Laurent Lamarca est de retour avec un nouvel album intitulé « Comme un aimant ». A quelques semaines de sa sortie, il a eu la gentillesse de répondre à toutes nos questions.
JustMusic.fr : Pour commencer, peux-tu me faire un petit bilan de ton premier album « Nouvelle fraîche » ?
Laurent Lamarca : C’était la première fois que je faisais un album en entier et je l’ai conçu avec un ami, Victor Roux. J’ai voulu mettre beaucoup de choses dedans car j’avais plein d’envies. Quand je l’écoute, j’ai de la tendresse car il fait écho à plein d’histoires musicales dans ma vie. Je trouve qu’il manque un peu de concept mais j’étais jeune (sourire).
JustMusic.fr : Tu es désormais signé chez « Elektra France ». Pourquoi ce changement de maison de disques ?
Laurent Lamarca : La route a été un peu longue entre les deux et j’avais envie de travailler autrement. Mon ancien label était très bien, mais j’aime l’approche d’Elektra qui travaille comme un label indépendant mais dans une grosse major. Ils ne sont pas beaucoup mais on se comprend parfaitement et tout se passe super bien. Ce changement est aussi dû à ma rencontre avec ma directrice artistique avec qui le feeling est passé directement.
JustMusic.fr : Peux-tu me présenter ton nouveau single « Le vol des cygnes » ?
Laurent Lamarca : C’est une chanson que j’ai co-écrite avec une amie qui s’appelle Hélène Pince. On a fait plein de titres ensemble comme « Taxi » sur mon premier album, « Borderlune » et « Le coeur éléphant » pour les Fréro Delavega. « Le vol des cygnes » est un morceau qu’on a écrit sans trop faire attention (sourire). C’est parti d’un mail qu’elle m’a envoyé alors qu’on s’était un peu fâchés. Il faut savoir que quand j’écris avec les textes des autres, j’ai tendance à les imprimer pour entourer les choses que j’aime bien et barrer les choses qui ne me plaisent pas. Hélène m’avait donc écrit un mail pour me dire qu’elle ne voulait plus travailler avec moi et qu’elle voulait faire d’autres choses sans moi. Le truc, c’est qu’elle a une déformation professionnelle, car lorsqu’elle écrit un mail, c’est assez poétique (sourire). Je l’ai donc imprimé et j’ai gardé les choses qui me plaisaient (sourire). J’ai changé le sens car elle disait qu’elle partirait seule sans moi et je l’ai transformé en disant qu’on partirait tous les deux ailleurs pour faire autrement. C’est ce qu’on a fait car j’ai fait une sorte de pré-chanson avec son mail et elle m’a renvoyé un texte, et de là, on a fait « Le vol des cygnes ». C’était comme une réconciliation (sourire).
JustMusic.fr : Ton nouvel album « Comme un aimant » sortira le 6 avril. Pourquoi l’as-tu appelé comme le titre qui clôt l’opus ?
Laurent Lamarca : La chanson « Comme un aimant » est un hommage à mes parents car ils sont des hippies et ils m’ont appris que c’est en laissant place au bonheur qu’il rentre dans nos vies. Je pense que la joie est féconde et c’est ce qu’ils m’ont appris. Jusqu’à présent, je trouve que ça paye car je suis quelqu’un d’assez heureux malgré pas mal de tumultes dans ma vie. Cette chanson a été une impulsion et m’a mis sur la voie de ce que je voulais pour mon nouvel album. C’est un constat des saisons émotionnelles et le disque se décline sous les 4 saisons, l’été, l’automne, l’hiver et le printemps. « Comme un aimant » clôt le disque comme une vérité qui dit qu’il faut avoir le coeur comme un aimant pour être heureux avec les autres. Je trouvais que c’était juste de l’appeler comme ça, car c’est le point d’arrivée.
JustMusic.fr : Pourquoi as-tu fait un album avec les 4 saisons ?
Laurent Lamarca : Ce qu’il s’est passé c’est que je n’allais clairement pas bien à un moment donné dans ma vie. Il y avait pourtant plein de bonnes choses qui se passaient mais je n’arrivais pas à les apprécier. Je me suis posé plein de questions et je me suis sorti de ça avec le constat que je viens de te dire avec « Comme un aimant ». Après avoir trouvé ce titre, j’avais envie de raconter le chemin sans parler d’événements mais juste d’émotions. L’été, c’est le côté juvénile, l’adolescence, la joie, l’envie, la ferveur. L’automne, c’est le début de l’âge adulte où l’on commence à prendre la vie en pleine gueule en s’accrochant à nos rêves. L’hiver, c’est plus dur et il y a des choses qui viennent nous ravager, donc on essaie de sortir la tête de l’eau. Et le printemps, qui clôt l’album sur quelque chose de plus positif avec la sagesse et la maturité. Je voulais juste dire que j’étais sorti de ces moments de déprime par ce chemin-là, et j’ai emprunté les saisons.
JustMusic.fr : C’est un album très personnel où tu parles de ta vie, tu as dédié un titre à ta compagne, et ton fils aussi t’as inspiré. Peux-tu revenir sur la création de tes nouveaux titres ?
Laurent Lamarca : J’écris des chansons car j’en ai besoin… Même si je faisais un autre travail, j’en écrirais. Je fais ça depuis que je suis petit et c’est comme une sorte d’exutoire, voire une thérapie pour dire les choses car je ne me dévoile pas trop aux gens (sourire). Fatalement, j’écris sur ce qui m’entoure, les amis, ma famille, ma copine, le monde qui m’entoure… J’avais déjà une chanson sur mon grand-père dans mon premier album, donc forcément là j’en ai fait une pour ma copine, une qui s’adresse à mes enfants… J’aime quand la chanson rentre dans ma vie, la chanson c’est ma vie (sourire) !
