Gabriel et Hadrien sont frères et ils forment le duo MAB. Ils sont très talentueux et nous les suivons depuis leurs débuts. Ils nous ont reçus dans leur studio afin de nous parler de leurs projets à venir.
JustMusic.fr : Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et me raconter votre parcours ?
Gabriel (MAB) : Je suis Gabriel, le chanteur mais aussi auteur/compositeur de MAB. Je joue du piano classique depuis mes 6 ans, ensuite nous avons eu plusieurs groupes de rock et je me suis tourné vers le chant vers l’adolescence. Après le bac, je ne voulais pas me jeter tout de suite dans la musique, du coup j’ai fait une double licence philosophie et science politique à la Sorbonne. Je voulais faire marcher mes méninges avant (sourire). J’ai terminé mon diplôme depuis fin mai et depuis je ne fais que de la musique donc c’est l’éclate totale (sourire).
Hadrien (MAB) : J’ai commencé la musique plus tard que mon frère, vers 11/12 ans en commençant avec la guitare et on a rapidement monté un groupe. Dès notre premier concert, j’ai su que c’était ça que je voulais faire. Après mon bac, j’ai fait une fac de droit mais c’était très rapide (sourire). En parallèle, j’étais à l’IMEP, une école de musique à Paris. J’y ai étudié pendant 4 ans et j’ai commencé à jouer avec d’autres artistes d’univers différents. Maintenant, je ne fais que MAB à plein temps !
Gabriel (MAB) : C’est marrant car on a souvent discuté du moment où on ne se consacrerait qu’à la musique et c’est enfin arrivé ! On a tout plaqué pour la musique !
JustMusic.fr : Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Gabriel (MAB) : C’est assez inexplicable parce que nos parents sont juristes et ils ne nous ont pas donné une culture musicale, vu qu’ils n’en n’écoutaient pas trop. Nous n’étions pas dans une famille de musicien, c’est juste que le piano a été un moyen d’expression qui m’est arrivé très rapidement. Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut exprimer qu’avec la musique et nous sommes aussi motivés par l’amour de la scène.
Hadrien (MAB) : Certains s’expriment avec la peinture ou la photo, nous c’était la musique !
JustMusic.fr : C’était une évidence de travailler tous les deux ?
Gabriel (MAB) : Le premier musicien qui était près de moi était mon frère. Lorsqu’on a commencé à bosser avec d’autres personnes, nous nous sommes aperçu qu’elles n’avaient pas la même éthique professionnelle que nous, la même implication… Tout un ensemble de choses. Aujourd’hui la seule personne avec qui je peux avoir ce degrés d’intensité dans la musique, c’est mon frère.
JustMusic.fr : Quels sont les artistes qui vous ont inspiré ?
Hadrien (MAB) : Quand on a commencé, le déclic s’est fait avec l’album « Appetite for destruction » des Guns N’Roses. Lorsqu’on a découvert ce disque, on n’a vraiment pas compris ce qu’il se passait (sourire). On était dans une phase très rock. Et à un moment, j’ai commencé à écouter du rap, le titre « What’s beef » de The Notorious Big ou encore « Shake that » d’Eminem. J’en ai parlé à Gabriel et à partir de ce moment-là, nos goûts sont devenus éclectiques. Notre socle commun est le rock et c’est ça qui fait que nous avons l’énergie qu’on a sur scène.
JustMusic.fr : Mais vous ne faites pas du rock, alors comment qualifieriez-vous votre univers musical ?
Hadrien (MAB) : Je dirais que c’est de la pop car on veut que ce soit chantant et entraînant. C’est aussi urbain car c’est moderne, mais sur scène c’est l’énergie d’un groupe de rock car c’est de là qu’on vient.
Gabriel (MAB) : C’est vrai qu’on souhaite que notre style soit accessible et intelligible dès la première écoute. Stromae est un artiste qu’on aime beaucoup et il a commencé à concasser les styles. Aujourd’hui, plusieurs artistes se jettent dans la brèche qu’il a ouverte. C’est notre cas et on veut progresser dans ce sens-là.
Hadrien (MAB) : Aujourd’hui, le style est un vaste sujet et je pense que les gens qui sortent de nos concerts n’arriveraient pas à définir en un style ce que l’on fait.
Gabriel (MAB) : Finalement, le nom précis donné à un style n’est pas le plus important. Quand il y aura plus d’artistes et de courants, on pourra mettre des noms dessus. Nous voulons faire de la musique avant de la labelliser (sourire).
JustMusic.fr : Vous aviez sorti plusieurs singles mais on ne trouve plus que le nouveau « L’instant de grâce ». Pourquoi ?
Hadrien (MAB) : Lorsqu’on a commencé à se consacrer entièrement au groupe l’été dernier, nous avons composé 10 titres dans notre studio. C’était la première fois qu’on s’enfermaient comme ça pour créer. Du coup, on a vu plus clair dans la direction qu’on souhaitait suivre. On a donc décidé de ne pas garder nos premiers titres pour que le public puisse vraiment découvrir ce que nous sommes.
Gabriel (MAB) : On a toujours rêvé de ce moment donc c’était pour nous une manière de tourner la page. Jusqu’à présent, on avait pas mal exploré les univers dans nos différents projets et on voulait dire qu’on savait ce qu’on voulait maintenant qu’on était prêt.
JustMusic.fr : Pouvez-vous donc me présenter votre nouveau single « L’instant de grâce » ?
