INTERVIEW : Rencontre avec Pierre de Maere

Pierre de Maere est un artiste que l’on suit depuis ses débuts et son premier EP « Un jour, je » sera disponible le 21 janvier ! C’est un artiste incroyable et il n’a pas fini de faire parler de lui. Il a répondu à toutes nos questions avec une grande générosité.

JustMusic.fr : As-tu passé de bonnes fêtes ?

Pierre de Maere : C’était bien mais malheureusement j’étais confiné car cas contact à cause d’une amie qui est venue à la maison. Je suis resté avec mes parents, mon frère et ma soeur, et nous avons passé les fêtes à 5. J’aime bien être en famille et on s’entend tous très bien donc c’est très cool (sourire) ! Pour Noël nous sommes restés dans notre campagne en Belgique, puis nous sommes partis en Bretagne pour le réveillon – nous y allons souvent et j’adore, c’était assez calme car nous nous sommes arrêtés à 1h, mais c’était bien (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu me parler de ton parcours ?

Pierre de Maere : Je m’appelle Pierre de Maere et ça se prononce Mare, j’ai 20 ans et je suis né à Bruxelles en Belgique. J’ai commencé à m’intéresser à la musique vers mes 10/11 ans, car je me suis retrouvé avec un Ipod Touch dans les mains et il y avait l’application « GaragBand » qui permet à tout le monde de s’initier à la composition musicale très facilement. J’ai commencé sans me poser de questions et je prenais aussi des cours de batterie en parallèle en m’accompagnant au chant. Je suis devenu inconsciemment compositeur, auteur et interprète en chantant en anglais mais en yaourt (sourire). J’ai fait ça pendant plusieurs années et puis je ne sais comment, mais la photographie est entrée dans ma vie. De mes 14 à mes 18 ans, j’ai fait une pause dans la musique pour me consacrer entièrement à la photo et la mode a commencé à m’intéresser par la suite. Je suis tombé amoureux à mes 18 ans et j’ai trouvé qu’une chanson était plus séduisante qu’une photo de mode. J’ai donc écrit une chanson en anglais qui s’appelle « Judas » et comme j’ai reçu des messages me disant que mon anglais n’était pas terrible, je me suis mis à écrire en français (sourire). La première chanson que j’ai faite en français est donc « Potins absurdes » et suite à sa sortie, je me suis fait repérer par Théo mon directeur artistique actuel chez « Wagram ». Mon manager Nicolas s’est aussi intéressé à moi à ce moment, puis tout est allé très vite et j’ai été signé en octobre 2020 dans cette belle maison de disques.

JustMusic.fr : Ton premier EP sortira le 21 janvier et tu as travaillé avec ton frère Xavier de Maere et Valentin Marceau.

Pierre de Maere : J’ai vraiment de la chance car mon label « Cinq7 » me laisse une totale liberté et je fais ce que je veux avec mon frère et d’autres personnes. Pour « Judas » et « Potins absurdes » j’étais un artiste indépendant et aujourd’hui avec ma maison de disques rien n’a changé. Tout commence dans ma chambre où j’écris seul au piano, ensuite je produis une maquette et je vais voir mon frère. Il a une formation d’ingénieur du son et nous avons toujours travaillé tous les deux. Pour que la production soit plus professionnelle nous avons fait appel à un producteur – Valentin Marceau – qui nous a aidé sur quelques titres de l’EP.

JustMusic.fr : L’EP s’appelle « Un jour, je »… Pourquoi et quelle est la suite ?

Pierre de Maere : L’idée est que la suite soit infinie et multiple (sourire). Je voulais que les gens puissent imaginer ce qu’ils veulent. Il y a une référence au titre « Un jour je marierai un ange », à la phrase « Un jour je serai une super star » que je dis dans « Menteur », ça peut aussi être « Un jour je serai heureux »… Il y a beaucoup de projections car cet EP n’est pas vraiment du vécu, mais ce sont des choses que j’aimerais vivre plus tard car je n’ai pas encore vécu de grandes choses. J’ai habité 10 ans à Bruxelles avant d’aller à Walhain dans un bled inconnu (sourire). Je me suis « ennuyé » et depuis que je fais de la musique professionnelle je m’éclate plus ! Dans le deuxième album je raconterai sûrement du vécu, mais pour le moment ce ne sont que des illusions (sourire).

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter les 5 titres ?

JustMusic.fr : « Un jour je marierai un ange »… Quel est ton idéal en amour ?

