Marcia Higelin nous a parlé de son premier et excellent EP « Prince de plomb ». Vous n’avez pas fini d’entendre parler de cette talentueuse artiste !
JustMusic.fr : Tu viens d’une famille d’artistes. Est-ce que c’est ça qui t’a poussée à devenir toi-même une artiste ? Ou est-ce que vous êtes obligés de le devenir dans la famille ?
Marcia Higelin : Nous ne sommes pas du tout obligés, mais si nous souhaitons le faire c’est toujours accepté avec plaisir (sourire) ! Il y a un rapport très sain avec ça dans la famille. Je pense que je le suis devenue pour cette raison, car c’était naturel chez nous. Mon père faisait tout le temps de la musique, ma mère également donc c’est devenu une partie intégrante de mon quotidien.
JustMusic.fr : Ce qui est fou est que vous avez tous du talent. Car être issu d’une famille de musiciens ne te rend pas forcément talentueux…
Marcia Higelin : Merci beaucoup ! C’est vrai que je trouve que dans ma famille ils ont du talent (rires). Ce qui est encore plus fou, c’est que tout le monde a son propre truc. Même si mon grand-père, mon père, ma tante, ma sœur et moi sommes dans la chanson française, nous ne faisons pas la même chose. Nous n’avons pas les mêmes voix, même si parfois quand je chante je trouve que ça ressemble à mon père (rires). C’est étonnant mais nous ne sommes pas les premiers, il y a d’autres familles comme ça (sourire).
JustMusic.fr : Peux-tu me parler de tes débuts dans le groupe « Old Fifteen » ?
Marcia Higelin : J’étais au lycée et j’étais obsédée par les Doors mais aussi Woodstock (sourire). J’ai rencontré des amis qui étaient dans le même délire que moi, donc nous avons monté un groupe et nous avons commencé à faire la tournée des bars du Sud (sourire). On a fait des reprises comme « Knockin’ on heaven door », mais très vite on a eu nos propres compos. C’était en anglais et je me rappelle d’un titre qui était très mignon (elle se met à chanter).
JustMusic.fr : Ton premier EP « Prince de plomb » sera disponible le 13 mai. Tu as créé cet opus dans ta chambre alors comment ça s’est passé ?
Marcia Higelin : C’est un EP très particulier car j’ai commencé à écrire certains titres il y a plusieurs années. Par exemple « Prince de saba » était terminé en 2016 mais avec un autre refrain. Et « Mélopée d’infortune » je l’ai écrit il y a un an. C’était très long car il y a des morceaux que j’ai enregistrés en plusieurs prises. J’ai fait beaucoup de changement et l’EP a grandi avec moi. Je raconte une histoire qui n’est plus toute fraîche car je l’ai vécue il y a plusieurs années. Du coup avec le recul, j’ai voulu modifier certaines paroles. Même si c’est une vieille histoire, ça reste du domaine du sacré car j’ai cherché à transcender ce que j’avais ressenti. Tant que les titres n’étaient pas finalisés, l’histoire n’était pas terminée, et j’avais envie que ça corresponde à la personne que je suis devenue aujourd’hui. J’ai travaillé avec une amie violoniste et les chœurs ont été fait par des gens formidables qui viennent des cours Florent. C’était un processus très rigolo car tout s’est fait dans ma petite chambre (sourire).
JustMusic.fr : En effet tu as dit : « Cet EP est le fruit d’une expérience vécue. Je voulais sceller ça en chanson. Pour relativiser. Me libérer. »
Comment te sens-tu aujourd’hui en l’écoutant ?
Marcia Higelin : Je ne peux pas l’écouter, je n’y arrive pas ! Mais quand je le joue sur scène je me replonge dans les chansons, et c’est une chance car ça ne me fait pas du tout mal. J’arrive à chanter les titres avec mon cœur, mais je n’arrive pas à les écouter, ni regarder les clips en entier.
JustMusic.fr : As-tu eu des retours de tes proches ?
Marcia Higelin : Ils sont très contents car je n’ai pas morflée pour rien (rires). Ils sont heureux de me voir grandir, évoluer et de monter une marche dans ma vie d’artiste. Je pense qu’ils trouvent ça beau et que ça leur plait (sourire).
JustMusic.fr : Tu as commencé à faire des concerts alors comment ça se passe ?
Marcia Higelin : Je me produis dans des petites salles où en première partie et là, ce n’est pas facile (sourire). Les gens veulent que tu t’en ailles pour voir l’artiste pour lequel ils ont payé (rires). Mais c’est pas grave car c’est formateur, je peux tester des trucs et même si je me trompe tant pis car tout le monde s’en fiche (rires) ! La scène est vraiment un moment suspendu et je me sens de plus en plus à l’aise. Chaque concert m’excite vraiment car je sais que j’apprends toujours de nouvelles choses, et c’est vraiment exaltant (sourire) !
JustMusic.fr : Quels sont tes coups de cœurs musicaux du moment ?
Marcia Higelin : Le nouveau single de la rappeuse belge Shay, je l’adore car je la trouve tellement audacieuse ! J’écoute aussi mon mari car je trouve que c’est génial ce qu’il fait, mais ce n’est pas sorti (rires). Ma sœur Liouba qui rappe et c’est en train de sortir (sourire). Il y a une jeune chanteuse Oléma qui est d’origine camerounaise qui prépare son album et que j’adore ! Elle est dans le label de Blickbassy et elle est incroyable ! Sinon, je suis aussi de très près des chanteuses comme Kalika, Yseult, Lolo Zouaï, Pomme, Yndi… Dès qu’il y a un univers authentique, solide et honnête, j’adhère ! A l’international j’écoute beaucoup d’artistes africains, Omar Sosa qui m’a sauvé la vie avec sa musique et surtout son album avec Seckou Keita, James Blake, Rosalía, Kendrick Lamar et bien sûr Beyoncé (sourire) !
JustMusic.fr : Peux-tu me donner trois mots pour qualifier ton EP ?
Marcia Higelin : Nu, franc et jeune. C’est pour ça que j’ai du mal à l’écouter car c’est encore frais. A mon stade, tout va très vite et j’apprends plein de choses ! Après cette journée de promotion, je vais rentrer chez moi en ayant appris des nouvelles choses et en étant devenue une autre personne que celle que j’étais ce matin (sourire). Y a des moments où je peux l’écouter comme le titre « Les larmes du crocodile ».
JustMusic.fr : Pour conclure, que peux-tu ajouter pour donner envie au public de venir te voir sur scène ?
Marcia Higelin : Je dirais que nous sommes en train de construire ça ensemble ! Je suis une jeune artiste et je suis en ébullition (sourire). Tout se construit et le public est là pour le faire avec moi. C’est ça que j’aime avec le live, cette magie incroyable entre l’artiste et les gens qui viennent le voir. Je me mets autant à nue sur scène que je l’ai été dans mon EP. En toute transparence, on peut vivre des moments en groupe qui peuvent être très frémissants (sourire).
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