INTERVIEW : Rencontre avec Anaïs Delva

Anaïs Delva sortira son nouvel album « Obsidienne » le 10 mai et il est vraiment réussi ! Nous l’avons rencontrée lors d’une journée de promotion pour tout vous dire sur cette artiste talentueuse et d’une honnêteté indéniable.

JustMusic.fr : Après tous tes projets, tu sors enfin ton propre album « Obsidienne » alors comment te sens-tu ?

Anaïs Delva : C’est un peu bizarre mais cool (sourire). C’est très différent car ça fait 10 ans que je joue des rôles et l’album qu’on a fait avec Disney était un disque de reprises. « Obsidienne » est très personnel et c’est un peu étrange de le livrer… Je suis un peu stressée mais c’est normal (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu m’expliquer le titre ?

Anaïs Delva : « Obsidienne » est une pierre et lorsque je cherchais un titre pour mon album je ne souhaitais pas l’appeler avec le titre d’une des chansons. La lithothérapie fait partie de ma vie donc je me suis dit que ce parallèle entre les pierres et cet album était cool. L’obsidienne est la pierre d’introspection et elle est puissante, ça correspondait avec mon disque. Je trouvais que c’était sympa d’appeler mon album avec un nom en rapport avec la lithothérapie qui est proche de moi et faire ce parallèle avec mes chansons.

JustMusic.fr : Tu as collaboré avec des artistes talentueux et reconnus comme Ben Mazué, Davide Esposito, Mathieu Mendes ou encore Ycare. Comment s’est porté le choix de ces personnes ?

Anaïs Delva : Ben Mazué travaille souvent avec Davide Esposito et Mathieu Mendes. C’était un vrai désir de collaborer avec lui car il a une manière d’écrire que j’adore ! J’ai adoré tous ses albums dont le dernier « La femme idéale » et c’était important de l’avoir sur le mien. J’ai rencontré Ycare lors d’un concert et le courant est passé rapidement et simplement. On retrouve aussi Barbara Pravi que j’ai rencontrée via le réalisateur Jules Jaconelli. Elle fait partie de la nouvelle scène que j’adore et elle a cette espèce de poésie féministe. C’était un album très personnel, donc je voulais des gens dont la plume me touchait et qui avaient l’habitude de parler d’émotions fortes. Ils savent parler de choses intimes sans souci et avec beaucoup de beauté !

JustMusic.fr : Comment as-tu travaillé avec eux ?

Anaïs Delva : Ils m’ont soumis des choses et ils ont écouté mes propositions. Les chansons parlent de moi, mais elles peuvent aussi parler au public et tout s’est fait intelligemment. Je suis très contente car tout s’est très bien déroulé entre nous.

JustMusic.fr : C’est vrai que c’est un album très personnel où tu te livres énormément. Tu parles d’avortement, de ta maman… Est-ce que c’était difficile de te livrer comme ça et pourquoi l’as-tu fait ?

Anaïs Delva : Oui, ce n’était pas évident et je l’ai fait car j’en avais besoin. Quand on a passé autant d’années à jouer des rôles – j’ai adoré le faire, c’était super enrichissant et je le fais encore – à un moment, il est possible de se paumer en chemin et c’est ce qu’il m’est arrivé… J’ai fait des choses qui ont bien fonctionné et je ne savais plus comment me positionner en tant que personne. C’était aussi l’âge qui a voulu ça car je suis passée plus du côté femme que de celui de jeune femme. J’ai toujours pris la musique de manière thérapeutique et j’avais besoin de sortir tout ça. « On me dit », je l’ai écrit car j’en avais besoin, et ce n’était pas forcément destiné à être sur l’album mais finalement, je me suis dit que si ça me faisait du bien, ça pouvait aussi être le cas pour d’autres femmes.

JustMusic.fr : Quand on écoute l’album, on peut aussi voir que tu es une personne fonceuse avec « Partons loin », que tu ne baisses pas les bras avec « Où es-tu » et que tu as aussi un côté « girl power » avec « On n’a qu’une vie ». Est-ce que tu souhaitais montrer que tu n’étais pas qu’une chanteuse pour enfants ?

Anaïs Delva : Je n’avais pas vocation de montrer quoi que ce soit et les thèmes n’étaient pas réfléchis. « On n’a qu’une vie », j’étais dans le train et ça faisait des semaines que j’étais saoulée par des choses que j’entendais. Ce métier est très particulier et dès qu’on commence à avoir un certain âge on a l’impression d’être une vieille chose alors qu’on est juste dans la fleur de l’âge, on est jugé en permanence et on le sait… C’est le jeu, mais parfois c’est un peu pesant surtout quand on est une femme car on est deux fois plus jugée. Il faut se faire entendre mais être gentille, faut être jolie, être une sainte-nitouche et ne pas déranger… On n’a jamais grâce aux yeux des gens et c’est ce que j’ai ressentis ces dernières années. Comme j’ai une personnalité un peu forte je sais que les gens pensent qu’on est chiants et qu’on dérange. J’ai accepté ça à un moment car c’était le métier, mais il y a un an j’en ai eu ras le bol ! Les paroles de cette chanson sont sorties comme ça et j’ai eu des retours de plusieurs femmes qui étaient dans le même cas. Je n’ai pas eu l’envie de casser une image, je voulais juste sortir tout ce que j’avais au fond de moi (sourire).