Pierre de Maere : Quand j’ai écrit cette chanson il y a pratiquement 1 an, j’étais tombé sous le charme d’un personnage fictif dans une série. Ce morceau est un peu superficiel et je le dis d’ailleurs (sourire). Pour moi un ange à les cheveux bouclés, il est imberbe, il est innocent et il est surtout beau (sourire). J’ai réalisé que je tombais très souvent amoureux de personnages qui n’existent pas et en réalité je suis très rarement tombé amoureux d’un ange car même s’ils existent il y a souvent un truc qui ne va pas quelque part. Le morceau parle de tomber amoureux de quelque chose qui n’existe pas et de partir à la recherche d’un idéal qui n’aura jamais lieu. Si je devais définir mon idéal, ce serait quelque chose qui n’existe pas (sourire).

JustMusic.fr : « Lolita »… Qui est une lettre d’amour à ton chat ?

Pierre de Maere : Personne ne va le comprendre et c’était tout l’intérêt du truc (sourire). Au début je ne voulais pas le dire, mais je trouvais ça drôle. Quand on lit les paroles ça peut s’appliquer à un chat et surtout au mien car elle n’est pas très agréable, elle est assez froide (sourire). Quand j’ai écrit ce texte je voulais que ça puisse être une sorte d’idylle désespérée d’amour avec une fille ou un garçon, mais moi je l’ai imaginèrent avec mon chat. Lolita dort souvent avec moi et quand elle va chez mon frère ou ma sœur, c’est le drame absolu (sourire). Il y a de l’humour et il faut le prendre au second degré.

Gabrielle Riouah

JustMusic.fr : « Menteur »… Dans lequel tu t’adresses à ta mère…

Pierre de Maere : Ce n’est pas si autobiographique que ça, mais j’ai utilisé la figure maternelle comme représentante de toutes les personnes qui nous offrent un réconfort inconditionnel. La mère est la seule personne qui est toujours là pour ses enfants quoi qu’ils fassent. Le morceau est un sorte d’ode au réconfort et aux personnes qui l’offrent. J’ai imaginé un moment suspendu dans le temps où l’enfant danse avec sa mère pour fuir tous les problèmes. Cette danse c’est l’accalmie dans une vie de problèmes.

JustMusic.fr : « J’aime j’aime »… Où tu dis « J’aime quand tu cries mon nom dans tout Paris… »

Pierre de Maere : C’est un titre volontairement kitsch aussi bien dans l’instru que dans le thème. J’ai voulu faire référence aux années 80, à Goldman ou encore Balavoine dans les montées et les descentes. Ça peut être lu de plusieurs façons, mais ça raconte une sorte de position de force, de domination entre un patron ou son employé par exemple. J’ai imaginé que j’étais un proxénète et que je parlais à une de ses prostituées : « Faut que tu plaises, habille tes lèvres, fais moi du chiffre, ça te dérange oui mais pour tes formes il faut des sous… ». Je justifie un peu cette position de force et on peut imaginer plein de rôles différents, comme un patron de label qui parle à son artiste même si ce n’est pas le cas chez « Wagram » (sourire). J’ai connu une mère qui tenaient ses enfants avec l’argent et c’était aussi une sorte d’inspiration lorsque j’ai écrit ce titre.

JustMusic.fr : « Regrets »… C’est une histoire d’amour nostalgique et douloureuse…

Pierre de Maere : Je me suis inspiré d’une nouvelle de Maupassant que j’ai lu lorsque j’étais en secondaire, qui est l’année du bac chez vous. Elle s’appelle « Regrets » et parle de deux personnes qui se sont aimées très très forts sans jamais se l’avouer. Elles se retrouvent à l’âge de 80 ans, s’avouent qu’elles se sont aimées et regrettent de n’avoir rien dit à l’époque. Ça m’avait beaucoup marqué et j’avais cette ambiance en tête lorsque j’ai écrit ce titre. Je parle d’une écharpe Burberry qui représente une différence sociale entre les deux protagonistes. « Laissez-moi juste le temps d’enfiler mon écharpe Burberry », qui veut dire laissez-moi le temps d’accéder à votre rang et on vivra ensemble. « Le jardin » c’est l’eden, le paradis. Dans le deuxième couplet on comprend que ça s’est mal passé et l’écharpe Burberry à une autre lecture qui représente la corde autour du cou, donc la mort. »Le jardin » cette fois est le paradis, mais le paradis céleste. Personne ne le comprend évidemment mais c’était ça que j’avais en tête (sourire).