Gabriel (MAB) : Ce titre donne un bel aperçu de l’esthétique dont on parle et vers laquelle on tend. Au niveau du texte, ça parle de ces moments magiques quand ce que tu veux être et de ce que tu es se confondent. Tu as toujours voulu être la personne que tu es tout d’un coup et c’est juste incroyable ! Pour aller plus loin dans le texte, comme je suis quelqu’un de perfectionniste, ces moments sont assez rares et l’idée que je me fais de ce que je pourrais être est assez élevée. Du coup, c’est d’autant plus douloureux le reste du temps quand je ne suis pas cet être extraordinaire que je veux devenir. C’est assez introspectif et néoromantique pour utiliser un terme littéraire (sourire).
Hadrien (MAB) : Cet instant de grâce est rare et c’est la quête de tout le monde. Quand on fait de la musique, c’est ça que l’on cherche car quand on est sur scène, il y a un moment de lâché prise incroyable.
Gabriel (MAB) : C’est vrai qu’en tant que musiciens, nous voulons communiquer notre plaisir d’être sur scène au public qui vient nous voir. Quand j’ai réussi à exporter mon bien-être, que je vois des sourires et des bras en l’air, je suis très fier (sourire).
Hadrien (MAB) : On adore aussi le vivre quand on va voir des concerts et qu’on est dans le public.
Gabriel (MAB) : Pour ce titre, c’est la musique qui a donné naissance au texte. On s’est posé, on a écouté le son et le thème s’est imposé à nous.
Justmusic.fr : Vous faites aussi beaucoup de concert. Comment vous êtes sur scène ?
Hadrien (MAB) : On a changé notre configuration scénique et c’était très compliqué de se reconvertir avec des séquences, car comme nous venons du rock nous étions habitué à jouer avec de vrais personnes. On a réussi à trouver un équilibre, je m’occupe d’envoyer les séquences et de jouer de la guitare, du synthé ainsi que de la batterie électronique. Quand à Gabriel, il chante et joue du synthé. On revisite tous nos morceaux car en live, on fait toujours en sorte que ce soit différent des versions du disque. On nous dit souvent qu’on a beaucoup d’énergie donc notre travail est d’essayer de canaliser tout ça (sourire).
JustMusic.fr : Que nous préparez-vous pour le 16 mai au FGO Barbara ?
Gabriel (MAB) : On accorde beaucoup d’importance à cette date car ce sera la concrétisation de tout notre travail. Ce sera l’occasion de présenter tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, ainsi que les titres de notre EP qui sortira cet automne. Il y a un certain enjeu et nous sommes impatients d’y être !
JustMusic.fr : Comment sera cet EP et préparez-vous un album ?
Hadrien (MAB) : Il y aura 6 titres et on est en train de choisir les chansons. Nous ne sommes pas encore prêts à sortir un album pour le moment.
Gabriel (MAB) : Nous voulons que le jour où nous sortirons notre album, il y ait une vraie narration entre toutes les chansons. Pour l’EP, nous avons travaillé morceau par morceau.
Hadrien (MAB) : Quand tu écoutes un album des Pink Floyd, c’est un tout…
Gabriel (MAB) : C’est une oeuvre qui s’appréhende dans sa globalité. C’est ça qui définit un album pour nous…
Hadrien (MAB) : Un premier album est une partie de la vie d’un artiste et il est toujours important. On est fans d’artistes qui ont sorti un premier album tellement incroyable que le deuxième a toujours été décevant (sourire). Si on arrive à faire un premier opus énorme alors on sera très heureux. On ne veut pas avoir la pression et on va y arriver tranquillement.
Gabriel (MAB) : En attenant notre album et l’EP, notre nouveau single « Atlas » sortira le 24 avril (sourire).
JustMusic.fr : Vous êtes des artistes indépendants alors comment voyez-vous la suite des choses pour vous ?
Hadrien (MAB) : On a réussi à constituer une petite équipe autour de nous, on travaille avec « Colligence Records » en management et tout se passe super bien. Ils nous ont permis de passer plus de temps sur l’artistique et ils se sont occupés du reste. Notre projet va se développer sur scène et on va commencer à travailler avec des tourneurs. Je suis toujours convaincu par un artiste lorsque je le vois sur scène, donc on espère que le public sera également séduit après nous avoir vu en concert.
Gabriel (MAB) : Nous sommes des artistes indépendants mais ça ne veut pas dire qu’on refuse d’être signé en major. On voulait tout d’abord trouver un manager, avoir une bonne équipe autour de nous pour construire quelque chose de solide en terme d’accompagnement.
Hadrien (MAB) : Trouver un bon manager est quelque chose de très difficile pour des artistes. Nous en avons eu 7, donc on en connaît un rayon dessus (rires).
JustMusic.fr : Que pouvez-vous ajouter pour donner envie au public de vous découvrir ?
Gabriel (MAB) : Hadrien fait de très bonnes blagues (rires) !
Hadrien (MAB) : On fait partie de plein d’artistes qu’il faut découvrir ! Si on s’investit comme on le fait, c’est qu’on pense qu’on a notre place et qu’on a des choses à dire. Je dirais que ce qu’on fait, ils ne l’auront pas vu ailleurs.
Gabriel (MAB) : On travaille énormément et on fait en sorte que lorsque les personnes nous écoutent, elles ne perdent pas leur temps. Beaucoup de gens monopolisent l’attention pour rien, nous on réfléchit pour essayer de leur apporter quelque chose car c’est fondamental.