Nous sommes partis à la rencontre de la ravissante et talentueuse Anggun pour tout savoir sur son nouvel album et ses projets.
JustMusic.fr : Ton nouvel album « Toujours un ailleurs » est disponible depuis le 20 novembre dernier. Es-tu satisfaite des retombées quelques mois après sa sortie ?
Anggun : Oui tout va bien et on est presque disque d’or (sourire). J’ai renoué avec pas mal de choses et avec Florent Pagny. Les gens sont assez surpris car il y a beaucoup d’authenticité qui se dégage de l’album et de notre duo. Les maisons de disques aiment beaucoup faire collaborer les artistes mais moi j’ai toujours accepté de le faire avec ceux avec qui j’avais des affinités. Il se trouve qu’avec Florent il y a une histoire d’amitié qui dure depuis longtemps. Certains ne le savaient pas et l’ont découvert grâce au duo. Il m’a beaucoup aidée au départ, c’est logique qu’il soit dans « The Voice » et que ce soit le coach le plus apprécié (sourire). Je reçois beaucoup d’amour de la part du public et je ne suis pas mécontente (sourire).
JustMusic.fr : Comment s’était de collaborer avec Frédéric Château ainsi qu’avec l’équipe de Metrophonic ?
Anggun : Je voulais travailler avec Fred depuis longtemps car je l’aime beaucoup même si je le trouve un peu bizarre (rires). J’adore ses choix de mélodies et il m’a dit qu’on s’était rencontré il y a très longtemps. Je ne m’en souvenais plus et il m’a assuré qu’on s’était croisé sur le quai d’une gare (sourire). Je lui ai ensuite rappelé que j’avais participé à son projet « Les riccochets » mais il ne s’en souvenait plus (rires). Ça prouve à quel point ce mec est bizarre (sourire). On a donc travaillé ensemble pour mon nouvel album. Nous avons passé de très bons moments et il m’a fait de sublimes chansons. Comme à chaque fois que je fais un album je le sors en version française et anglaise, j’ai tenu à travailler avec Metrophonic. Quand je fais une belle rencontre artistique j’essaie toujours de faire des chansons. Parfois ça ne prend pas, parfois ça prend et parfois ça va prendre très vite. Quand ça se passe aussi bien il ne faut pas s’arrêter (sourire).
JustMusic.fr : Pourquoi as-tu repris « Née quelque part » de Maxime Le Forestier en duo avec Angélique Kidjo ?
Anggun : C’était logique car le titre collait avec l’album qui parle de ma bienveillance et du fait qu’en voyageant on fait connaissance avec le monde mais surtout avec soi. Quand on s’ouvre de cette façon vers le monde, ça signifie qu’on a moins peur. Aujourd’hui avec le problème des réfugiés on s’aperçoit que tout ne tient qu’à peu de choses. Finalement, l’endroit où tu es né décide de beaucoup de choses dans ta vie. Je trouve que je suis chanceuse comme toi ou encore pas mal de gens, alors que d’autres ne le sont pas. Sinon j’ai toujours aimé cette chanson qui fait partie de la mémoire collective des français. Angélique Kidjo a aussi son histoire et chanter avec elle est juste un bonheur. C’est aussi une histoire d’amitié, on se connaît depuis une dizaine d’années et elle est également ambassadrice de bonne volonté à l’ONU. C’est une femme forte et je l’admire ! Lorsque j’ai dit à Maxime que je reprenais sa chanson, il a été très content et il m’a dit que même si ça ne changeait pas grand chose je pouvais mettre le mot né au féminin (sourire).
JustMusic.fr : Peux-tu me dire quelques mots sur ton nouveau single « Face au vent » ?
Anggun : C’est une chanson qui parle des tourments dans le couple. Je fais partie de la génération « Sex and the city » je suis parfois comme Carrie, Miranda ou Samantha mais pas Charlotte (rires). Nous sommes des femmes indépendantes mais nous voulons aussi être dépendantes du coeur d’un homme. Réussir ma vie de couple est quelque chose qui me préoccupe… La société juge beaucoup les femmes qui travaillent car on leur demande toujours quand est-ce qu’elles vont faire un enfant… Ce n’est pas très grave car c’est juste un reflet de la vie. Le plus grand défi des gens de ma génération est de réussir notre vie de couple et cette chanson parle de ça. Il faut rester face au vent (sourire).
