Révélée dans « Starmania » puis remarquée dans « The Voice », Maag ouvre un nouveau chapitre avec son single « Éternellement » et un premier album attendu en janvier. Entre confidences, résilience et chansons intimes, l’artiste se raconte sans filtre et revient avec nous sur son parcours, ses inspirations et ses projets à venir.
JustMusic.fr : Pour commencer, peux-tu me raconter ton parcours ? Pourquoi la musique ?
Maag : Je n’ai pas vraiment le souvenir d’avoir cherché à faire de la musique, c’est plutôt elle qui est venue à moi quand j’étais petite (sourire). Mon premier souvenir de chant, c’est à 4 h du matin chez ma grand-mère, quand j’avais environ 4 ans. Je lui demandais de me chanter des chansons car elle chantait très bien, et c’est elle qui m’a initiée au chant. On regardait aussi les émissions de Jean-Pierre Foucault, « L’école des fans » de Jacques Martin, et je rêvais d’être à la place de ces enfants (sourire). Je pense que c’est ça, mon premier souvenir musical.
JustMusic.fr : À partir de 2017, tu enchaînes les rôles dans plusieurs comédies musicales : « Émilie Jolie », « Bernadette de Lourdes », « Welcome to Woodstock »… Comment ces expériences ont-elles façonné ton identité artistique ?
Maag : L’avantage des comédies musicales, c’est que ça réunit le théâtre et le chant. Je pense que j’avais déjà mon identité artistique, car on est choisi pour des rôles plutôt en fonction de cela. Notre identité ne se forge pas forcément avec les rôles qu’on nous attribue, mais plutôt l’inverse. Mon identité artistique s’est façonnée au fur et à mesure, avec les découvertes musicales que je faisais et ce que j’aimais en musique. J’ai par exemple fait du gospel car je suis très éclectique. J’aime piocher un peu partout, voir ce qui me correspond et ce qui me plaît. Je pense que mes influences se sont construites comme ça.
JustMusic.fr : C’est dans « Welcome to Woodstock » que Luc Plamondon te repère. Comment as-tu vécu ce moment-là et ce regard posé sur ton travail ?
Maag : Ça ne s’est pas concrétisé tout de suite, car j’ai osé l’aborder à la fin du spectacle. Je savais qu’il était dans la salle et je suis allée le voir lors du cocktail. Il m’a dit que ma prestation lui avait plu, et comme j’ai toujours été admirative de son travail, ce compliment avait illuminé ma soirée (rires). Il a ajouté qu’on travaillerait ensemble, et je pensais qu’il avait dit ça pour me faire plaisir… Mais un de ses assistants m’a appelée deux ans plus tard pour auditionner pour « Starmania ». C’est là que je me suis dit qu’il s’était souvenu de moi, et j’ai trouvé ça incroyable !
JustMusic.fr : Entre 2022 et 2024, tu incarnes Stella Spotlight dans « Starmania » et tu remportes le trophée de l’interprète féminine. Qu’est-ce que ce rôle a changé pour toi ?
Maag : C’est un rêve de gamine qui s’est concrétisé car je rêvais de faire une comédie musicale. Ce rôle dans « Starmania », j’en avais aussi rêvé, mais pour moi il était inaccessible… Lorsqu’il s’est concrétisé, c’était incroyable ! J’ai dit un jour — et je le pense toujours — que je suis arrivée avec « Starmania » là où je voulais être, et que tout ce qu’il y aura derrière sera du bonus. Pour l’instant, c’est la plus belle expérience de spectacle que j’ai eue dans ma vie. C’est un cadeau, car tout le monde n’a pas cette chance dans une carrière.
JustMusic.fr : Quel est ton souvenir le plus fort de cette aventure ?
Maag : L’aventure humaine, les rencontres… Travailler avec Thomas Jolly, les équipes créatives et artistiques, c’était merveilleux. Nous avons gardé des liens très forts avec certains.
Je me souviendrai toujours de la première à Nice et de la dernière à Marseille. Le public a toujours été incroyable, et c’était beau de voir leurs pancartes avec leurs messages de remerciements entourés de cœurs.
JustMusic.fr : En 2025, tu participes à « The Voice » dans l’équipe de Zaz. Qu’est-ce qui t’a poussée à relever ce défi après toutes tes expériences scéniques ?
Maag : C’était l’envie de gagner en visibilité, parce que « Starmania » c’était énorme, mais finalement les gens ne savaient pas trop qui on était. La star, c’était le spectacle, pas les artistes. C’était une volonté de la production de mettre en avant l’œuvre et non les interprètes. Pour continuer une carrière solo après une comédie musicale, il faut de la visibilité. J’ai participé à « The Voice » pour rencontrer un nouveau public, qu’il puisse me connaître et découvrir mon univers.
JustMusic.fr : Qu’as-tu appris auprès de Zaz durant l’aventure ?
Maag : J’ai appris à avoir peut-être un peu plus confiance en moi. Même si c’est fragile, car dès qu’on fait quelque chose de nouveau, on a besoin de validation. Je viens de sortir un single et j’attends à nouveau d’être validée par le public et la profession. Zaz m’a apporté de la confiance, et l’idée que j’avais ma place dans le paysage musical français… J’essaie maintenant de m’en convaincre (rires).