JustMusic.fr : Que nous prépares-tu pour ton premier concert à Paris, à la Cigale le 13 mai prochain ?

Pierre de Maere : On va pouvoir montrer le projet « Pierre de Maere » dans une autre dimension plus énorme ! Il y a trois axes forts : la musique, l’image et la mode. J’aimerais en mettre plein les yeux et je souhaite que le visuel sera fort. Ce sera mon vrai concert événement de l’année et on va se donner tous les moyens pour faire quelque chose de mémorable. Je vais chanter les chansons de l’EP et celles que j’avais sorties quand j’étais indépendant. Il y aura aussi des exclusivités de mon premier album qui sortira dans le courant de l’année. La Cigale sera 1h30 au royaume de l’exubérance, de la brillance, du rêve et de l’illusion (sourire). Je vais aussi faire en sorte de faire refléter un esprit d’amour et de bienveillance, donc si tout le monde pouvait s’emballer à la fin du concert j’en serai ravi (sourire).

JustMusic.fr : Tes débuts sont plus que réussis alors comment imagines-tu la suite de ta carrière dans quelques années ?

Pierre de Maere : Je n’en suis qu’au début et c’est vrai que l’engouement de la presse me fait très plaisir. J’aimerais toucher le grand public ! J’ai été baigné dans la musique mainstream jusqu’à mes 15 ans, j’ai écouté NRJ et j’en n’ai pas du tout honte. D’ailleurs ça s’entend sur ce que je fais (sourire). Lorsque mon frère à commencer ses études d’ingénieur du son il m’a fait découvrir d’autres choses, j’ai ensuite écouté les artistes que mes parents écoutaient, France Gall, Daniel Balavoine ou encore Michel Polnareff pour ma mère, Supertramp, David Bowie et Pink Floyd pour mon père. J’aimerais que ma musique soit le reflet de tout ça dans quelques années – même si j’espère que c’est déjà le cas aujourd’hui, un mélange de chic et de sonorités travaillées avec ce côté populaire. J’ai fait un pari avec mes musiciennes qu’on ferait le Zénith en 2024 et pourquoi pas Bercy l’année d’après (sourire). J’aimerais faire de la musique à plus grande échelle et pouvoir me calmer et me poser dans dix ans avec mes gosses (sourire).

JustMusic.fr : Qu’écoutes-tu le plus en ce moment ?

Pierre de Maere : Il n’est pas récent mais l’album « L’ère du verseau » de Yelle m’a beaucoup marqué. Il est chic, j’aime beaucoup la manière qu’elle a de poser sa voix, les prods de Grand Marnier sont assez belles… J’ai adoré cet album ! Sinon plus récemment, j’ai trouvé le dernier « Feu! Chatterton » génial ! Il s’appelle « Feu d’argile » et j’adore le titre « Ecran totale » qui est une merveille d’interprétation. J’essaie de plus en plus de mettre de l’intention dans mes chansons, je ne veux pas juste réciter un texte mais qu’il y ait de la vie. Le chanteur du groupe met une vie folle dans ce morceau, c’est une belle inspiration pour moi !

JustMusic.fr : Excepté devenir une super star, que peut-on te souhaiter pour 2022 ?

Pierre de Maere : C’est une bonne question (sourire) ! J’aimerais bien m’installer à Paris, ça serait cool car c’est une ville qui me stresse autant qu’elle m’excite (sourire). Je suis très bien quand je viens ici et je commence un peu à m’ennuyer dans ma campagne belge que j’adore et que je ne renierai jamais (sourire). J’ai une grande chance d’être avec mes parents mais ce n’est pas le bonheur absolu de passer du temps seul dans ma chambre qui n’est pas très grande. J’aimerais aussi voyager pour découvrir plusieurs endroits, j’aimerais aller dans le sud de la France car je devais me rendre en Provence mais ça s’est annulé avec cette histoire de Covid. J’aurais dit l’amour il y a quelques mois mais ça y est c’est bon (sourire). Si j’arrive à sortir mon premier album cette année et que j’en suis fier, alors là j’aurais réussi ma vie ! Un ça me suffit même si il y en aura plus (sourire), mais si j’en fais un et que j’en suis fier, je suis refait (rires) !

Retrouvez Pierre de Maere sur Facebook, Twitter et Instagram.