INTERVIEW : Rencontre avec Michael Jones (« L’héritage Goldman »)

Qui mieux que Michael Jones pour nous parler du très beau projet « L’héritage Goldman » ! Il nous a donné rendez-vous lors d’une grosse journée de promotion pour tout nous dire.

JustMusic.fr : Pourquoi as-tu accepté de participer au projet « L’héritage Goldman » ?

Michael Jones : Au départ, Erick Benzi m’a demandé si je voulais venir avec toute l’ancienne équipe pour accompagner les jeunes artistes. J’ai trouvé que c’était génial et comme j’avais accepté il en a profité pour me demander de chanter « Je te donne » (sourire). Je suis ravi de pouvoir partager ça avec tous ces jeunes artistes !

JustMusic.fr : C’était comment d’interpréter « Je te donne » avec le chœur gospel de Paris et Tomislav Matosin ?

Michael Jones : C’était une autre façon de faire car il n’y a pas le côté rock avec l’accélération à la fin. C’était très agréable de le chanter comme ça et c’est plus cool. Comme on a baissé d’un ton c’était plus facile (sourire). Ça donne une autre couleur au morceau et ma voix se mélange mieux avec la voix de Tomislav.

JustMusic.fr : On peut d’ailleurs retrouver une version acoustique de « Je te donne » sur ton album « 40 60 » qui est sorti en 2013…

Michael Jones : C’était la dernière fois que je l’ai chanté avec Jean-Jacques (sourire).

JustMusic.fr : Tu as co-écrit ce tube avec Jean-Jacques Goldman en 1985, alors peux-tu me dire comment il est né ?

Michael Jones : C’est extrêmement simple, Jean-Jacques m’a donné la maquette où il y avait sa partie en français et il m’a demandé d’écrire un texte qui parlait de nous. Deux personnes qui viennent de deux horizons totalement différents, mais qui trouvent le moyen d’avancer ensemble en partageant leurs différences. On a voulu créer quelque chose de positif.

JustMusic.fr : Il y a eu de nombreuses reprises de « Je te donne » dont celle des Worlds Apart en 1996 et celle de Leslie et Ivyrise pour « Génération Goldman ». Qu’en as-tu pensé ?

Michael Jones : J’ai moins accroché avec les Worlds Apart, tout simplement car visiblement ils ne parlaient pas français et je ne suis pas persuadé qu’ils comprenaient ce qu’ils disaient (sourire). Je pense la même chose pour les artistes français qui chantent en anglais, sauf pour Marina Kaye qui m’a bluffé ! Elle a un anglais parfait !

JustMusic.fr : Tu es une des personnes qui connaît le mieux Jean-Jacques Goldman. Il fait partie des personnalités préférées des Français tous les ans. Rassure-nous, il a des défauts ou pas ?

Michael Jones : Tout le monde en a et je ne dirai rien (rires) !

JustMusic.fr : Est-ce qu’il a donné son avis sur le projet ?

Michael Jones : Il a écrit un petit mot à Erick qu’on peut retrouver dans le livret du disque. En général il ne dit rien car il accepte qu’à partir du moment où ses chansons ont été données au public, tout le monde puisse les reprendre. Il est assez content qu’on les fasse vivre !

JustMusic.fr : L’album est disponible depuis quelques jours et il marche déjà très bien. Pourquoi selon toi, les chansons de Jean-Jacques Goldman plaisent toujours autant quels que soient les interprètes ?

Michael Jones : Je pense qu’on a vécu une époque où les artistes comme Jean-Jacques, Francis Cabrel, Renaud et d’autres sont rentrés chez les gens. C’était plus facile d’écouter de la musique à la maison, car pour les générations précédentes c’était un matériel beaucoup plus lourd car c’était des vinyles. Quand le CD est arrivé, on a eu des systèmes moins chers et la musique est rentrée plus facilement chez tout le monde. Les jeunes qui écoutent ces chansons aujourd’hui, le font car leurs parents le faisaient avant eux. Je m’en rends compte quand je fais des concerts, le public est composé de tous les âges. Aujourd’hui les gens écoutent de la musique avec des MP3 et la qualité sonore est beaucoup moins bonne.

JustMusic.fr : Tu as sorti ton livre « Mes plus belles chances » en septembre 2021. Pourquoi as-tu voulu te livrer comme ça ?

Michael Jones : L’idée n’est pas venue de moi mais de Stéphane Basset. J’avais tourné au Pays de Galles, une émission avec lui, il y a une dizaine d’années. Il m’a appelé pour me demander si j’avais encore une copie car il l’avait égarée. Je lui ai donc fait parvenir l’émission – qui était géniale – et il m’a dit qu’il fallait écrire un livre. Il m’a interviewé pendant 4 jours, il a tout écrit et ensuite avec Marion mon épouse, nous avons tout relu. Nous avons fait des corrections, car ce n’était pas forcément dans le bon ordre et je n’avais pas toujours donné les bonnes dates (sourire).

