INTERVIEW : Rencontre avec Arigato Massaï

Arigato Massaï a répondu à toutes nos questions concernant leur nouvel album « Anyway ». Il sera prochainement disponible et nous vous le conseillons !

JustMusic.fr : Pouvez-vous me raconter votre parcours individuellement ?

Victor Belin (Arigato Massaï) : Attention ça va être éclectique, on a réalisé plein de choses différentes… J’ai commencé par apprendre la guitare classique au conservatoire, Bach, Mozart, Villa Lobos… Je suis assez vite passé à d’autres instruments, puis à des classes de composition et d’harmonie. Mon prof était un élève d’Olivier Messiaen. Puis, en bon enfant des 90’s j’ai monté un groupe de rock pour imiter mes idoles de l’époque, comme PJ Harvey, Sonic Youth, ou encore Radiohead. Le groupe s’appelait PILÖT, on a fait un bel album en 2009 chez « Harmonia Mundi » avec une belle tournée, des premières parties d’IZIA et une sélection aux Inouïs du printemps de Bourges. Parallèlement, avec Raphaël on a développé un groupe de musique improvisé avec un Slameur : Arthur Ribo. On avait signé chez EMI pour un album qui tourne toujours 15 ans après, c’est beau ! Enfin et pour revenir un peu en arrière j’ai toujours été fasciné par le son, l’enregistrement, le mix, la production. C’est là qu’on s’est rencontrés avec Raphaël, en école d’ingénieur du son. C’est pendant ces études que j’ai vraiment mûri mon amour des musiques électroniques et produit mon premier remix à 23 ans, qui est sorti en vinyl sur un label autrichien.

JustMusic.fr : Et pour toi Raphael, ton parcours ?

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Je ne suis pas sûr que ce soit moins éclectique (rires). J’ai toujours fait de la musique depuis mes 10 ans, tout d’abord dans des groupes de gosses au collège, puis tout doucement mes premiers EPs et albums vers 15,16 ans. Principalement à la guitare électrique, tout en m’exerçant à la batterie et aux percus avec mon frère, batteur dans mes groupes, et musicien confirmé de classique.
A 18 ans je quitte ma province, je m’engage dans un groupe de punks et on va tourner en France en camion dans des conditions impensables(rires) Si on avait le temps je te raconterais de nombreuses anecdotes (rires). C’est à ce moment que je rencontre Victor à l’école d’ingé son à Paris et que je commence à travailler dans des gros studios. Notamment à Méga (Abbey Road Institute Paris ndlr) où je vais rester un moment et bosser avec des artistes comme Nougaro et bien d’autres… Ensuite, je suis parti pour monter mon premier studio à Alfortville où je vais travailler sur plein de projets alternatifs tels que les Bérurier Noirs et Desert Rebel. J’ai fait quelques collaborations avec Victor et nous avons travaillé sur les arrangements d’une jeune artiste qui démarrait dans la musique, Yael Naïm.
Vers 2008-2009, je suis parti rejoindre le groupe Sporto Kantes avec lequel je vais tourner pendant 4 ans. A la fin de tout ça, on s’est retrouvés avec Victor à confronter notre matos de studio et backline pour créer notre lieu et notre musique par la même occasion.

Victor Belin (Arigato Massaï) : Oui on se connaissait depuis l’école, mais on n’avait jamais fait de la production ensemble. Du coup, on a monté un studio à Paris 19e, il y a 6 ans, en mettant tout notre matériel en commun. Et on s’est concentrés sur Arigato Massaï.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Je peux ajouter pour finir le tableau, qu’on est très sensibles au théâtre. C’est un art qui nous intéresse beaucoup et on compose des musiques pour des pièces assez régulièrement. La dernière était nommée aux Molières, en Janvier c’était « Sans Famille » à la Comédie Française. On peut aussi parler de notre rencontre avec Igor Gotesman, qui nous a fait confiance pour mettre un titre d’Arigato Massaï sur la série Netflix qu’il a réalisé : « Family Business ».

JustMusic.fr : Que signifie votre nom de groupe en japonais ?

Victor Belin (Arigato Massaï) : C’est une façon détournée de dire qu’on est ouvert sur le monde. Qu’on est vraiment tourné vers toutes sortes d’expériences et de cultures, musicales bien sûr mais pas que.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Oui, on est fan de la culture japonaise, et on pense que des artistes comme par exemple les sud-africains de BATUK sur le titre « Call me naughty » font la musique du futur.
Mais sur notre nom, l’idée c’est de faire rencontrer des mondes a priori assez éloignés, et de créer du beau.

