INTERVIEW : Rencontre avec Nilem

Nilem vient de sortir un EP très prometteur « Un abri dans l’incendie » et il a répondu à toutes nos questions.

JustMusic.fr : Peux-tu te présenter et me raconter ton parcours ? Comment es-tu tombé dans la musique ?

Nilem : Je m’appelle NILEM de mon vrai nom Clément Simounet, je suis musicien auteur compositeur interprète arrangeur. La musique est entrée rapidement dans ma vie. Ma mère a voulu très tôt, à l’âge de 8 ans, me mettre dans une école de musique, pour que je puisse m’exprimer avec la musique en parallèle de l’école. C’est plutôt le piano qui a rythmé ma vie à ce moment-là.
Mais c’est à l’âge de 13 ans que les choses sont devenues plus sérieuses; le Rock, le Metal sont passés par là, et j’ai laissé le piano pour la guitare électrique. J’ai fait beaucoup de bruit durant toute mon adolescence (sourire).
L’envie de faire de la musique mon métier me trottait de plus en plus dans la tête, et j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin dans la maîtrise de mon instrument, et je suis parti au MAI (Music Academy International) à Nancy à mes 19 ans pour approfondir tout ça. J’ai enrichi mon jeu de styles très différents comme le Jazz, le Folk, le Funk, la World music…. Je jouais tout ce que je pouvais, un vrai boulimique de musique.
Par la suite, je suis parti à Paris pour me confronter à la réalité. J’ai passé la première année entre petits boulots et rencontres dans toutes les jams parisiennes. Et de fil en aiguille, les choses se sont construites et la musique est devenue mon métier. J’ai commencé à accompagner des chanteuses et des chanteurs. Après quelques années au service d’artistes comme Ben Mazué, Carmen Maria Vega, Clément Verzi, Luciole, You &You, Neeskens, Garance, Marjolaine Piemont Gaby Moreno, Lisa Portelli… en tant que musicien sur scène, j’ai ressenti le besoin de créer mon propre univers. Chanter était devenu une nouvelle façon de m’exprimer. Et c’est en 2012 que tout a commencé pour NILEM.
Je suis aussi compositeur de musique à l’image, pub, film etc… Mais ça c’est un autre sujet (sourire).

JustMusic.fr : Quels sont les artistes qui t’inspirent ?

Nilem : Beaucoup d’artistes et de styles différents m’ont traversé durant ces 20 dernières années. Te les citer tous me prendrait un temps fou (sourire).
Je me suis enrichi de nombreuses musiques, du Rock, au Post Rock, au Jazz, à la musique Classique, au Folk, à la Pop, à la musique Africaine au sens très large.
Bon, ok, je vais t’en citer quelques-uns, les plus importants : Sigur Ros, Bill Frisell, Pat Metheny, Radio Head, Michael Jackson, Esbjorn Svesson Trio, Nirvana, Sufjan Stevens, Metallica, Thomas Newman, Philip Glass, Max Richter, Fink, José Gonzalez… Et j’en oublie plein !

JustMusic.fr : Ton premier EP « Un abri dans l’incendie » est disponible. Peux-tu me dire comment s’est déroulé l’enregistrement de cet EP ?

Nilem : J’ai tout d’abord fait tous les arrangements et la préprod chez moi dans mon home studio. Ensuite, j’ai fait appel à Jean-Baptiste Aubonnet pour les prises et le mixage. Pour humaniser les morceaux, j’ai fait venir trois musiciens, Octavio Angarita au violoncelle, qui me suit sur scène depuis 3 ans, Thomas D’Arbigny à la basse, et Gaetan Allard à la batterie.
Je me suis enfermé avec tout ce beau monde au studio Garage à Paris et petit à petit, les morceaux se sont finalisés pour faire naître l’EP « Un abri dans l’incendie ».

JustMusic.fr : Peux-tu me présenter en quelques mots l’histoire des différents titres ?

JustMusic.fr : « Sur ma branche » : 

Nilem : « Sur ma branche » fait référence à une période ma vie un peu floue où j’ai ressenti pour la première fois le besoin d’aide pour répondre à certaines questions. Aucune inquiétude, tout va bien maintenant. Cette chanson ne raconte pas que mon histoire, mais aussi celle d’ami(e)s, de connaissances, de gens proches qui ont traversé ce genre de moment.

JustMusic.fr : « La discorde » : 

Nilem : « La discorde » est un morceau qui parle à l’origine d’un arrachement à ces racines, d’un exil forcé. Mais les auditeurs ont toujours cru que je parlais d’amour, je crois que j’ai fini par le croire moi-même, finalement j’ai écrit ma chanson d’amour malgré moi (sourire).

JustMusic.fr : « Calme la mer » : 

Nilem : « Calme la mer » est inspiré de la traversée des migrants en bateau. J’ai ressenti une énorme émotion à la vue de ces images, je me suis posé la question suivante: « Qu’est-ce que j’aurais fait à leur place, est-ce que je serais parti ou pas ? », voilà comment a démarré ce morceau.

