Nous sommes partis chez « Tôt ou Tard » pour rencontrer Nicolas Michaux à l’occasion de la sortie de son premier album très prometteur « A la vie, à la mort ».
JustMusic.fr : Pour commencer peux-tu te présenter et me raconter ton parcours ?
Nicolas Michaux : Je m’appelle Nicolas Michaux et je viens de Belgique. Je suis originaire d’une ville qui s’appelle Liège mais je vis à Bruxelles depuis 4 ans. Je fais de la musique depuis longtemps, j’ai commencé à l’adolescence vers 13/14 ans avec des potes. On a créé un groupe « Eté 67 » lorsqu’on était à l’école et au fur et à mesure on a grandi et on a fait deux albums. Depuis que j’ai découvert les Beatles à l’âge de 5 ans j’ai toujours eu beaucoup de passion pour la musique, les chansons et les sons en général. Vers 13/14 ans j’ai vu l’anthologie des Beatles, c’est un documentaire sur l’histoire du groupe et j’ai été transporté. J’ai aussi vu un reportage sur Jacques Brel et je l’ai trouvé totalement fascinant. Je me suis dit que je voulais vivre dans ce monde de l’absolu, le monde des chansons et depuis c’est ce que je fais (sourire).
JustMusic.fr : Qu’est-ce qui t’a poussé à vouloir te lancer en solo ?
Nicolas Michaux : Le groupe a duré une dizaine d’années donc j’avais besoin de faire autre chose et j’étais dans une période de transition dans ma vie. J’ai quitté Liège pour partir vivre au Danemark avec ma copine que je venais de rencontrer. Le groupe n’avait plus de sens, j’étais très amoureux et je voulais tout casser pour repartir de zéro. Je ne voulais pas nécessairement refaire de la musique mais je m’y suis remis petit à petit. J’ai acheté un clavier et une guitare pour recommencer à travailler et de là est né mon projet solo. C’était une phase assez intime et domestique de ma vie, donc la chose la plus simple était de donner mon propre nom à tout ça (sourire).
JustMusic.fr : Ton premier album « A la vie, à la mort » est disponible depuis le 8 avril alors comment te sens-tu et pourquoi l’as-tu appelé comme ça ?
Nicolas Michaux : Je suis assez enthousiaste par ce qu’il se passe en ce moment. C’est un peu narcissique mais ça me fait plaisir que le disque soit bien reçu et on a eu de très bons papiers récemment. J’ai beaucoup travaillé et je suis heureux que tout le monde puisse enfin pouvoir s’emparer de ce disque. Je suis déjà en train de réfléchir pour l’après car j’ai fait cet album de 2011 à 2015 et je l’ai terminé en janvier 2016. Maintenant, la musique doit évoluer en fonction des choses qui se passent dans la vie donc je pense déjà à mon prochain projet.
Pour le nom, je l’ai appelé comme ça car c’est une des chansons directrices de l’album. « A la vie, à la mort » est une chanson que j’aime beaucoup. Je pense que c’est la plus réussie du disque, en tout cas elle résume parfaitement les aspects des autres titres. Si on me demande ce que je fais, je ferai écouter ce morceau.
JustMusic.fr : Quels sont les messages que tu as voulu faire passer à travers tes chansons et comment se sont-elles créées ?
Nicolas Michaux : J’ai créé les chansons au jour le jour, certaines se sont faites assez rapidement et d’autres ont pris plus de temps. Je n’ai pas eu de recette mais j’ai toujours tout fait avec l’absence totale de barrière entre le quotidien et la création. Le message des chansons est assez complexe et donc les gens peuvent s’en emparer de façon différente.
Pas mal de chansons posent la question de la collectivité, de comment on peut vivre à deux, en couple, la question du je, du tu et du nous… Comment je et tu peuvent finir à faire un espèce de nous. Le disque est assez travaillé par ces questions et on retrouve aussi une balance entre l’espoir et le désespoir. Le désespoir de voir le monde à ce point meurtri et l’espoir avec l’amour, la croyance et la foi. L’idée que les choses vont repousser, que même si on coupe l’herbe elle repousse toujours, jusqu’à présent en tout cas. Il faut croire en demain, croire que les choses vont s’arranger… est l’autre aspect du disque.
JustMusic.fr : Comment qualifierais-tu ton univers ?
Nicolas Michaux : Je dirais qu’il est artisanal et honnête car je n’essaie pas de faire de la musique américaine des années 50 et 80. Je n’essaie pas de dire que je suis un punk, je dis souvent en rigolant que je fais de la musique populaire belge de 2016 (sourire). Je fais de la musique traditionnelle belge d’aujourd’hui car j’ai 30 ans et je vis à Bruxelles (rires).
JustMusic.fr : Tu chantes en français et en anglais alors j’aimerais savoir dans quelle langue tu étais le plus à l’aise et pourquoi ce mélange ?
Nicolas Michaux : Je suis beaucoup plus à l’aise en français et le disque est majoritairement dans cette langue. Mais quand j’ai eu des paroles qui me venaient en anglais je n’ai pas cherché à les changer car j’ai voulu faire ce qu’il me plaisait. J’ai eu la chance de pouvoir fonctionner en ping pong avec des gens qui m’entourent et sont plus à l’aise en anglais dont ma copine, mon bassiste et son frère a écrit des paroles avec moi.
JustMusic.fr : Que nous réserves-tu pour tes concerts à venir ?
Nicolas Michaux : L’idée est de faire quelque chose qui n’est pas figé et honnête par rapport au moment et à ce qu’on est. J’ai joué pas mal d’instruments sur le disque et on était souvent en petit comité. Sur scène on a joué pas mal à 2 et on commence à être à 4 donc c’est différent et ça ne sera pas comme le disque. On a monté un live qui est plus mordant et on a rajouté quelques titres en anglais. On va y aller et j’espère que les shows seront intenses mais aussi festifs.
JustMusic.fr : Tu es signé sur le label « Tôt ou Tard » qui est celui de Vianney et Yaël Naim qui ont tous les deux remporté une Victoire de la Musique cette année. Est-ce que ça te met la pression ?
Nicolas Michaux : C’est certain qu’il y a une petite pression car quand j’étais en auto production c’était plus simple car je pouvais reporter les choses au lendemain… (rires). Avec un label on a des enjeux et des échéances à respecter. Mais ce qui était très chouette avec le label c’est qu’il voulait ce disque et qu’ils m’ont proposé d’aller plus loin dans le mixage avec plus de budget. Ils nous ont encouragé à continuer ce qu’on avait commencé et on était plus à l’aise. C’était très excitant car on savait qu’avoir un label derrière nous allait exposer plus largement notre projet.
JustMusic.fr : Pour terminer que peux-tu rajouter pour donner envie au public de te découvrir ?
Nicolas Michaux : Je dirais qu’il y a peut-être 2 ou 3 choses dans le disque qui peuvent être utiles par les temps qui courent… Des réflexions, une certaine ambiance qui peuvent faire du bien aux gens chez eux pendant l’apéro (sourire). Je pense en toute humilité que prendre 40 minutes à écouter mon album peut permettre de recevoir de bonnes choses en retour (sourire).
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