contacté pour le féliciter. Je lui ai du coup demandé si c’était bien lui sur « MySpace ». Il m’a répondu que oui. Il m’a ensuite dit qu’il me suivait, qu’il adorait ce que je faisais et qu’il avait envie qu’on fasse une chanson ensemble. On l’a faite par Skype et après il m’a proposé de venir au Canada. Je devais partir deux semaines, je suis restée deux mois. On a fait 50 chansons masterisées : un album en français et un en espagnol. Ça a été une expérience incroyable ! J’avais fermé la porte de « My Major Company » et une nouvelle s’était ouverte. En m’éloignant des choses mauvaises, les étoiles étaient en train de s’aligner.

JustMusic.fr : Tu as ressorti des projets parus par le passé. Qu’est-ce qui t’a amenée à le faire ?

Lola Dargenti : Mon deuxième album « Indalo » est sorti exclusivement au Canada en 2015. Il a bien marché là-bas, tout comme les différents singles. J’ai fait une tournée promo radio, des télés… c’était une époque magnifique ! Malheureusement, ma mère est décédée pendant cette période. J’avais donc besoin d’être avec ma famille et j’ai fini par rentrer en France. Puis il s’est passé d’autres choses qui ont fait que personnellement j’avais besoin de me retrouver, de me couper du reste et de me recentrer.
Depuis deux ans je recommence à sortir du contenu. Je me sentais à nouveau prête à montrer le bout de mon nez (sourire). J’ai également ressorti l’EP « Te amare » avec trois chansons et un bonus.

JustMusic.fr : En effet, tu es redevenue active depuis 2020. Qu’est-ce qui t’a poussée à te remettre sur le devant de la scène ?

Lola Dargenti : La liberté retrouvée ! J’avais traversé des choses compliquées concernant ma vie personnelle. Ça a été tellement lourd que je ne pouvais pas me concentrer sur autre chose. Puis j’ai eu envie de faire ce que j’aime, et tout est parti du confinement. Je me sentais inutile de voir tous les gens qui étaient en train de sauver des vies et qui cherchaient à améliorer la situation. J’ai commencé à faire des lives sur Facebook et sur Instagram. J’ai fait une chanson « Nos Dieux sur Terre ». Elle dit qu’on a beau regarder en haut, il y a déjà sur Terre des gens extraordinaires. Il faut surtout se concentrer sur ce qu’on arrive à voir, et on a besoin de croire en quelque chose. Je crois aux rencontres, à la bienveillance et à la bonté. Ma plus belle récompense de la part de mes fans a été qu’ils me disent que je comprenais ce qu’ils vivaient.
Un autre élément qui m’a donné envie de repartir, a été ma rencontre avec le journaliste Samuel Massilia qui m’avait contacté pour faire une interview. À cette époque je ne me sentais plus du tout légitime. J’étais en standby et il m’a redonné la détermination en m’encourageant.

JustMusic.fr : Ta musique est entraînante. Quel est ton secret pour transmettre tes émotions aux auditeurs ?

Lola Dargenti : Être soi-même (sourire) !

JustMusic.fr : Y a-t-il un de tes morceaux qui t’a particulièrement marquée et dont tu souhaiterais partager l’histoire ?

Lola Dargenti : J’ai eu la chance de participer aux « Rencontres d’Astaffort » organisées par Francis Cabrel. Plus tard, Rick me suggère pour la Saint-Valentin d’enregistrer une chanson d’amour pour ma fanbase. J’avais pensé à la version espagnole de « Je l’aime à mourir », mais il m’a proposé « Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai ».
Ça me faisait peur tellement cette chanson était un monument (sourire). J’ai contacté Francis afin de voir si elle existait en espagnol, et comme ce n’était pas le cas il m’a donné son autorisation. J’ai écrit cette chanson avec ma mère et maintenant qu’elle n’est plus là, c’est d’autant plus un trésor. Après avoir reçu ma version, Francis m’a répondu qu’elle était magique ! Je n’arrivais pas à réaliser que c’était à moi qu’il s’adressait (sourire). Il m’a ensuite envoyé un message pour me dire que ce n’était pas une adaptation, mais une création.
Je pense aussi à la chanson « La libertad » qui est pour moi une hymne à être soi-même !

JustMusic.fr : As-tu des actus à venir ?

Lola Dargenti : Comme je chante en espagnol, je démarche en ce moment afin de faire exister mon projet en Argentine et en Amérique Latine. Ma mère me parlait en espagnol quand j’étais petite, ça fait partie de mes racines. Il est fort possible que je parte en Argentine en septembre. Je suis très heureuse car je fais ma première télé demain sur une chaîne assez importante là-bas. J’espère que ça fera un effet boule de neige (sourire).

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Paul CORRADINO