JustMusic.fr : « Retour à l’envoyeur » :

Nilem : « Retour à l’envoyeur » parle d’une façon moins frontale, mais plus poétique de la manière dont nous avançons, dont nous consommons, vivons et voulons construire le monde. J’ai essayé de prendre du recul là-dessus, et mon constat était qu’on serait bientôt face à un mur qu’on allait le prendre en pleine face.

JustMusic.fr : « Un abri dans l’incendie » : 

Nilem : Installe-toi, respire, écoute.

JustMusic.fr : « Du plomb dans l’aile » :

Nilem : « Du plomb dans l’aile » raconte mon histoire avec Paris, une ville que j’adore autant que je hais. Oui, mon histoire avec Paris est très contradictoire. Et je m’en éloigne petit à petit, peut-être pour réapprendre à l’aimer (sourire).

JustMusic.fr : Ta guitare est ta compagne de route. Quand as-tu commencé à jouer de cet instrument et pourquoi ?

Nilem : La guitare est l’instrument que je maîtrise le plus, pour lequel on m’appelle le plus. J’ai commencé à l’âge de 13 ans et depuis, je n’ai rien lâché. C’est le rock qui m’a donné envie de faire de la guitare, je voulais être sur scène et faire du gros rock qui tache, bouger mes cheveux et faire du bruit. Mais petit à petit, je me suis penché sur d’autres styles pour approfondir ma technique.
Le Jazz et les musiques improvisées m’ont apporté beaucoup pour la maîtrise de mon instrument et de la musique en général.
Par la suite, je me suis aperçu que la technique ne me fascinait plus trop, mais plus l’arrangement, la mise en forme, l’émotion que la musique peut procurer; c’est pour cela que j’ai commencé à faire de l’arrangement et de la musique de film. Aller à l’essentiel et être au service de l’émotion.

JustMusic.fr : Est-ce que tu joues d’autres instruments ?

Nilem : Oui, je joue de la basse, du piano, un peu de percussion; quand tu es arrangeur, il est nécessaire de connaître et de savoir jouer de ces instruments.
Mais pour la scène, c’est la guitare principalement et un peu de basse.

JustMusic.fr : Comment procèdes-tu pour composer des titres ?

Nilem : Je commence par la musique, la mélodie le plus souvent. Les mots viennent par la suite. J’accorde une place très importante à la mélodie, aux arrangements, et aux sons.
Le texte arrive après et vient renforcer l’émotion qu’apportent déjà les mélodies; les mots viennent renforcer les images que procure la composition.
Je pense que cette façon de faire est due à mes influences anglo-saxonnes et à mon goût pour la musique instrumentale. Je n’ai pas toujours besoin de mots pour avoir des sensations quand j’écoute de la musique.
Quand j’ai décidé de chanter dans ce projet NILEM, il fallait bien que je trouve une langue pour m’exprimer, et le français est venu naturellement. J’ai compris par la suite la force que pouvaient avoir les mots dans une chanson. Avec le français, j’avais un lien direct avec ce que je racontais. Et puis j’ai travaillé et je travaille toujours avec de très bons auteurs, il n’y a pas mieux pour apprendre et developper son écriture.

JustMusic.fr : Tu as donné plus de 100 concerts, quelle est ta formation sur scène ?

Nilem : Avec NILEM, j’ai commencé en solo: moi, ma guitare et mon looper. Une façon de me mettre à nu avec mes chansons. Me retrouver seul sur scène à défendre mes chansons était tout nouveau pour moi. Ayant passé de nombreuses années aux côtés d’artistes en tant que musicien, je devais me réapproprier la scène.
Depuis plus de trois ans, je travaille avec Octavio Angarita, un très bon violoncelliste; j’aime beaucoup cet instrument pour ses possibilités sonores et mélodiques.
Mais évidemment, les choses peuvent changer, j’aime vivre de nouvelles expériences. Je n’aime pas quand les choses se figent trop longtemps

JustMusic.fr : Quels souvenirs gardes-tu de tes différentes scènes ?

Nilem : Evidemment, c’est le contact avec le public, c’est pour cela que je fais ce métier. Être dans une salle, dans un lieu où le public t’écoute religieusement, est un moment magique et de pur bonheur.

JustMusic.fr : Quand pourra-t-on te revoir en concert ?

Nilem : Des dates parisiennes vont très vite arriver, mais en attendant, on peut nous retrouver ici :
06/12 La Bretelle – Genève
07/12 Le bruit qui court – Chambéry
09/12 Le Rockstore – Montpellier (1er partie de Kent)
09/03 Centre Culturel Robert Margerit – Isle (1er partie de Burinante)
15/03 Le rocher Palmer – Cenon (Bordeaux) (1er partie de Ben Mazué)
03/05 Le puy de la Lune – Clermont-Ferrand
31/05 Le chat Noir – Genève

JustMusic.fr : Pour terminer, que peux-tu ajouter pour donner envie au public de découvrir ton univers ?

Nilem : Si tu aimes le Folk, la pop et la musique qui procure beaucoup d’images et de bien, je t’invite à découvrir NILEM, et surtout à venir les découvrir sur scène, tu seras bien accueilli (sourire).

En attendant, n’hésite pas à nous rejoindre sur les réseaux sociaux et ailleurs. À bientôt j’espère.

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