INTERVIEW : Rencontre avec Tarik

Tarik est un artiste qu’il faut suivre car il est très talentueux ! N’hésitez pas à découvrir son premier album « Ça pourrait être pire ».

JustMusic.fr : Tu as été révélé dans la dixième saison de « The Voice ». Que faisais-tu avant ? Quel est ton parcours ?

Tarik : Avant « The Voice » je faisais très peu de musique car j’étais étudiant en STAPS. Je faisais du sport et du volley. Ensuite quand j’ai participé à l’émission j’étais en première année de kiné. Deux ans avant j’ai commencé à faire un peu de scène pour interpréter mes textes devant des gens.

JustMusic.fr : Tu es sportif donc d’où t’es venu cette envie de faire de la musique ?

Tarik : J’en écoute depuis petit comme tout le monde. Mais c’est en allant à une coupe de France de volley avec mes camarades, qu’on m’a proposé de faire un freestyle improvisé. J’ai commencé à écrire et je me suis rendu compte que j’adorais ça (sourire) !

JustMusic.fr : Après l’émission tu as signé chez « Universal ». Est-ce que tu t’y attendais ?

Tarik : Pas du tout (sourire) ! Déjà quand j’ai participé à l’émission, je ne pensais pas que les fauteuils se retourneraient et à aller aussi loin. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire après « The Voice », excepté retourner à mes études de kiné (sourire).

JustMusic.fr : Ton premier album « Ça pourrait être pire » sortira le 16 septembre. Tu as dévoilé le single du même titre il y a quelques semaines. Pourquoi as-tu appelé l’opus comme ça ?

Tarik : Je trouve que c’est la cohérence et la morale des histoires que je raconte. « Ça pourrait être pire » est une phrase que je répète assez souvent depuis toujours, car j’ai eu une enfance un peu privilégiée. J’ai une famille qui a toujours été présente pour moi, nous avons eu la chance de faire le tour du monde et par rapport à mes camarades j’ai toujours été favorisé. J’ai donc ce sentiment de ne pas devoir me plaindre, donc dès qu’il m’arrive un petit malheur je me dis que ça pourrait être pire (sourire). En grandissant j’ai mieux compris la misère des autres et en quoi j’ai été autant favorisé avant. Il y a aussi le fait qu’en ce disant que ça pourrait être pire, on se dit que sa vie n’est pas si mal donc de se pencher sur les autres pour prôner l’empathie.

JustMusic.fr : Comment s’est passé le tournage du clip ?

Tarik : Il fallait avoir de l’endurance (sourire) ! Ce n’était pas le tournage le plus compliqué, mais on a voulu intégrer un plan d’une minute trente sans coupure donc on a dû recommencer pas mal de fois. Ça a duré toute une journée et l’équipe était formidable ! Je ne les remercierai jamais assez pour ce tournage qui a été magnifique !

JustMusic.fr : Tu as continué tes études de kiné tout en enregistrant ton album. Comment as-tu gérer tout ça ?

Tarik : C’était compliqué et j’avais des cernes de malade (rires). J’ai de la chance d’être bien entouré ! Mon équipe dans la musique a tout fait pour que je sois dans les meilleures conditions. Et mes camarades sont merveilleux, car ils ont fait en sorte que je puisse rattraper tous les cours. C’est surtout grâce à eux si j’ai réussi à mener ces deux « batailles » ! J’ai un entourage hyper bienveillant et qui me donne la force. Après c’est une passion et quand on est passionné on a toujours envie d’aller au bout. Ça a été le cas pour mes études et la musique (sourire).

JustMusic.fr : Tu évoques des sujets forts comme les violences conjugales, les addictions, la guerre… Comment as-tu choisi les thèmes des chansons ? Est-ce qu’il y a du vécu ?

Tarik : Il y a certaines choses que je n’ai pas vécues directement, ou que j’ai poussé très loin dans la chanson. J’aime me mettre à la place d’une personne pour essayer de comprendre ce qu’elle ressent. Les thèmes sont plus venus à moi et ce sont des choses dont j’ai eu envie de parler. Quand j’évoque des enfants dans les pays en guerre, ça me vient assez naturellement rien qu’en lisant l’actualité.

