Shaga vient de sortir son nouvel EP « Rien à fêter » et nous vous le conseillons vivement !
JustMusic.fr : Tu es passionné de musique depuis ton plus jeune âge et tu as commencé dans le rock. Pourquoi as-tu arrêté ce style de musique lorsque tu t’es lancé en solo ?
Shaga : Le déclic est arrivé quand j’ai commencé à écrire en français, car avec mon groupe de rock je le faisais en anglais. Cela me permettait de rester assez générique dans mes propos. J’ai ensuite rencontré un rappeur qui est devenu un pote, et c’est lui qui m’a mis là-dedans. Comme il faisait ses couplets en français, je me suis lancé dans le rap et dans cette langue avec lui (sourire). Aujourd’hui j’ai accumulé plusieurs expériences dans différents univers, du coup je peux me permettre de jongler entre le rock, le rap ou encore la pop.
JustMusic.fr : Es-tu satisfait des retombées de tes précédents projets : « Eros » (2018) et « Kérosène » (2019) ?
Shaga : J’aime beaucoup « Eros » car il parle d’amour et c’est un thème que j’adore aborder (sourire). C’est l’amour qui nous fait vibrer dans la vie et en plus c’est ma première mixtape. Ce projet me rappelle une belle époque donc je l’aime beaucoup ! Pour « Kérosène », j’y suis moins attaché car je pense qu’on l’a fait rapidement sans réfléchir. J’y ai moins mis de mon âme et je pense que les gens l’ont vu. Je dirais que c’était un projet à la cool (sourire).
JustMusic.fr : « Rien à fêter » est disponible depuis le 30 juin dernier. C’est également une chanson de l’opus. Pourquoi dis-tu qu’il n’y a plus rien à fêter mais qu’il faut quand même faire la fête ?
Shaga : On vit dans un monde particulier et je trouve qu’on a tout ce qu’il faut, mais en même temps il y a un malaise général. On sait qu’en France on a tout, mais qu’ailleurs c’est le bordel et que c’est en train d’arriver chez nous… La Terre est en train de cramer, les hommes politiques sont des violeurs… Je n’ai cité que certains faits mais il y en a tellement ! C’est un monde un peu crade mais malgré ça on est là, on vit donc il faut s’amuser et honorer la vie !
JustMusic.fr : Peux-tu me présenter les deux featurings : « Pyromane » avec Kalika et « Goutte d’eau » avec Gringe ?
Shaga : Ce sont deux sons que j’aime beaucoup car ce sont deux personnes que j’apprécie énormément !
Avec Kalika nous avons inventé une histoire d’amour dans laquelle nous ne savons pas qui va souffrir en premier. Je trouve que souvent dans les relations il y a un déséquilibre, quelqu’un qui s’attache plus que l’autre. Je l’ai contactée parce que j’aimais beaucoup son univers. Nous nous sommes tout de suite super bien entendus et lorsque j’ai composé « Pyromane », c’était une évidence que ça se ferait avec elle et personne d’autre. Je lui ai envoyé le son et elle a tout de suite adoré. Elle a ensuite honoré ce feat. avec brio et son passage est celui que je préfère dans le titre.
Avec Gringe c’était également une évidence car nous avons à peu près les mêmes propos. Je me suis dit qu’il pouvait apporter son point de vue mais en mode la génération d’avant. Il a compris direct et il a bien pris le temps d’écrire son couplet. Je suis très content du résultat car il y a la vision du petit Shaga qui se pose des questions sur le monde, et de Gringe qui donne quelques réponses tout en continuant à se poser ces questions.
JustMusic.fr : Est-ce que tu as voulu dire que la vie d’un artiste est difficile dans « Rockstar pleure » ?
Shaga : Ouais…
JustMusic.fr : Du coup, comment imaginais-tu la vie d’artiste avant et qu’est-ce qui te rend fou maintenant ?