JustMusic.fr : Ce n’est pas trop difficile de te livrer comme ça ?
Laurent Lamarca : Non pas du tout, car au contraire c’est là qu’on trouve les vérités. Finalement, quand on se livre, on n’a plus peur. Les moments où j’ai eu peur en montant sur scène, c’est quand je faisais semblant. Normalement, quand tu dis les choses sincèrement, tu n’as pas peur.
JustMusic.fr : Peux-tu revenir sur le titre « Main dans la main » ?
Laurent Lamarca : Je l’ai écrite après la marche républicaine pour Charlie Hebdo, elle ne parle pas de ça mais cette marche m’a fait comprendre qu’on n’est rien sans les autres. Aujourd’hui, quand tu te retrouves au milieu d’une forêt, tu ne sais même pas allumer un feu donc au final, on a besoin des autres. A ce moment-là, c’était flagrant car tout le monde avait peur, mais tout le monde s’est retrouvé dans la rue pour se rassurer. C’est le constat d’une chose qui ne va pas très bien et ce morceau se retrouve dans l’hiver. Quand on ne va pas bien, les hommes se prennent main dans la main et font les choses ensemble. Aujourd’hui, c’est bête mais l’humanité a trouvé un ennemi commun et c’est le changement climatique. C’est désastreux mais c’est aussi une porte de sortie, et on le voit avec certains colloques qui ont un nombre impressionnant de chefs d’état qui se regroupent pour trouver des solutions.
JustMusic.fr : Tu es actuellement en tournée « Home sweet home ». Pourquoi es-tu parti sur les routes avant la sortie de l’album ?
Laurent Lamarca : Car j’adore ça (sourire) ! L’album c’est chouette mais c’est presque un prétexte pour que je puisse faire des concerts. Quand j’ai fait la tournée avec les Fréro Delavega, on vendait mes albums et avec mon équipe, on a aussi eu l’idée de vendre des places de concert dans des lieux inconnus et intimistes. Les billets se sont tous vendus pour une vingtaine de dates et j’ai pu me présenter aux personnes qui m’avaient vu en première partie. C’était mortel et j’ai adoré cette petite tournée ! Comme c’était un vrai succès, on a eu envie de continuer et de faire des concerts avant la sortie de l’album. Je ne te cache pas que j’appréhende la sortie de mon disque donc en tournée, je n’y pense pas trop (sourire).
JustMusic.fr : Tu as fait d’autres prestigieuses premières parties comme Francis Cabrel, la Grande Sophie… Qu’as-tu appris avec des artistes confirmés comme eux ?
Laurent Lamarca : On va dire à peu près tout (sourire) ! Mes premières premières parties se sont passées avec Renan Luce et La Grande Sophie. Ce sont deux chouettes personnes et ils m’ont donné plein de conseils ! Renan m’a appris à m’adresser au public car il est très bon et Sophie m’a appris à gérer ma carrière sans attendre après les autres. Pour Francis Cabrel et les Fréro Delavega, je me suis éclaté ! Je me suis rendu compte que j’étais fait pour ce métier que j’adore et ça m’a donné de la confiance.
JustMusic.fr : Du coup, on retrouve un duo avec Jérémy Frérot pour le titre « Le pouvoir des gens ». Peux-tu me dire quelques mots sur cette collaboration ?
Laurent Lamarca : J’ai rencontré Jérémy et Flo quand j’ai fait une chanson pour eux. Ensuite, lors des premières parties, nous sommes devenus vraiment potes. Sur scène, j’interprétais ce titre qui s’adresse à un nouveau-né et dans lequel j’explique le monde en synthétisant la chose. À ce moment, il allait devenir papa et il a été bouleversé par cette chanson. Lorsque j’ai enregistré le titre, je n’arrivais pas à chanter le deuxième couplet car il me manquait quelque chose. Je me suis dis que ce serait cool de le faire en duo avec lui. Entre temps, il a eu son enfant et il a tout de suite accepté ma proposition. Le groupe venait de s’arrêter, il commençait ses projets en solo donc je pense que j’ai pu lui donner une impulsion. J’ai également l’impression que j’ai pu lui rendre un peu de tout ce qu’il m’avait apporté, et en plus, il chante bien donc c’était naturel (sourire).
JustMusic.fr : Tu vas prochainement faire les premières parties de Julien Clerc. Voudrais-tu par la suite faire un duo avec lui ?
Laurent Lamarca : Je ne sais pas du tout car je ne le connais pas (sourire). Je ne l’ai pas encore rencontré, mais je sais qu’il aime ce que je fais. Je suis content car il me propose de faire plusieurs dates dans des salles prestigieuses comme La Salle Pleyel et l’Olympia. Je vais en profiter un maximum car c’est très kiffant de faire la première partie d’un artiste comme lui.
JustMusic.fr : Que peux-tu ajouter pour donner envie au public d’écouter ton album ?
Laurent Lamarca : C’est un album qui est d’abord parti de mon canapé, des mes peurs et de mes rires… Mais ensuite, j’ai passé énormément de temps à l’emballer, à le rendre accessible et j’aimerais bien que les gens puissent l’écouter à n’importe quel moment de la journée. Cet album est fait pour être donné, comme quelque chose qui est là pour rassurer les gens, une sorte de médicament ou un truc un peu sucré qui fait que tu te sens mieux après. J’espère qu’ils l’aimeront car il leur fera du bien.
JustMusic.fr : Pour terminer, as-tu un message à adresser à ton public ?
Laurent Lamarca : A bientôt (rires) !