JustMusic.fr : « Maintenant » est une chanson qui donne envie d’y aller et de faire les choses sans attendre. Est-ce que c’est ta devise dans la vie ?

Tarik : Oui, même si j’ai tendance à beaucoup remettre au lendemain (rires). J’ai aussi un petit symptôme de l’imposteur qui fait que je me pose beaucoup de questions avant d’atteindre un objectif. Par exemple à « The Voice » je ne me sentais pas du tout légitime (sourire) ! Je slame donc je me sentais différent et pas à ma place face aux chanteurs. Mais à un moment donné il ne faut plus se poser des questions et y aller ! Cette chanson est la réponse à tout ça.

JustMusic.fr : Tu évoques les questions qui peuvent parfois en cacher d’autres dans « En voilà une question ». Est-ce qu’il y a une question que tu aimerais qu’on te pose, mais que ça n’est jamais encore arrivé ?

Tarik : C’est une très bonne question ! Je ne crois pas… Peut-être de savoir si je suis vraiment épanoui dans la vie en général. Ça me ferait plaisir qu’on me pose cette question,car cela montrerait que la personne veut vraiment savoir si je vais bien (sourire).

JustMusic.fr : Alors est-ce que ça va ?

Tarik : Oui, très bien (sourire) !

JustMusic.fr : On retrouve « Le déserteur » de Boris Vian que tu avais interprété dans « The Voice ». Qui t’as fait découvrir cette chanson et pourquoi y tiens-tu ?

Tarik : Je n’ai pas le souvenir de l’avoir écouté au collège, car je sais que c’est le cas des gens de ma génération, mais aussi des plus jeunes. Je suis très fan de Serge Reggiani et il a également repris ce titre. C’est sa version que j’ai connu à la base et en me renseignant, j’ai découvert celle de Boris Vian. J’ai tout de suite adoré ce titre et il m’accompagne depuis tout petit. Dans « The Voice » quand je suis sorti de l’émission, c’était une aubaine car je n’avais plus d’idées (rires). Quand j’ai été rappelé pour revenir, je me suis dit que j’allais montrer une facette de moi que je n’avais pas encore évoquée. « Le déserteur » est venu très naturellement et c’était aussi un pari de le convertir en rap/slam.

JustMusic.fr : Comment est né ton duo avec Mentissa pour le titre « Ils rêvent » ?

Tarik : Je l’ai écrit dans le train pour aller dans le Sud de la France pour un concert et elle était présente. J’avais l’instru qui a été composé par un des répétiteurs de « The Voice » et j’ai commencé à écrire le texte dans le train, où Menti était assise à la diagonale (sourire). Je me suis dit qu’après l’avoir terminé, je pourrais le lui proposer. Deux mois plus tard, je l’ai invitée en studio pour lui faire écouter le titre et elle l’a adoré. Ça s’est fait naturellement car elle est comme une sœur pour moi. Je suis content d’avoir pu faire ce featuring avec elle (sourire). C’est un honneur pour moi de l’avoir dans mon album !

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter les deux autres featurings : « Comment lui dire » et « Le soleil se lève » ?

Tarik : « Le soleil se lève » est un feat avec l’artiste Angie Robba que j’ai connue grâce à mon manager. J’adore son univers et je trouve que c’est une artiste qui propose
quelque chose d’unique ! Nous avons écrit cette chanson à Lyon, d’où elle vient. On a fait ça il y a un petit moment et je suis content qu’elle soit sur l’album.
Dans « Comment lui dire » on retrouve une chanteuse très talentueuse qui s’appelle Marina. Ce n’est pas un featuring à proprement parler car elle n’a pas de projet, elle a juste posé sa voix car j’avais besoin d’une voix féminine.

