Antoine Delie est de retour avec un excellent titre. Nous vous proposons de découvrir « Couleurs », une chanson qui transformera vos douleurs en couleurs.
JustMusic.fr : Tu as été révélé au grand public dans la saison 4 de « The Voice Belgique » et tu as été finaliste de la saison 9 en France. Quels souvenirs gardes-tu de ces deux aventures ?
Antoine Delie : C’était une aventure incroyable, et ça m’a beaucoup apporté ! J’avais également participé à la saison 3 en Belgique, mais personne ne s’était retourné. Ce n’était pas grave, car cela m’a permis de mettre un premier pied dans ce monde que je ne connaissais pas du tout. Je savais que j’étais passionné de musique et d’art en général, mais je ne pensais pas que j’allais devenir chanteur (sourire). J’étais jeune, j’avais 17 ans, et j’ai eu la chance de faire de belles rencontres, notamment avec Chimène Badi, qui ne m’a jamais lâché. Nous avons chanté plusieurs duos ensemble sur nos albums respectifs, et j’ai assuré ses premières parties dans de nombreuses salles.
Pour la version française, j’avais cinq ans de plus, j’étais plus mature, je savais ce que je voulais — et ce que je ne voulais pas. J’ai vraiment pu apporter ma touche personnelle dans toutes les reprises que j’ai interprétées. J’ai aussi fait de très belles rencontres, et certaines personnes sont même devenues des amis. Ma meilleure amie, Ambriel, je l’ai rencontrée dans « The Voice », et elle a ensuite joué le rôle de Sadia dans « Starmania ».
Grâce à l’émission, j’ai pu constituer une équipe à Paris et en Belgique, avec qui j’ai sorti mon premier album.
JustMusic.fr : En effet, tu as sorti « Peter Pan » en 2021. Quel bilan peux-tu tirer de ce premier opus ?
Antoine Delie : Je suis très content de l’avoir fait, il me ressemblait beaucoup à l’époque. Aujourd’hui, ce que je fais n’a plus rien à voir, car j’ai encore évolué. C’étaient mes débuts dans l’écriture et la composition, je me suis beaucoup fait aider, et j’ai travaillé avec des personnes que j’ai choisies, donc j’en suis hyper fier ! Ça m’a clairement permis de me développer en Belgique, dans mon pays. Je suis beaucoup passé en radio, j’ai fait des concerts, et j’ai rencontré mon public.
Pour la France, je dirais que le résultat n’a pas été à la hauteur de mes attentes (sourire). Je pense que ce n’était tout simplement pas le bon moment. Entre-temps, j’ai vécu plein d’autres choses, et je me dis que de belles choses vont arriver… Dans la vie, j’aime relever des défis et me fixer de nouveaux objectifs.
J’aime toujours mes premières chansons, et je trouve que c’est dingue d’avoir pu sortir mon album, de le dédicacer à des personnes qui ont attendu une heure pour me voir… Certes, je n’en ai pas vendu des millions, mais je n’en garde que de beaux souvenirs !
JustMusic.fr : Après des EPs, tu es de retour avec un nouveau single, « Couleurs ». Peux-tu nous le présenter ?
Antoine Delie : C’est un titre que j’ai voulu musicalement inspiré des années 70, avec des influences comme Elton John et Michel Berger. Je cherchais quelque chose de plus organique, où l’on entend vraiment les instruments. Je suis complètement fan du conga, et je voulais absolument qu’il y en ait dans le morceau.
Cette chanson est née d’une collaboration avec des amis qui font partie du groupe The Ninety2. D’ailleurs, ils viennent tout juste de sortir un EP, et je vais à leur release party juste après (sourire). Ce sont eux qui m’ont présenté Doriand, qui a travaillé notamment avec Mika, Alain Bashung ou encore Sylvie Vartan. J’ai toujours été fan de son travail, et j’avais très envie de collaborer avec lui.
Lors de notre rencontre, il m’a dit que je dégageais plein de couleurs. C’était drôle, parce que c’était justement une période où je n’allais pas bien du tout… Il a ajouté que c’était génial, parce que je transformais mes douleurs en couleurs. Le titre est né de cette conversation (sourire).
Aujourd’hui, je vais bien, mais cette chanson continue de me faire du bien — et j’espère qu’elle en fera aussi aux personnes qui l’écouteront.
JustMusic.fr : C’est vrai que dans le single, on entend bien que tu t’es inspiré d’Elton John. Michel Drucker t’a même surnommé « le Elton John francophone ». Qu’est-ce que ça t’a fait ?
Antoine Delie : Il a dit ça pendant le tournage de l’émission, car il avait assisté à ma répétition et il est venu me parler ensuite. Il m’a confié que je lui faisais penser à Elton John, et il m’a même raconté une anecdote sur lui, quand il était venu dans son émission. Ça m’a beaucoup touché, parce que je ne pense pas avoir le talent d’Elton John, qui est un véritable génie ! Il fait passer de magnifiques messages, et les périodes sombres de sa vie l’ont fait grandir. Je trouve ça très beau. J’étais vraiment honoré d’entendre ce compliment de la part de Michel Drucker. C’était un moment fort pour moi (sourire) !
JustMusic.fr : Tu prépares actuellement ton deuxième album. Qu’est-ce que tu peux déjà nous en dire ?
Antoine Delie : Il me représentera totalement, car j’écris et je compose tout avec des gens que j’aime. Ce sera un album sincère, dans lequel je parlerai de sujets qui me tiennent à cœur, de combats que j’ai envie de porter. J’ai envie de dire aux personnes qui ne peuvent pas s’exprimer qu’elles ne sont pas seules…
Musicalement, je veux garder cette base pop, mais y ajouter une touche plus rock. Mes influences vont d’Elton John à Queen, en passant par Bowie, Blondie ou encore Supertramp. C’est très anglo-saxon, car c’est une culture musicale qui me parle énormément. Dans la rue, certaines personnes pensent que je suis anglais à cause de mon look, mais dès que je parle, ils comprennent tout de suite que ce n’est pas le cas (rires) !
