De passage à Paris pour la promotion de son nouveau single « Porte bagage », Alexandre Sookia a répondu à nos questions avec une grande générosité.
JustMusic.fr : Tu es auteur, compositeur et interprète franco-mauricien. Tu as vécu en Bretagne et tu as écrit tes premières chansons à 16 ans. Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Alexandre Sookia : J’ai eu ma première guitare à 16 ans et j’ai commencé à apprendre en autodidacte. J’ai rapidement écrit mes premières chansons, que je jouais à ma famille et à mes amis. Comme ils sont sympas, ils m’ont dit que c’était bien (sourire). J’ai eu envie de me confronter à un vrai public, alors je suis allé jouer sur les marchés en Bretagne. C’était cool, car les gens s’arrêtaient et je remplissais les terrasses des cafés. J’ai donc décidé de continuer, et à l’époque, j’écrivais mes chansons en anglais.
JustMusic.fr : La musique prend un tournant plus professionnel lorsque tu commences à composer à collaborer avec une marque de surf. Ensuite, tu te fais remarquer pour écrire pour le cinéma. Comment se sont passées ces deux expériences ? Et qu’est-ce que ça fait d’écrire pour des films ?
Alexandre Sookia : Cette marque de surf me sponsorisait, et je faisais régulièrement des concerts lors d’événements sportifs. Lors de l’une de ces dates, un producteur de musique pour le cinéma et la télévision m’a repéré. J’ai signé avec lui à 22 ans — c’était un rêve qui se réalisait (sourire). J’ai travaillé dans ce domaine pendant 7 ans, et j’ai eu la chance de composer pour le cinéma, des séries sur TF1, dont une adaptation d’un roman d’Harlan Coben, un téléfilm avec Jenifer, ainsi qu’un épisode de « Léo Mattéï ».
C’était toujours des commandes, mais je sais qu’Harlan Coben a eu un vrai coup de cœur pour mon titre « Ghost », qu’il a voulu intégrer au film. C’était génial, car l’histoire parle d’un vol de droits d’auteur, et ma chanson est devenue le fil conducteur (sourire).
JustMusic.fr : Le grand public t’a découvert dans The Voice en 2017, dans l’équipe de Zazie. Qu’est-ce que cette émission t’a apporté ?
Alexandre Sookia : Comme je ne suis pas vraiment un adepte de ce genre d’émission, je n’avais pas envie de le faire au départ (sourire). Après plusieurs refus, j’ai finalement accepté, car c’est vrai que ça offre une belle visibilité. J’ai passé trois étapes, et c’était une expérience incroyable ! Au niveau local, ça m’a vraiment permis de me faire davantage connaître.
JustMusic.fr : Quels conseils as-tu retenus de Zazie, et quel message aimerais-tu transmettre aux futurs talents ?
Alexandre Sookia : Je l’ai rencontrée lors du tournage, mais on passait en réalité plus de temps avec les autres coachs qu’on ne voit pas forcément à la télévision. J’ai notamment partagé des moments avec Nathalie Dupuis. Zazie m’a conseillé de garder ma simplicité et mon authenticité, car selon elle, c’est ce qui rendait ma musique belle (sourire).
C’est aussi ce que je dirais aux futurs talents : restez vous-mêmes. Et j’ajouterais qu’il faut toujours chercher à donner du plaisir aux gens. C’est comme ça que je vois la musique (sourire).
JustMusic.fr : Après avoir sorti tes premiers titres en anglais, tu viens de dévoiler « Porte bagage ». Pourquoi chantes-tu désormais en français ?
Alexandre Sookia : J’ai toujours eu envie d’écrire en français, mais je vais dire un truc un peu bateau : c’est plus facile en anglais. Écrire en français, c’est vraiment une mise à nu. Il faut faire attention à chaque mot, c’est une autre gymnastique. En anglais, j’arrive à utiliser ma voix rauque, alors qu’en français, je ne maîtrise pas encore totalement cette nuance.
Mais j’ai eu un petit déclic il y a un an et demi, alors je me suis lancé. J’ai une dizaine de chansons en français que je vais dévoiler petit à petit (sourire).
JustMusic.fr : En effet, tu as décidé de dévoiler un titre par mois. À quoi peut-on s’attendre pour les prochains morceaux, et jusqu’où comptes-tu aller ?
Alexandre Sookia : Le premier, « Romantique », est sorti en novembre 2024. C’était un test, pour voir comment le public allait réagir à mon passage de l’anglais au français. J’ai eu de très bons retours, et en mars, j’ai décidé d’en sortir un chaque mois. J’ai déjà de quoi tenir jusqu’en novembre, car je n’arrête jamais d’écrire. Ce sont des titres dans un univers pop/folk.
C’est un défi personnel que je me suis lancé, et pour le mener à bien, j’ai fait appel à un attaché de presse pour m’accompagner.
JustMusic.fr : Vas-tu faire des concerts ?
Alexandre Sookia : Comme je sors un single par mois, je dois aussi penser à la pochette et au clip pour chacun — ça me prend beaucoup de temps. Donc pour l’instant, il n’y a pas de concerts prévus. Mais cet été, j’ai bien l’intention de faire quelques scènes, notamment près de chez moi, en Bretagne.
JustMusic.fr : Tes influences sont Damon Albarn, Angus & Julia Stone ou encore Alt-J. Y a-t-il aussi des artistes français qui t’inspirent ?
Alexandre Sookia : J’aime beaucoup l’écriture d’Hervé, ainsi que sa personnalité. Un jour, je suis tombé sur un live de Benjamin Biolay, et j’ai trouvé qu’il utilisait sa voix un peu à l’anglaise — ça m’a vraiment parlé. Et je suis un grand fan de Bertrand Belin. J’ai pris une énorme claque en le voyant sur scène.
Côté artistes féminines, je dirais Marie-Flore, pour sa voix et sa manière d’écrire.
JustMusic.fr : Que pourrais-tu ajouter pour donner envie au public de découvrir ton univers ?
Alexandre Sookia : Mes textes sont simples et mélancoliques. Ma voix l’est aussi, mais pas ma personnalité (sourire). Même quand je chante des choses joyeuses, il y a toujours une touche de mélancolie.
Si les gens aiment fermer les yeux, se poser, se déconnecter un moment, alors ma musique est faite pour eux. Je pense qu’elle peut faire du bien (sourire).
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