Shaga : J’aime bien cette question (sourire) ! Oui, j’explique que je me pose beaucoup de questions et que je me prends la tête. La première phrase est : J’ai des problèmes que je m’invente ». J’ai conscience que je me crée mes problèmes et que je peux trouver ma force de les effacer. Et pour la vie d’artiste, quand j’ai commencé j’ai cru que j’allais être au top après avoir fait 10 sons (sourire). Mais en vrai c’est un combat au jour le jour et ça prend du temps. J’ai compris que pour créer une carrière et de l’art de qualité, ça ne se fait pas aussi rapidement. Certains le peuvent, mais moi je dois prendre le temp de faire les choses. Ce sont des problèmes que je m’invente, mais ils sont quand même là et je n’arrive pas à bien dormir certaines nuits. Même si on m’envoie de la force tous les jours, ça reste niché et je ne peux pas encore en vivre. Ça va se faire petit à petit mais on va y arriver (sourire) !
JustMusic.fr : Qui est la « Queen de Paname » ?
Shaga : C’est une histoire que j’ai inventé en m’inspirant d’un ami et de certaines histoires que j’ai entendues. J’ai créé la personne en m’inspirant de faits réels (sourire). Je te rassure il n’y a pas de morts à la fin dans les faits dont je me suis inspiré (rires).
JustMusic.fr : Dans « Jaloux » tu dis que tu es chelou et que tu es jaloux car certaines filles te l’ont déjà mise à l’envers… Comment se passent tes histoires amoureuses généralement ?
Shaga : Je suis un passionné dans à peu près tout ce que je fais. J’ai eu peu de longues relations, mais celles que j’ai eues m’ont toujours beaucoup marquées. J’ai eu tendance à vraiment rentrer dans la relation au point de m’oublier car je mets la personne sur un piédestal. Forcément quand tu t’oublies tu fais des concessions et quand tu te réveilles, tu as cette espèce d’incompréhension qui vont créer des embrouilles… En ce moment j’essaie de ne pas trop m’attacher, mais bon on ne sait pas ce qui peut arriver demain. J’ai changé car dans le passé il y avait des relations à l’ancienne qui m’ont fait du mal… C’est ça que j’évoque dans « Jaloux ». Je l’ai été car la personne avec qui j’étais était très convoitée et j’avais un problème de confiance, qui fait que je n’étais pas à l’aise. C’est cool car ça m’a permis d’évoluer et quand tu écris les choses ça permet d’avancer positivement. Maintenant que c’est dit on essaie de passer à autre chose. J’ai l’impression que je n’ai plus ce problème, donc on verra avec le temps (sourire).
JustMusic.fr : Quels sont les messages que tu as voulu passer avec cet EP ?
Shaga : J’ai voulu parler de ma vie et être au plus proche de ce que je ressens. J’ai voulu donner une photographie de ce qu’un mec de mon âge peut penser : A quoi je sers dans ce monde, est-ce que je vais réussir ma vie, est-ce que l’argent fait tout, est-ce que c’est bien de faire la fête tout le temps, si je ne dois pas me mettre des limites parfois… Il y a aussi des sons plus cools. Je me suis posé plein de questions sur mes titres…
JustMusic.fr : As-tu trouvé des réponses ?
Shaga : Ça m’a fait prendre conscience des choses que j’ai évoquées… J’ai trouvé quelques réponses comme par exemple avec « Goutte d’eau ». Je pense que c’est le fait de recevoir des messages et de la force, c’est ça qui constitue des réponses.
JustMusic.fr : Maintenant que l’EP est sorti vas-tu le défendre sur scène ?
Shaga : Je vais faire « Rock en Seine » le dimanche 28 août, « L’Everestival » le 10 septembre et normalement une salle parisienne à la rentrée ! D’autres dates arrivent mais ce sont les principales que j’ai retenues (sourire).
JustMusic.fr : Pour conclure, que peux-tu nous conseiller d’écouter pour passer un bel été ?
Shaga : Évidemment, il faut écouter mon projet (sourire). Et sinon, Saint Jhn est un artiste qui m’inspire, « Encore » de Liv Del Estal et « Bodmon » de Ramriddlz.