Pour le moment, je vais sortir les titres un par un, en single. J’ai envie de donner à chaque chanson sa chance, de la porter le plus haut possible. On verra ensuite comment les choses évoluent avant d’envisager la sortie de l’album complet.
JustMusic.fr : Tu as une expérience de coach vocal, notamment dans « The Voice Belgique », aux côtés des talents de Beverly Jo Scott. Quels conseils donnes-tu aux jeunes artistes ?
Antoine Delie : Oui, j’ai eu l’occasion de donner quelques cours, et j’ai été co-coach dans « The Voice Belgique ». J’ai adoré cette expérience, car j’aime transmettre. D’ailleurs, je suis prof à la base : j’ai un diplôme d’instituteur en primaire.
Le conseil que je donne le plus souvent, c’est qu’il faut libérer ses émotions et être soi-même. Quand on est sur scène, il ne faut surtout pas se bloquer. Je me suis souvent retrouvé face à des élèves qui n’arrivaient pas à m’expliquer leurs choix de chansons, et du coup, ils ne faisaient pas passer d’émotion. En les poussant un peu dans leurs retranchements, ils finissaient parfois par craquer, et c’est là qu’ils se libéraient.
Il y a beaucoup de pudeur chez certains, et pourtant, il ne faut pas avoir peur de ressentir — ni de montrer ce qu’on ressent. On peut être tenté de cacher ses larmes, surtout quand on est un mec, mais il ne faut pas se brider à cause du regard des autres.
Marc Lavoine m’avait dit un jour que le tremblement dans ma voix était touchant, mais qu’il était encore trop « terrestre ». Il m’a dit qu’il fallait aussi chercher quelque chose de « stellaire », d’un peu magique, qui vient d’ailleurs. En fait, il faut à la fois être proche des gens, mais aussi leur apporter quelque chose. C’est important de se libérer, vraiment !
JustMusic.fr : Tu as collaboré avec plusieurs artistes et tu as aussi écrit pour beaucoup. Est-ce qu’il y a encore des artistes avec qui tu rêverais de travailler ?
Antoine Delie : Oui, j’ai déjà eu beaucoup de chance, et je ne suis vraiment pas à plaindre (sourire). Aujourd’hui, j’aimerais collaborer avec des artistes qui sont loin de mon univers, parce que je pense qu’on pourrait vraiment s’apporter mutuellement.
Par exemple, j’adorerais travailler avec Zaho de Sagazan, Benson Boone, Damiano David dans ce qu’il fait avec Måneskin, Declan McKenna — j’adore sa chanson Be an Astronaut — ou encore Jon Batiste, qui est totalement sous-coté en France alors que c’est une vraie star (sourire). Je suis très ouvert aux collaborations.
J’ai aussi enregistré une chanson avec mon ami Xam Hurricane, qui sortira l’année prochaine. Je l’adore ! J’ai eu la chance de participer au projet « Les Aventuriers d’un autre monde » à ses côtés. Grâce à lui, j’ai pu rencontrer des artistes comme Zazie, Cali, Christophe Willem ou encore Richard Kolinka. Ce sont des personnes avec qui j’aimerais vraiment faire d’autres choses. D’ailleurs, Cali m’en a parlé… donc on verra bien. Je me laisse porter par les rencontres à venir (sourire).
JustMusic.fr : Peux-tu nous citer des artistes belges que le public français devrait découvrir ?
Antoine Delie : Oui, bien sûr ! J’ai une amie, Essyla, qui commence à se faire connaître en Belgique. Elle a énormément de talent, elle écrit super bien et chante en anglais. Il y a aussi Jaqo, qui faisait partie du duo Delta et que je trouve excellent en solo. Il y a vraiment beaucoup de talent en Belgique, tout comme en France, mais il y en a tellement que c’est parfois difficile d’exister. Je pense malgré tout qu’on aura tous notre chance à un moment donné.
JustMusic.fr : Quelle est la suite pour toi ?
Antoine Delie : Je continue d’écrire et de composer, c’est quelque chose que je fais régulièrement. J’aimerais sortir un nouveau single en septembre ou octobre, et comme je te le disais, je prépare mon deuxième album. J’espère aussi pouvoir reprendre les concerts très bientôt.
Je vais participer au « Festi’Smile » en Belgique, un festival indoor pour les enfants malades, qui aura lieu le 12 octobre 2025. C’est un événement qui me tient beaucoup à cœur.
J’ai aussi des projets encore confidentiels… J’ai plein d’idées, j’aimerais aussi écrire un livre un jour. Tout ça demande du temps, donc je prends les choses étape par étape. Et j’espère vraiment pouvoir repartir avec « Les Aventuriers d’un autre monde », car c’était une aventure incroyable que j’aimerais revivre encore.
JustMusic.fr : Pour conclure, as-tu un message à adresser au public ?
Antoine Delie : Je voudrais remercier toutes les personnes qui me suivent, ça me touche profondément de voir que des gens adhèrent à ce que je fais.
Soyez fiers de ce que vous êtes. Beaucoup de gens me disent que mes chansons les aident à s’épanouir et à avancer, et ça me fait tellement plaisir !
J’ai envie de leur dire : n’ayez pas peur des moqueries. Après tout, qu’est-ce que la norme ? On s’en fiche ! Restez vous-mêmes. Avançons tous ensemble avec beaucoup d’amour et de bienveillance (sourire) !