JustMusic.fr : Tu seras en concert au Café de la Danse les 1er, 2 et 3 décembre prochain et il y a aussi une tournée. Ton dernier concert parisien s’était déroulé au Trianon le 13 juin 2012, alors quels souvenirs en gardes-tu ?
Anggun : J’en garde un super souvenir ! A chaque fois que je peux me produire sur scène, je le fais toujours avec grand plaisir. Là, on va partir en tournée donc c’est génial ! J’ai commencé à répéter avec mes musiciens pour la première date qui se déroulera le 15 mai. On va aller un peu partout et on terminera la tournée à Los Angeles le 14 janvier. Au final lorsqu’on fait un album c’est pour le défendre sur scène et retrouver son public donc je suis super contente (sourire) !
JustMusic.fr : Nous savons que tu es aussi une artiste très engagée car tu es la marraine de l’association « La voix de l’enfant », tu es également ambassadrice de bonne volonté à l’ONU. Dernièrement tu es devenue la marraine de l’association « Aviation sans frontières ». Peux-tu me la présenter ?
Anggun : « Aviation sans frontières » travaille avec le mécénat cardiaque et d’autres associations qui prennent en charge les enfants malades de différents pays. « Aviation sans frontières » s’occupe de les rapatrier en France. J’avais fait une mission à Madagascar et je vais bientôt partir pour le Vietnam ou le Laos. Ça me touche énormément car je suis maman et ma fille est en bonne santé. Je me mets à la place de toutes les mères qui ne veulent que le meilleur pour leurs enfants. C’est un investissement sentimental et émotionnel et je ne m’en doutais pas. On transporte les enfants et le voyage en éco je précise (sourire) est très long et je ne pensais pas qu’un lien aussi fort allait se créer avec des enfants qui ne parlent pas la même langue et qui ne sont pas les miens. C’est quelque chose de très enrichissant au point de vue humain et c’est important pour moi de le faire.
JustMusic.fr : Tu me parlais de ta fille donc dis-moi quel type de maman es-tu ?
Anggun : Je suis assez sévère (rires) ! Non, on va dire que je suis stricte et très aimante. Je suis une mère juive et c’est pas mal pour une musulmane (sourire). Je suis une asiatique de confession musulmane et une mère juive (rires). Ça n’a aucun sens mais c’est comme ça (sourire).
JustMusic.fr : On retrouve le titre « A nos enfants » donc comptes-tu en avoir d’autres ?
Anggun : J’aimerais beaucoup mais je ne sais pas ce que la vie me réserve (sourire). Ma fille aimerait bien avoir un petit frère ou une petite soeur. Je vais peut-être adopter… Je ne sais pas…
JustMusic.fr : Exceptés les enfants il y a aussi une autre cause qui te tient à coeur celle des homosexuels. Tu as d’ailleurs un titre qui s’appelle « Aucune différence », un hymne à la tolérance et à l’égalité pour tous. Penses-tu que depuis le mariage pour tous, les gens sont plus tolérants ?
Anggun : Malheureusement il y a encore des gens qui ne le sont pas… Ce qui me fait un peu peur ce sont les réseaux sociaux car il y a beaucoup d’amour comme de haine. Umberto Ecco disait qu’avant les gens haineux qui racontaient n’importe quoi on les entendait dans le coin d’un café car c’était des ivrognes. Ils déversaient leur haine et après on les oubliait. Maintenant avec tous les réseaux sociaux et tous ces gens qui ont un smartphone même s’ils ne sont pas très smart, ils peuvent faire part de leur haine et ça a malheureusement autant de poids que les gens qui ont des choses intelligentes à dire. Tout ça me dérange car je pense qu’on a déjà assez d’exemples de mal et de haine dans la vie. J’aimerais avoir plus d’exemples qui me fascinent et qui m’inspirent de l’amour mais aussi des choses plus positives. Il faut toujours avoir de la bienveillance car c’est ça qui pourra sans doute nous sauver !