Victor Belin (Arigato Massaï) : Rencontre des cultures, culture de la rencontre… Ça explique aussi pourquoi on invite souvent d’autres artistes sur nos morceaux, c’est ça qu’on aime.

JustMusic.fr : Que vous inspire le Japon ?

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : C’est une culture très différente et très fascinante. Par son art de vivre mais aussi par sa précision des choses, ce que nous nous efforçons de rendre dans nos musiques.
C’est une philosophie de l’esthétique incroyable.

JustMusic.fr : Votre premier EP est sorti en 2016, puis un second en 2017, pouvez-vous me faire un bilan de vos débuts ?

Victor Belin (Arigato Massaï) : Ces premiers EPs nous ont permis de franchir des marches indispensables pour la suite. Grâce à eux on a pu faire des concerts, tourner de beaux clips et live sessions.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Oui, ils sont aussi les prémices de nos sons d’aujourd’hui. Nous jouons plusieurs titres de ces EPs en live actuellement, ça veut dire qu’ils ont bien vieilli (sourire).

JustMusic.fr : Vous venez de sortir un nouveau single très positif « P.W.Y.H.D. »
Pouvez-vous me le présenter, comment est né ce titre ?

Victor Belin (Arigato Massaï) : Ce titre est né dans notre cabine de studio à Paris.
La joie du retour à la vie post Covid.
Sans se concerter on avait envie d’un titre comme celui-là !

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Merci la vie de nous laisser faire ça en d’autres termes…
On a travaillé une ligne de chant gospel et un riff bass et drum qui nous faisait nous trémousser sur nos sièges ! C’est là qu’est venu se coller un sifflement qui nourrissait à merveille la légèreté dont nous avions besoin.

JustMusic.fr : « P.W.Y.H.D. » est le premier extrait de votre nouvel album « Anyway » qui sortira le 24 février. Je veux tout savoir sur cet album…

Victor Belin (Arigato Massaï) : Comme l’expression qui permet de faire une transition en douceur pour changer de sujet. Parce que la période est dure et qu’on a besoin de changer d’ambiance et d’en être le moteur.
Anyway, comme une croisée de chemins devant soi, et se sentir bien dans la suspension avant la suite.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Ce premier album, c’est simplement du « songwriting » sur des sujets importants pour nous, dans la nécessité de dire ce qui nous traverse.

Victor Belin (Arigato Massaï) : Plusieurs titres et surtout la chanson « Bad days » parlent d’un épisode très violent de ma vie, où je suis passé en 2018 pas loin d’y rester suite à la découverte d’une maladie grave. J’ai eu besoin de raconter cette histoire et comment le soutien que j’ai reçu m’a sauvé.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Ce premier album amorce aussi pour nous une transition vers moins de collaboration et plus de liberté stylistique.

JustMusic.fr : Quels souvenirs gardez-vous de la première tournée avec Synapson et de votre concert à la Boule Noire le 23 janvier dernier ?

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Ce sont d’excellents souvenirs, la tournée avec synapson c’était incroyable, on jouait dans des grandes salles pleines à craquer tous les soirs, on était certes en première partie mais c’était de grands moments.

Victor Belin (Arigato Massaï) : C’est clair qu’on a kiffé cette tournée qui était aussi un grand moment d’amitié avec les Synapson qu’on adore !
Maintenant La Boule Noire, ça faisait tellement de bien de remonter sur scène ! On était accompagnés d’une chanteuse incroyable, TONI, qui a amené énormément d’énergie ce soir-là.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Oui, elle a assuré et on a joué notre Album avec une nouvelle formule Live qui marche super bien. On espère tourner un maximum.

JustMusic.fr : A quand une nouvelle date parisienne pour votre nouvel album ?

Victor Belin (Arigato Massaï) : Nous sommes en train de valider une release party en avril 2023 au Badaboum à Paris.

Raphael Aucler (Arigato Massaï) : Dans le courant de l’automne, nous devrions faire une date à L’EMB à Sannois, c’est quasi Paris non? (sourire)

JustMusic.fr : Pour terminer, pouvez-vous me donner trois mots pour définir « Anyway » ?

Arigato Massaï : LIBERTÉ, POSITIVITÉ, ÉMOTION !

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