JustMusic.fr : On retrouve aussi une collaboration avec Esther Abrami, une violoniste…

Tarik : J’en suis trop fier ! C’est une violoniste française qui a étudié la musique en Angleterre. Elle a déjà joué au Royal Albert Hall et elle est incroyable ! Nous nous sommes suivis sur les réseaux sociaux pendant « The Voice ». Je lui avais envoyé un message pour la féliciter et elle m’a répondu en me disant que si j’avais besoin d’une violoniste, il ne fallait pas hésiter. Je n’ai donc pas hésité et je lui ai demandé de venir pour le titre « Si pur » qui était à la base un piano/voix (sourire). Elle nous a vraiment bluffés en studio et c’était un moment hors du temps !

JustMusic.fr : Pourquoi n’as-tu pas inclus « Mon chéri » et « Chauve souris » dans l’album ?

Tarik : J’estimais que c’était une première page et j’avais peur d’être redondant si je les mettais dans l’album. C’est un disque avec des couleurs mélancoliques et tristes. Je les avais déjà sortis en singles donc je souhaitais tourner la page.

JustMusic.fr : On te compare déjà à Grand Corps Malade et Bigflo & Oli. Une petite réaction ?

Tarik : C’est super (sourire) ! Ce sont des artistes que j’écoute et que j’adore depuis toujours ! Ils m’inspirent et ce sont des piliers dans leur domaine. Ça me touche beaucoup !

JustMusic.fr : Tu es encore jeune car tu n’as que 22 ans. Comment vois-tu la suite des choses : kiné ou artiste ?

Tarik : Une chose est sûre, je vais aller au bout de mes études. Je suis content car j’ai validé ma deuxième année donc il m’en reste encore deux (sourire). Une fois diplômé, j’espère que je pourrai faire de la musique au maximum et je la mettrai au premier plan. Il faut être réaliste car il faut gagner sa vie, donc si la musique ne me rémunère pas je sais que je pourrai être kiné. Je ferai aussi ce métier avec passion, car je n’ai pas fait ces études pour rien et elles me plaisent également. Je vais continuer les deux et on verra dans quelle proportion.

JustMusic.fr : Tu n’en parles pas beaucoup mais tu as aussi collaboré avec des détenus…

Tarik : Je n’en parle pas beaucoup car je le fais surtout parce que ça me tient à cœur. C’est Emmanuelle Duthu, la directrice d’un orchestre qui m’a contacté en décembre. C’est un projet qui mélange slam et musique classique, avec comme objectif d’aller en prison pour donner des cours de slam à des détenus pour qu’ils se produisent devant 2000 personnes au Palais Éphémère à Paris. Le défi me paraissait dingue car je n’avais jamais donner de cours de slam. Je ne me sentais pas légitime et je n’étais jamais allé en prison donc c’était impressionnant (sourire). C’était une expérience magique et les gars sont très touchants ! C’était très fluide et j’ai appris beaucoup de choses. Le jour J lorsqu’ils ont interprété leurs textes il y avait beaucoup d’émotion ! Je suis très fier d’y avoir participer et de leur avoir prouver qu’ils pouvaient le faire. J’espère surtout que cette expérience va leur apporter des choses et peut-être leur donner une nouvelle passion.

JustMusic.fr : L’album se termine avec « Monter sur scène » où tu parles de toi avec sincérité. Est-ce qu’il y a encore des choses que tu aimerais révéler au public ?

Tarik : C’est vrai que je dis beaucoup de choses dans ce morceau, je parle de mes parents et de cette envie de monter sur scène pour leur expliquer ce que j’ai sur le cœur. C’est génial d’écouter un album, mais être face aux gens sur une scène est plus fort ! Je crois que je me suis beaucoup révélé dans ce disque, même si on pourrait penser le contraire car je ne raconte pas forcément mes histoires. Mais je crois que c’est en racontant celles des autres qu’on se raconte également un peu. Je ne crois pas avoir d’autres choses à révéler, si ce n’est moi sur scène…

JustMusic.fr : Justement à quand une date parisienne ?

Tarik : Ce n’est pas encore sûr, mais il se pourrait que je me produise au Café de la Danse en octobre. J’avais chanté aux Trois Baudets en septembre dernier, et on va repartir de plus belle (sourire) !

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