JustMusic.fr : Peux-tu me raconter l’histoire de « La neige au Sahara » ton premier tube en France que le public adore toujours autant.
Anggun : C’est une chanson qu’Eric Benzi avait déjà car il l’avait écrite pour une autre chanteuse, mais elle n’est jamais sortie. Il m’a proposé le titre « La rose des vents » et ensuite il m’a fait écouter « La neige au Sahara ». J’ai tout de suite aimé le titre et je l’ai voulu pour mon album. Il a trouvé qu’avec ma voix il y avait de l’allure, c’est sans doute à cause de mon accent (rires). Cela prouve qu’il n’y a pas de réelle théorie de savoir si une chanson va être ou pas un tube. Je pense qu’on se présente parfois juste avec ce que les gens veulent entendre. Au moment où le titre est sorti les gens avaient besoin de voyager et de s’évader avec de l’exotisme et une voix comme la mienne. Je suis arrivée avec ce titre et il y avait une espèce de magie qu’on ne pourra malheureusement jamais reproduire.
JustMusic.fr : Tu as représenté la France à l’Eurovision en 2012 alors que penses-tu du titre « J’ai cherché » d’Amir ?
Anggun : Le titre est super et je l’adore ! J’aime beaucoup aussi Amir qui est un garçon charmant et intelligent. En plus il parle anglais (sourire). Tout ce qui se dit avec les paroles c’est n’importe quoi. Avec ce ministre qui parle aussi de l’hymne de football « I was made for loving you »… Il ne faut pas oublier que le titre « I will survive » n’était pas non plus en français. Je pense que c’est une attaque assez primaire et il ne faut pas le voir de cette manière là. Une fois de plus pour l’Eurovision 90% des pays chantent en Anglais, alors pourquoi la France ne devrait chanter qu’en Français ? Le fait d’avoir le refrain en Anglais, je pense qu’on peut avoir nos chance cette année. En tout cas je l’espère…
JustMusic.fr : Tu as aussi été jurée dans des émissions telles que « X Factor Indonesia » et « Asia’s got talent ». Aimerais-tu le faire en France ?
Anggun : Je ne sais pas car en France j’adore « The Voice » et je trouve que les coachs sont parfaits. Ailleurs ça me plait mais pas ici car j’ai ma petite notoriété et je ne pense pas vouloir être plus connue que ça car je vis ici. Je préfère faire des grandes émissions qui cassent la baraque ailleurs comme « Asia’s got talent » qui est regardée par des centaines de milliers de personnes mais je ne vis pas là-bas (sourire). J’apprécie de ne pas intéresser les paparazzis en France car pour eux j’ai une vie très ennuyante (rires). Je n’ai pas la boule au ventre tous les lundis matins comme c’est le cas pour certaines de mes consoeurs (sourire).
JustMusic.fr : Tu as une longue carrière et beaucoup de succès à travers le monde. Donc avant de te laisser quels conseils pourrais-tu donner à un jeune qui souhaiterait se lancer dans la chanson ?
Anggun : Je dirais qu’il faut beaucoup de courage et plusieurs cordes à son arc (sourire). Il faut aussi avoir de la chance et beaucoup travailler. Je suis assez nostalgique de l’époque où j’ai commencé en France car il y avait cette espèce de candeur et d’amour véritable pour la musique. Il y avait de vrais talents et tout ne reposait pas sur le nombre de clics ou de like. Et sachant que tout peut être acheter… J’ai peur qu’on perde cette notion de vrais talents mais en même temps je sais qu’il y a beaucoup d’artistes talentueux dans le monde qu’on ne connaît pas. Je leur souhaite de vraiment travailler leur art et de ne jamais baisser les bras. Je rajouterais une dernière chose, c’est de s’entourer de très bons avocats car il faut savoir lire les contrats (rires).
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