Kyo sortira son nouvel album « La part des lions » le 26 novembre et une fois de plus ils (Ben et Nico) ont répondu à nos questions lors d’une journée de promotion chez « Sony Music France ».
JustMusic.fr : Vous êtes de retour avec votre nouvel et sixième album « La part des lions » qui sortira le 26 novembre. Pourquoi l’avoir appelé comme ça alors que c’est un titre instrumental ?
Ben (Kyo) : C’est l’intro de l’album et effectivement c’est un instrumental. Il a été fait après avoir choisi le titre de l’opus qui vient du fait que l’on raconte dans une partie du disque, l’histoire des trois personnages Margaux, Omar et Marlow. Ils ont la vingtaine, ils ont envie de dévorer le monde et de s’approprier leur part de bonheur dans ce monde. C’est parti de cet esprit et on a voulu décliner le thème de la fin du morceau « Stand up » qu’on retrouve aussi à la fin du titre « Mon immeuble ». C’est comme une parenthèse quand tu rentres dans l’histoire et ensuite que tu la refermes comme un petit voyage.
JustMusic.fr : Pourquoi avez-vous voulu raconter l’histoire de ces trois personnages ?
Ben (Kyo) : Lorsque nous avons terminé « Margaux, Omar et Marlow » on s’est dit qu’on arrivait à s’attacher à ses personnages en seulement 4 minutes et que c’était dommage de s’arrêter là. En écoutant les autres titres de l’album on a vu que ça leur correspondait aussi et qu’on pouvait raconter la suite de leur histoire à travers d’autres titres ainsi que d’autres clips.
Nico (Kyo) : Ça permet de prendre un peu plus de temps pour justement apprendre à les connaître, s’attacher à eux et construire leur histoire. Un clip c’est rapide et c’est dur de présenter trois personnages, alors qu’avec 4 chansons on a pu faire avancer l’histoire au bon rythme.
JustMusic.fr : Est-ce qu’ils existent ces personnages ?
Ben (Kyo) : Ils n’existent pas vraiment, je ne sais pas trop d’où ils viennent… Ça peut venir des séries ou des films qu’on regarde. C’est comme un auteur de roman, il pioche dans son entourage et il construit ses personnages inconsciemment. Les différents traits de caractère sont piochés par le cerveau un peu partout.
JustMusic.fr : Pouvez-vous me présenter votre nouveau single « Quand je serai jeune » ?
Ben (Kyo) : Ce n’est pas un single à proprement parler car il n’est pas destiné à passer en radio ou en TV. Il est dans la continuité de cette histoire au même titre que « Margaux, Omar et Marlow » qui servait à les présenter et à Internet. Le vrai single c’est « Mon époque » et le second sera « Stand up ». On a de la chance d’avoir un label très gentil qui nous a permis de clipper des titres qui n’étaient pas des singles. C’est quelque chose de rare et on a eu carte blanche pour développer l’univers de ces personnages pour cet album. C’était purement artistique et c’est un peu un luxe.
JustMusic.fr : Comment est né « Enfant de la patrie » un titre dans lequel vous évoquez les couleurs « Bleu, blanc, rouge » du drapeau français ?
Ben (Kyo) : Le titre a une histoire un peu particulière dans la mesure où c’est un instru de Florian qui sonnait un peu Red Hot Chili Peppers à la base. J’ai posé un texte dessus et je voyais quelque chose d’hypnotique et ensuite j’ai eu l’idée de parler des trois couleurs. C’était un exercice de style dans l’écriture car je me suis mis à rechercher tout ce qui était de ces couleurs. Dans le refrain il y a ce côté patriote un peu déçu car il y a deux aspects. On sent que le narrateur est patriote car à la fin il veut rapiécer les morceaux de ce drapeau, histoire de dire qu’on condamne ce pays même s’il y a des choses qui déconnent. Le titre a eu d’autres arrangements différents des premiers et il est né comme ça. On trouve que ça peut être un très bon titre live car on peut jouer avec le public qui pourra éventuellement scander les couleurs. Ça pourra être sympa (sourire).
JustMusic.fr : Comment avez-vous trouvé le terme « Touriste en hiver » pour exprimer la tristesse ?
Ben (Kyo) : C’est un texte qui est un peu poétique dans la mesure où il y en a certains comme « Stand up », « Quand je serai jeune » ou « Paris » qui ont des histoires précises et particulières. Le narrateur est un peu défaitiste, il pense que l’amour ne dure pas véritablement et il se voit comme un touriste dans la vie de l’autre. En hiver parce que… Je ne sais pas mais je vais essayer de le trouver sur le champ (sourire)…
Nico (Kyo) : Peut-être pour le côté hors-saison de certains endroits en hiver. Je l’ai ressenti comme ça… Quand on est dans un endroit où il n’y a plus la vie qu’il devrait y avoir.
Ben (Kyo) : Ça me convient tout à fait (sourire).
JustMusic.fr : Pourquoi avoir donné un point de vue féminin dans « Stand up » ?
Ben (Kyo) : C’est vrai que c’est particulier mais curieusement pour moi ça a été assez naturel. Mais si on m’avait dit qu’un jour je commencerais un morceau avec « Il me dit que je suis belle », j’aurais trouvé ça étrange (sourire). Finalement je me mets à la place de cette femme et j’ai l’impression que c’est plus pertinent et touchant de le faire à la première personne.
Nico (Kyo) : C’était compliqué de le mettre au masculin car tu voulais parler du ressenti des victimes. J’ai l’impression qu’il y a moins de victimes hommes que l’inverse.