JustMusic.fr : Dans « Baby sitter, » tu t’adresses à l’enfant que tu étais. Est-ce que la petite Anaïs que tu étais est fière de la personne que tu es devenue ?

Anaïs Delva : Je pense qu’elle serait contente car beaucoup de rêves de cette petite fille ont été réalisées assez vite donc c’est cool. Je pense qu’elle est rassasiée niveau contentement (sourire).

JustMusic.fr : Et que dirait la petite Anaïs à la femme d’aujourd’hui ?

Anaïs Delva : Elle me dirait d’arrêter de me prendre la tête sur certaines choses. En grandissant on a tendance à trop se prendre la tête et surtout dans ce métier ainsi que dans la période dans laquelle nous vivons. On a toujours été jugé, mais avec les réseaux sociaux, c’est encore plus ! Elle me dirait que ce n’est pas grave et qu’il faut souffler (sourire).

JustMusic.fr : Pourquoi as-tu repris « Je dois m’en aller » de Niagara ?

Anaïs Delva : Quand j’étais gamine j’écoutais Sheryl Crow, Alanis Morissette, les Cranberries… Et en France, même si c’était dans les années 80, c’était la chanteuse de Niagara qui chantait comme ça. Je ne voulais pas reprendre une chanson en anglais alors j’ai choisi « Je dois m’en aller » car j’ai toujours adoré ce titre à plusieurs périodes de ma vie et pour des raisons différentes. Le texte est très adulte, très sensuel et on peut l’entendre de plein de manières différentes. J’ai vécu ce genre d’histoire dans ma vie personnelle et dans ma vie professionnelle, à un moment, ça devenait nocif et il fallait que je parte pour prendre un peu de recul. À force de ne plus savoir qui j’étais, j’allais suffoquer donc il fallait que je m’en aille. C’est hyper thérapeutique (rires).

JustMusic.fr : Tu seras en concert le 10 mai au Pont de l’Arche, est-ce qu’il y aura une date parisienne ?

Anaïs Delva : Pas pour le moment car je viens de commencer une nouvelle aventure « I love Piaf » au théâtre de la Tour Eiffel. Je vais terminer ces dates-là et ensuite prendre un peu de vacances (sourire).

JustMusic.fr : Justement, pourquoi as-tu accepté ce nouveau projet alors que ton album sortait ?

Anaïs Delva : J’avais besoin de remonter sur les planches car la dernière fois, c’était pour « Enooormes », il y a 1 an au théâtre Trévisse. Être sur scène est une bouffée d’oxygène pour moi car je ne fais que mon travail d’interprète, contrairement à l’album qui était plus personnel. Je voulais avoir une petite fenêtre pour souffler un peu (sourire). J’avais envie de le faire car j’adore Piaf et que je suis sur scène avec Jacques Pessis que j’adore ! C’est très enrichissant d’être avec une personne qui a autant de connaissances sur le monde de la musique.

JustMusic.fr : Tu participes au projet « I love Piaf », tu sors ton album « Obsidienne »… Est-ce qu’il y a d’autres choses qui vont arriver ?

Anaïs Delva : Je travaille toujours sur beaucoup de choses (sourire), et j’ai commencé à plonger sur un nouveau projet dont je parlerai bientôt. Je continue aussi à travailler en tant que comédienne sur des tournages et du doublage. Mon planning est chargé (rires).

JustMusic.fr : Est-ce qu’il y a encore des choses que tu n’as pas faites ?

Anaïs Delva : Je voudrais faire plus de cinéma car j’ai commencé à peine. J’aimerais bien approfondir ça mais chaque chose en son temps.

JustMusic.fr : Quels types de rôles aimerais-tu interpréter ?

Anaïs Delva : Des choses intéressantes car c’est vrai que les rôles pour les femmes sont compliqués… Que ce soit dans « Enooormes », « Dracula » ou « Salut les copains », j’ai toujours eu des rôles de caractère et c’est ça qui me plaît. J’aimerais interpréter des nanas fortes, intéressantes et complexes !

JustMusic.fr : J’ai lu sur le net que tu n’allais pas participer à « La reine des Neiges 2″… Info ou intox ?

Anaïs Delva : Je n’en ai pas encore parlé pour le moment car il faut savoir que le doublage se fera je pense vers septembre donc personne ne peut encore le dire. Les gens sont partis en freestyle car je n’ai pas fait une phrase dans « Ralph ». C’est n’importe quoi (rires) !

JustMusic.fr : Pour conclure, que peux-tu ajouter pour donner envie au public d’écouter ton album ?

Anaïs Delva : Je pense qu’ils passeront un moment plutôt cool car même si c’est personnel, j’ai tenu à ce que les gens puissent se retrouver à travers les chansons. Même si on me parle beaucoup de « On me dit » qui est un titre mélancolique, le reste de l’album est positif. Je voulais un disque frais et solaire, je pense qu’en l’écoutant les gens bougeront la tête et souriront (sourire).

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