JustMusic.fr : Il y a un chapitre sur la « Star Ac' » et sur l’album on retrouve des talents de « The Voice ». Que penses-tu de cette nouvelle génération d’artistes ?

Michael Jones : Ils ont du talent et je trouve que c’est dommage qu’ils soient obligés de passer par là pour réussir. Quasiment 90% des artistes d’aujourd’hui ont été découverts dans ces émissions. Ils réussissent donc c’est ça qui compte. La différence entre « The Voice » et la « Star Ac' », c’est qu’on ne retrouve pas autant ce côté téléréalité. On faisait faire des choses aux académiciens qui n’étaient pas forcément utiles pour chanter. Les cours de danse et de théâtre étaient nécessaires, mais pour le reste on passait trop de temps là-dessus plutôt que de travailler la musique.

JustMusic.fr : Tes vidéos « Confiture (Jam) » rencontrent un gros succès, alors peux-tu me dire quelques mots sur ce concept ?

Michael Jones : On n’avait pas le droit de travailler pendant le confinement, les concerts étaient interdits et les restaurants étaient fermés. J’ai reçu quelques demandes pour des concerts en vidéo, donc on a loué du matériel et on a constitué une équipe pour les tourner. Suite à ça, Marion a eu l’idée de faire cette émission qui réunit un artiste avec un chef. On a commencé avec Magali Ripoll et David Tariffe qui est un chef local à Lyon, et ça a bien marché. Ensuite, on a eu Didier Bourdon et comme personne ne l’attendait en tant que chanteur et musicien, j’ai choisi Sellig qui est humoriste mais qui avait démarré en tant que cuisinier. Puis, nous avons eu Thomas Dutronc et Marc Veyrat qui étaient fabuleux. Nous lui avons demandé de faire un croque madame car Thomas a une chanson qui s’appelle comme ça (sourire). Et la dernière s’est déroulée avec Claudio Capéo et Tomas Parisini. C’est le seul chef en France qui a le droit de porter le col vert, blanc, rouge car il est italien. Nous allons en faire d’autres mais avec la crise sanitaire ce n’était pas facile, donc nous allons probablement reprendre à partir du mois de mars.

JustMusic.fr : Marina Kaye reprend « Pas toi » sur l’album et pour les 20 ans du titre en 2020, tu avais sorti un clip surprenant et décalé avec des versions différentes. D’où t’es venue cette idée ?

Michael Jones : On l’avait déjà fait avec Jean-Jacques. Il existe une reprise de « Pas toi » par le groupe Melgroove qu’on avait adoré ! Au départ il voulait qu’on commence avec la version originale, puis continuer avec celle de Fredericks Goldman Jones qui est une version acoustique à 3 voix et ensuite rendre un hommage à Melgroove en jouant leur version. Malheureusement nous étions très mauvais et nous n’avions pas réussi à la jouer (sourire). C’est parti en vrille lors des répétitions et nous avons fait une version reggae. À cette époque sur scène, nous avons joué toutes les versions un peu « bizarres » du titre. L’idée que j’ai eue a été de faire 20 ans après une version modernisée de ce qu’on avait fait 20 ans auparavant (rires).

JustMusic.fr : Le projet « L’héritage Goldman » va se jouer sur scène…

Michael Jones : On sera à l’Olympia le 25 septembre 2022 et en tournée à partir du mois de mars 2023. Il faut que les gens soient attentifs aux réseaux sociaux car avant cette date parisienne, il se pourrait qu’il y ait un ou deux concerts surprises… On ne sait pas encore où, ni quand… (sourire).

JustMusic.fr : Après avoir lu ton livre, on peut voir que tu as fait beaucoup de choses depuis tes débuts. Tu as fêté ton anniversaire le 28 janvier dernier alors est-ce qu’il y a encore des choses que tu aimerais faire ?

Michael Jones : Sûrement… Maintenant je suis juste émerveillé de voir que les gens viennent encore m’écouter sur scène. On va partir en tournée avec des jeunes artistes et mon rôle aujourd’hui est de les épauler du mieux que je peux, pour qu’ils s’éclatent comme j’ai pu le faire. Comme je le dis souvent, les jeunes sont l’héritage Goldman, moi je suis le vintage Goldman (rires). Le vintage est là pour mettre à l’aise l’héritage (sourire).

JustMusic.fr : Heureusement que tu es là…

Michael Jones : Heureusement que je peux encore le faire (rires) !

JustMusic.fr : Pour conclure, as-tu un message à adresser au public ?

Michael Jones : Si le disque leur plaît, il faudra venir nous voir sur scène car ce sera un show phénoménal ! Ce sera différent, il y aura des visuels et la plupart des artistes qui sont sur le disque seront présents. Pour « Génération Goldman » il n’y a pas eu de tournée, cette fois on va partir sur les routes pour faire passer un bon moment aux gens (sourire).

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