Ben (Kyo) : Détrompe toi, même si je n’ai pas les statistiques… Je trouve ça surprenant de l’avoir fait à la première personne mais quand je le chante je n’ai pas l’impression d’avoir un décalage.
Nico (Kyo) : Quand on l’écoute c’est assez naturel.
JustMusic.fr : Pouvez-vous me présenter l’artiste qui chante avec vous sur « Comète » ?
Ben (Kyo) : C’est une chanteuse belge qui s’appelle Alice on the Roof. Flo et Jocelyn l’aimaient beaucoup et moi je ne la connaissais pas. Ils nous l’ont faite écouter en nous disant qu’elle correspondait à la personne qu’il fallait pour ce titre. « Comète » avait été écrit dans le but d’être un duo et ils avaient vu juste car quand elle a commencé à poser sa voix c’était vraiment ce qu’on recherchait. Elle a ressenti le morceau comme il fallait dès le départ.
Nico (Kyo) : Il y a beaucoup de sobriété dans sa façon de chanter et sa voix est très sensible. En plus elle est très sympa donc on a passé un bon moment.
JustMusic.fr : « Mon immeuble » parle de la solitude de quelqu’un qui pense à ses voisins. Dans quel état d’esprit étiez-vous lors de l’écriture du texte ?
Ben (Kyo) : C’est un texte qui m’a fait marrer car c’est une petite compilation de toutes les petites histoires que j’ai eu en tant que Parisien dans les immeubles avec le voisinage. Un pote de Flo qui a écouté le morceau lorsque c’était encore une maquette nous a dit que c’était des choses qu’il avait vécues. Ce sont des histoires universelles quand tu vis dans un immeuble avec plein de voisins. C’était rigolo de faire un texte sur ça, de les énumérer et d’en faire une chanson. On avait jamais fait ça auparavant (sourire).
JustMusic.fr : Après tous vos tubes, où trouvez-vous encore toutes ces inspirations pour écrire de nouvelles chansons ?
Ben (Kyo) : C’est chaud franchement (sourire) ! On commence déjà à penser à la suite et je m’aperçois que je suis déjà à sec car je me suis bien vidé sur ce disque. J’ai l’impression qu’on progresse et que je me rapproche de là où j’ai envie d’aller en termes d’angle, de singularité et de champ lexical. C’est aussi très important de trouver une façon à soi de raconter des histoires, au même titre que la musique tu as envie d’avoir ta propre patte et je trouve que je commence à l’avoir. Pour l’instant je n’ai plus rien à raconter donc il faut que je me ressource, que je vive des choses… J’ai mis beaucoup dans ce disque là…
Nico (Kyo) : J’ai l’impression que notre carburant vient des choses qu’on entend ou que l’on vit … On emmagasine des émotions et ensuite on a envie de les ressortir en écrivant.
JustMusic.fr : Pouvez-vous me donner trois mots pour qualifier ce nouvel album ?
Nico (Kyo) : Je n’aime pas ce mot mais je dirais « Frais » car il raconte bien une partie de ce qu’on a voulu faire pour cet album.
Ben (Kyo) : « Spontané » et « Brut » car il a été enregistré naturellement sans ajouter des couches d’arrangements.
Nico (Kyo) : On a laissé quelques petites failles et bizarrement c’est ça qu’on aime à la fin. Avant on soignait beaucoup nos enregistrements mais sur celui-là on a laissé des choses imparfaites.
Ben (Kyo) : C’est comme physiquement chez toi, ce sont tes défauts qui font qu’on te trouve beau (rires).
Nico (Kyo) : Effectivement c’est la même chose (rires) !
JustMusic.fr : Vous allez repartir en tournée en 2022 et vous allez vous produire au Trianon de Paris le 19 mars. Que nous préparez-vous pour ce retour sur scène ?
Ben (Kyo) : Je vais soumettre à mes camarades une setlist que j’ai faite pour voir si je n’ai pas oublié des titres qu’ils ont envie de jouer. Ça commence à prendre forme… Pour le show en lui-même on a quelques idées mais on commence juste à s’y intéresser. Le seul objectif est de faire quelque chose de différent de ce qu’on a déjà fait. On sait que certains fans sont venus nous voir à toutes nos tournées et pour eux – mais aussi pour nous – il faut qu’on offre un spectacle différent.
JustMusic.fr : Pour vos fans de la première heure avez-vous une exclusivité à me dire qu’ils ne savent pas ?
Nico (Kyo) : Tous les scoops sont sortis…
Ben (Kyo) : J’ai l’impression qu’on dit tout et qu’on n’a pas trop gardé de secrets (rires). J’ai plutôt envie de faire une déclaration d’amour car on a cette chance inouïe de pouvoir continuer à faire de la musique après 20 ans de carrière. C’est complètement hallucinant et avec les années on s’est rendu compte qu’il y a plein d’artistes avec qui on a commencé qui ne sont plus là aujourd’hui. Ça peut aller très vite et c’est super fragile, donc le fait qu’il y ait un soutien sans faille de nos fans est une chance ! Sans vouloir dire des trucs bateaux, ce sont eux qui nous permettent de continuer à faire de la musique. Nous sommes vraiment reconnaissants, on essaie de tout faire pour l’entretenir et de ne pas les décevoir avec chaque album. Pour le moment nous avons reçu d’excellents retours des premiers extraits et c’est une belle relation qu’on a avec eux (sourire) !