JustMusic.fr : Ton nouveau single « Éternellement » marque une nouvelle étape. Qu’est-ce qui t’a inspiré cette ballade si intime ?
Maag : C’est l’histoire avec mon compagnon, notre rencontre, et le fait que tout cela se soit concrétisé avec la naissance de notre enfant cette année. Cette période a été très créative pour moi parce que j’avais beaucoup de choses à raconter. Quand une histoire d’amour fonctionne entre deux personnes, ça me fascine (sourire). Je le dis dans le refrain : on est des milliards, et pourtant deux personnes se rencontrent, ça marche, on ne sait pas trop pourquoi… mais ça fonctionne. Ça m’a toujours fascinée. J’ai mis longtemps à trouver la personne avec qui ça marchait, mais voilà (rires). J’aime raconter ces belles choses, car dans le monde actuel où tout n’est pas rose, ça fait du bien d’avoir sa petite dose de bonheur au quotidien.
JustMusic.fr : Tu parles beaucoup de sujets personnels dans tes chansons. Pourquoi cette envie ? Qu’est-ce que ça te fait de te livrer autant ?
Maag : J’ai cette envie en moi depuis longtemps… J’écrivais des choses assez intimes sans jamais oser les sortir. Le fait d’avoir un bébé a débloqué certaines choses et ça me fait du bien de les raconter. Je me suis rendu compte que plus je parlais de choses intimes, plus les gens se reconnaissaient. La première chanson intime que j’ai sortie sur les réseaux — elle sera sur l’album — parlait du décès de ma maman. J’ai eu peur de la dévoiler car c’était très personnel, mais j’ai reçu énormément de messages de personnes qui s’y retrouvaient.
« Éternellement » raconte mon histoire, et des amis m’ont dit que c’était aussi la leur. J’ai l’impression que plus on touche à l’intime, plus c’est universel. Alors maintenant, j’ose.
JustMusic.fr : « Éternellement » annonce un premier album prochainement. Comment décrirais-tu sa couleur générale ?
Maag : C’est un projet intime, avec pas mal de guitares car j’ai confié la direction musicale à mon guitariste, Steven Ridley. À la base il y avait beaucoup de piano/voix, et il m’a proposé une direction à laquelle je n’avais pas pensé. On retrouve aussi des choses plus arrangées, de l’intimité, des chansons à texte… C’est exactement ce dont j’avais envie pour ce premier album.
JustMusic.fr : Tu as récemment fait deux concerts à Paris, au « Solo » et aux « Étoiles ». Quels souvenirs en gardes-tu ?
Maag : Beaucoup d’émotions ! Notamment au « Solo » : au début ça devait être un co-plateau, mais finalement je me suis retrouvée seule avec mon guitariste. Le public était génial, il y avait une vraie connexion. Ça fait du bien de raconter ses propres histoires en chansons.
Aux « Étoiles », c’était moins intime et j’ai eu de gros soucis de son au niveau des retours. C’était compliqué, mais heureusement le public a apprécié.
Quand on est indépendant, c’est très difficile d’avoir confiance en soi. Je me suis pris des portes au niveau des labels. Ce n’est pas forcément un choix d’être indépendante, mais au final je fais ce que je veux (sourire).
Les réactions positives du public aident à reprendre confiance, et c’est pour ça qu’on fait ce métier. Pas pour signer un contrat, mais pour rencontrer le public. J’espère faire encore plus de scènes et que le public sera de plus en plus nombreux.
JustMusic.fr : Est-ce qu’il y a de nouvelles dates de prévues ?
Maag : Le 15 janvier au « Sunset Sunside » avec mes musiciens, et le 4 mars aux « Disquaires ». Ce sont deux dates à Paris, mais je suis en train de démarcher pour en avoir d’autres en province et pour des festivals cet été.
JustMusic.fr : L’année prochaine, tu vas participer à un gros projet : « 15 000 voix pour les légendes du rock ». Peux-tu m’en dire quelques mots ?
Maag : Humainement, ça va être très fort parce qu’on va se produire dans plusieurs villes avec 500 choristes amateurs. On sera 5 solistes, et je pense que ce sera un grand rendez-vous humain avec autant de monde sur scène. J’ai eu un petit aperçu avec la tournée de « The Voice », où on était avec 1 000 choristes. C’était très fort d’être portée par autant de voix. On commence en janvier et il y aura 30 dates à travers la France.
JustMusic.fr : Quels sont tes coups de cœur musicaux du moment ?
Maag : Depuis cet été, j’écoute le dernier album de Pierre Lapointe, « Treize chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé », le premier album d’Alex Montembault, et le nouveau single d’Adrien Fruit, mes deux amis de « Starmania ».
JustMusic.fr : Que peux-tu ajouter pour donner envie au public de découvrir ton univers ?
Maag : Si vous aimez les chansons à texte, qui parlent du quotidien, de la vie en général, et qui sont un petit peu — je crois — émouvantes. À chaque fois que je passe quelque part, les gens me disent qu’ils ont pleuré, qu’ils ont ri… N’hésitez pas à écouter mon album qui sortira en janvier (sourire) !
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